Son oncle, A. Dia. Sy, accuse de complicité dans la profanation du cimetière de Pikine: Oumar Manga dément et parle

L’affaire a fait grand bruit le weekend dernier, à Pikine dont le cimetière a été, encore une fois, profané. Le corps d’une dame de 80 ans a été exhumé et quelques jours plus tard, des têtes sont tombées. Le conservateur municipal, A. Ndiaye et deux de ses «complices», A. Dia. Sy et P. Nd. Gueye, sont depuis entre les mains de la justice. Au grand désarroi de la famille de A. Dia Sy qui clame, urbi et orbi, son innocence. En visite à L’Obs, ses proches ont tenu à rétablir la vérité des faits. Leur vérité.
«Mon oncle, Alioune Dia Sy, plus connu sous le nom d’Omar Faye, a été cité comme complice dans la dernière affaire de profanation du cimetière à Pikine où le corps d’une dame de 80 ans a été exhumé. En fait, tout remonte au jour où, une famille a sollicité le concours de mon oncle pour qu’il la mette en rapport avec un maçon, vu qu’elle souhaitait aménager les tombes de ses proches disparus. Mon oncle a mis les membres de cette famille en rapport avec le maçon P. Nd. Gueye. Ce dernier a commencé les travaux le jeudi dernier. Alors qu’il était à la tâche, il a remarqué qu’une sépulture était endommagée. Pensant qu’il s’agissait d’une profanation, il a filé ventre à terre, avertir mon oncle, A. Dia. Sy dont la maison de jouxte le cimetière avec lequel, elle partage un mur mitoyen. Mû par le devoir citoyen, mon oncle l’a accompagné jusque devant la tombe citée, mais ils ont juste constaté que la terre retournée n’était pas si importante que ça. Ils ont remis la tombe en l’état, pensant que c’était l’œuvre de chiens errants. Ceci fait, mon oncle est retourné chez lui. Mais alors qu’il faisait ses ablutions sur sa fosse septique d’où il a une large vue sur le cimetière, il a aperçu un corps complètement exhumé de sa tombe. Il a rappelé le maçon et ils sont retournés dans le cimetière. Devant la tombe profanée, ils se dirent que cela ne pouvait pas être anodin. Intrigué, mon oncle a fait appel au conservateur municipal du cimetière, A. Ndiaye dit Pa Ndiaye et au commissaire de Pikine. Comme il ne parvenait pas à joindre ce dernier, il a appelé un certain inspecteur Ndiouga du commissariat de Pikine. Ils ont constaté les faits. Par la suite et contrairement à ce qui a été dit (dans la version officielle, il est dit qu’ils ont été cueillis au cimetière, alors qu’ils commettaient les faits, menottés et conduits sous bonne escorte, à la police, Cf L’Obs du lundi 7 mars 2016)), mon oncle a été convoqué, le vendredi, pour audition par le commissariat de Pikine. Avant de répondre à la convocation de la police, il a informé son fils, Ousseynou Sy (ce dernier était présent au moment de l’entretien). Depuis, il est entre les mains de la justice. Le dimanche 6 mars dernier, les limiers se sont rendus au cimetière pour interpeller Pa Ndiaye. Ils devaient être déferrés le lundi, mais comme mon oncle a refusé de signer le procès-verbal, brandissant l’argument que ce qui y figurait et ce qu’il avait déclaré n’étaient pas en adéquation, ils ont été retenus au commissariat. C’est le mardi qu’ils ont été, tous les trois (mon oncle, Pa Ndiaye et P. Nd. Gueye), déferrés au parquet de Dakar. Depuis, ils sont à la cave du tribunal. Nous ne comprenons pas pourquoi ils retiennent toujours mon oncle, alors que c’est lui qui, de son propre chef, a prévenu la police, pour lui signaler qu’une tombe a été profanée. Notre oncle n’est pas concerné par cette affaire. Il n’y est mêlé, ni de près, ni de loin. Nous sommes très meurtris depuis cette affaire. Le nom de notre famille est traîné dans la boue et nous demandons que la lumière soit faite pour éclairer l’opinion. Notre oncle a toujours mené des actions d’utilité publique pour ce cimetière. Il prend toujours le soin d’alerter la police, quand il s’y passe des choses bizarres. C’est lui qui achetait le poison pour éliminer les chiens errants qui envahissaient le cimetière. Mais aujourd’hui, il est derrière les barreaux et c’est injuste.»

LOBSERVATEUR