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Souvent touché, jamais coulé : Demba Bâ, un moral d’acier
Les images horribles de la fracture du tibia-péroné de Demba Bâ ont fait le tour du monde et suscité des interrogations sur son avenir. Au point que l’intéressé sente le besoin de rassurer les plus pessimistes. «C’est une grosse blessure. C’est quelque chose que j’ai déjà connu. On sait comment le surmonter. Je n’arrête pas ma carrière, c’est une certitude.» Cette phrase glissée mardi 19 juillet par Demba Bâ à nos confrères de la radio RMC, en dit long sur son moral. Et pousse L’Obs à revenir sur les moments pénibles qui ont parfois fait vaciller la carrière du joueur, sans jamais la couler.
Le football sénégalais s’est toujours évertué à trouver un patron du secteur offensif des Lions, aussi bien pour sa clairvoyance que pour son autorité. Des footballeurs de la trempe de Jules François Bocandé ou El Hadji Diouf, c’est-à-dire des footeux qui, à un moment donné, ont ramassé l’intégralité de la mise. Des leaders honorés par la presse locale, adulés du public, reconnus à travers le monde. Une espèce de plus en plus rare. Depuis la fin de l’épopée de la génération de 2002, l’équipe nationale est à la recherche d’un nouvel architecte pour rebâtir son empire offensif. Le résultat est jusque-là plutôt mitigé, mais les profils ne manquent pas. Aujourd’hui, Sadio Mané cristallise tous les espoirs. Mais avant lui, le manteau était promis à Demba Bâ. Contre toute attente. Car le natif de Sèvres en France ne semblait pas avoir les prédispositions nécessaires pour devenir un footballeur professionnel. Du moins, Demba Bâ n’a jamais fait son trou dans le football français, qui a un faible presque coupable pour les jeunes sortis des centres de formation. Il a trouvé son sa voie en Belgique. Jean Pierre Dufermont, le président de Mouscron, l’avait accueilli à bras ouverts. L’Observateur l’a joint au téléphone. «On avait besoin de se renforcer. Il était en France dans un petit club pas huppé, mais avait beaucoup de talent. Comme on lui avait proposé de jouer en première division belge, il a accepté tout de suite. Recruter Demba Bâ était un risque, il a été déjà proposé à d’autres clubs, qui n’en ont pas voulu. Mais il y a toujours un risque à prendre dans le football.»
Premier contrat Pro, première fracture
Le pied à l’étrier, le novice formé sur le tard séduit son nouveau monde et découvre dans la foulée, les misères du métier. «Après son deuxième match, il a crevé l’écran. Mais avec sa fougue, il a joué un peu trop fort et s’est retrouvé avec une jambe cassée, tibia-péroné, au bout de six matches.» Jean Pierre Dufermont n’a rien oublié : «Une heure après son accident, il était déjà opéré et a directement pris les choses en main. Il n’a jamais lâché le morceau.» La preuve : «Il est revenu (8 mois plus tard) cinq matches avant la fin du championnat, pour faire encore la différence (en inscrivant 7 buts en autant de matches disputés.» Singulier. «Avant-centre et buteur, il avait déjà quelque chose de plus que les autres : une rage d’aller jusqu’au bout des choses. Je l’ai vu partir des buts avec trois mètres de retard, et prendre le ballon pour le mettre au fond. Beaucoup de joueurs se seraient arrêté. Lui est allé jusqu’au bout.»
La motivation n’est jamais suffisante quand on est habité du besoin constant de s’affirmer. C’est pourquoi Demba Bâ ne s’est pas juste contenté de pousser les portes du professionnalisme. Il voulait aussi se faire un nom dans un milieu qui lui était réfractaire à ses débuts. Pari réussi. «A Mouscron, on a toujours eu des joueurs sans jamais pouvoir les vendre. Mais après une année, on a réussi à vendre Demba (à Hoffenheim en Allemagne). C’était le meilleur transfert jamais réalisé par le club (3 millions d’euros environ). Il n’avait joué que 12 matches. Cela veut tout dire. Il avait de la classe.» Talent que l’ancien sélectionneur des Lions a très vite perçu. Comme Dufermont, Kasperzack a pris sa dose de risque. «Convoquer Demba Bâ en équipe nationale à l’époque (contre la Tanzanie en juin 2007, Ndlr) a été une surprise. Mais j’avais des renseignements sur lui. A l’entraînement, j’ai su (très vite) qu’il sera un très grand attaquant. C’était un joueur d’avenir : puissant et très efficace devant les buts. Il pèse sur la défense. J’ai perçu ses qualités et savais qu’il allait faire une belle carrière.»
Le diagnostic implacable du médecin de Stoke City
Le volcan entre en ébullition en Allemagne (40 buts au total à Hoffenheim) et les larves atteignent l’Angleterre où l’attendait le diagnostic implacable du staff médical de Stoke City : «son genou est une bombe à retardement !» Cette volée, ainsi que le ramdam médiatique qui s’en est suivi, ont été le parfait reflet d’un jeune qui aime se regarder dans la contestation. La suite, on la connait : une première saison mi-figue mi raisin à West Ham, puis le Sénégalais, transféré à Newcastle à la suite de la relégation de son club, met toute l’Angleterre d’accord. Il porte les Magpies et s’offre le respect du big four.
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