Le torchon brûle entre Waly Seck et les organisateurs de son concert du 4 juin dernier à Bercy. Moustapha Dieng et Khadim Dia représentant respectivement les sociétés Senart-Vision et Vouzenou, organisateurs du concert du 4 juin, reprochent à Waly, dans une lettre de mise en demeure, de s’être produit le lendemain de son concert à Bercy (Ndlr : 5 juin 2016) au Docks Haussmann pour faire sa soirée «Rakhass». Dans cette lettre parvenue au journal Le Quotidien, Fatou Mel Sall Marbeuf, l’avocate des plaignants, s’insurge contre Waly Ballago Seck : «Vous n’aviez aucun droit de faire cette soirée encore moins pour un concurrent à vos promoteurs initiaux».
Ce ne sont pas les seuls griefs retenus contre le chanteur. Les organisateurs du concert déplorent par ailleurs le comportement peu amène de Waly Seck lors de sa soirée à Bercy. «De toute évidence, vous avez considérablement manqué à vos obligations. Le comportement que vous avez eu sur scène à Bercy est inadmissible. Vous avez eu d’énormes retards répétitifs d’abord pour faire la balance, une heure de retard et ensuite le soir du concert une autre heure de retard enregistrée avant le début de votre prestation», rappellent les partenaires du fils de Thione Seck.
Reliquat bloqué
Pourtant, disent-ils, ils ont tout pris en charge, l’hébergement, la restauration, le transport du matériel, les billets aller-retour…Considèrent-ils alors l’attitude du sieur Waly Ibrahima Wade Seck – à l’état-civil - comme irresponsable et irrespectueux ? Ils répondent pour s’en plaindre dans leur correspondance par le biais de Me Malbeuf, qui rappelle au lead-vocal du groupe Raam dann, Héritage : «Vos retards successifs ont été facturés aux organisateurs 14.000 euros (près de 10 millions de Cfa). Ce genre de comportements est inadmissible dans le monde des affaires.»
Par ailleurs les organisateurs du concert du 4juin dernier, qui devaient payer à Waly Seck un cachet de 65 millions de francs Cfa, ont décidé, du fait des couacs notés lors du spectacle, de bloquer le reliquat de l’artiste. Celui-ci est de 60 mille euros, soit environ 40 millions de francs Cfa.
Le compte à rebours enclenché
Acculés de tous bords par Yuma production, les organisateurs ont dû se rabattre sur Waly Seck pour le sommer de se justifier par rapport à sa soirée «Rakhass»: «Vous avez enfreint la loi française en vous produisant illégalement sur le territoire national au-delà de la période qui vous a été autorisée et justifiée par la délivrance d’une autorisation provisoire de travail et un visa pour l’unique concert du 4 juin 2016 à Paris Bercy…» Conséquences : «Je vous mets en demeure, non seulement de me fournir dans un délai de 15 jours, toutes les informations relatives à cette prestation du 05 juin 2015, le nom du producteur, les recettes engendrées par cette soirée mais également de réparer les préjudices subis par les organisateurs», lit-on dans cette lettre de mise en demeure écrite par Me Marbeuf. L’avocate est bien claire dans son propos : si Waly ne répond pas à cette lettre qui lui a été adressée le 20 juin dernier, dans 15 jours à compter de la réception du courrier, la machine judiciaire sera alors enclenchée. «Nous mettrons en œuvre l’action en responsabilité et obtiendrons votre condamnation au paiement de dommages et intérêts et autres frais», renseigne-t-on par ailleurs.
«Waly ne veut pas se prononcer sur ce dossier»
Du côté de l’artiste Waly Ballago Seck, on ne veut pas du tout évoquer ce contentieux. Contacté hier par Le Quotidien pour être édifié sur un non-respect des engagements du jeune artiste, la cellule de communication du chanteur s’est contentée tout simplement de servir : «Waly ne veut pas se prononcer sur ce dossier. C’est un choix qu’il a fait de ne pas en parler dans la presse». «Les gens aiment trop faire dans la surenchère. Waly n’a jamais reçu de lettre de mise en demeure, pas à ma connaissance en tout cas. Je doute d’ailleurs qu’il en ait reçu une, sinon je serais au courant», poursuit notre interlocutrice.
Cela dit la personne en question se demande «pourquoi les organisateurs du spectacle du 4 juin dernier à Bercy ne vont pas directement voir le principal concerné : le promoteur de la soirée de Waly Seck au Dock Haussman ? C’est un Franco-malien du nom de Kissima (Ndlr : Kitima). Qu’ils lui adressent directement leur lettre de mise en demeure. Ce n’est pas à Waly d’y répondre. Il ne s’agit pas d’une coproduction», défend-on du côté du chanteur Waly Seck
LEQUOTIDIEN