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La loi portant création d’une société nationale chargée de la gestion des ordures n’a pas été élaborée dans un esprit de concertation encore moins emporté l’adhésion de la Ville de Dakar. Tel est le démenti apporté hier soir au ministre d’Etat, Awa Ndiaye, ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de Vie par le président de l’Entente Cadak-Car, Khalifa Ababacar Sall, par ailleurs maire de la Ville de Dakar. Selon M. Sall qui s’expliquait à travers un communiqué reçu hier soir à notre rédaction, cette déclaration du ministre d’Etat tendant à prouver le contraire ‘est une contre-vérité’. Le maire de la Ville de Dakar, jure que ‘l’Entente Cadak-Car - encore moins moi-même - n’a été ni informée de cette loi, ni associée à une quelconque concertation autour de ce projet’. Au surplus, renchérit-il, ‘nous avons toujours pensé qu’une société chargée de gérer la question des ordures sur toute l’étendue du territoire national est une option impertinente et totalement contre-productive’. Le projet de loi organise le transfert de la gestion de toute la filière déchets ainsi que toutes les ressources financières et matérielles y afférentes à la Soprosen. A ce titre, le maire de la Ville de Dakar croit dur comme fer que ce texte constitue une nette régression. Mieux ou pire, soutient M. Sall, ‘en décidant ainsi d’affecter d’office la Taxe sur les ordures ménagères (Tom) à une société nationale et de lui confier la gestion des ordures pour le compte des collectivités locales, ce projet de loi viole le principe de la libre administration des collectivités locales consacré par la Constitution’. L’Entente Cadak-Car invite d’ailleurs les députés, seuls habilités à cet effet, à prendre toute disposition pour amener le Conseil constitutionnel à se prononcer sur la validité de ce texte aux fins de son annulation. ‘Comment peut-on envisager de retirer aux collectivités locales leurs compétences naturelles après toutes ses avancées connues depuis 1996 ?’, se demande l’édile socialiste d’après qui, ‘nous avons toujours cru que la décentralisation au Sénégal est irréversible’. En tout état de cause, avertit Khalifa Ababacar Sall, la disponibilité républicaine - somme toute normale - du président de l’Entente Cadak-Car à travailler en bonne intelligence avec l’Etat du Sénégal ne doit pas être exploitée, comme c’est le cas souvent, à des fins politiciennes ou pour servir les intérêts financiers d’opérateurs privés. Abdoulaye SIDY |
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