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Une Française demeurant en Savoie, Aida Alic, 33 ans, n'a pas pu prendre l'avion pour les Etats-Unis car elle était "blacklistée" du fait, pense-t-elle, de la ressemblance de son nom avec celui de l'organisation terroriste Al-Qaïda, a-t-elle raconté à l'AFP, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
La jeune femme devait embarquer mercredi à l'aéroport de Genève dans un vol de la compagnie Swiss pour New York, en compagnie de son mari, Sébastien Michel, et de leurs enfants. Prévu de longue date, le voyage avait été financé "par la cagnotte de mariage" du couple, il y a un an et demi.
Mais à l'aéroport, "on m'a dit qu'ils avaient reçu un appel de l'immigration américaine disant que j'étais "blacklistée" et que je ne pouvais pas monter à bord", a-t-elle raconté.
Aucune explication n'a été donnée à la famille qui a dû renoncer à ses dix jours de vacances new-yorkaises et rentrer à La Motte-Servolex, près de Chambéry. C'est en consultant les sites de l'administration américaine qu'Aida Alic a fait "la déduction" qu'elle avait pu être interdite de vol à cause de son nom.
"Mon nom (Alic Aida) peut être assimilé à un groupe terroriste. C'est arrivé qu'on me fasse la remarque pour rigoler", dit-elle. "C'est l'explication qui me semble la plus probable", ajoute la jeune femme, conseillère en formation, née à Zvornik (Bosnie-Herzégovine) mais de nationalité française.
Interrogée par l'AFP, la compagnie aérienne Swiss a répondu qu'elle était tenue "de respecter les demandes d'interdiction d'entrée sur les territoires des autres pays".
"Dans le cas présent, si l'administration américaine émet une interdiction d'entrée pour un citoyen, qu'il soit Suisse, Français ou autre, c'est notre devoir d'empêcher la personne de monter à bord. Si la personne arrive àNew York, on est en tort", a insisté un porte-parole de Swiss, précisant que la compagnie ne connaissait jamais les motifs des interdictions.
"C'est quelque chose qui n'est pas communiqué", a-t-il dit, ajoutant: "c'est une situation désagréable... Mais en tant que compagnie aérienne, on n'a pas d'influence sur ça".
Contactée par l'AFP, l'ambassade américaine à Berne n'avait pas donné suite vendredi matin.
Aida Alic a perdu 2.700 euros en billets d'avion dans cette mésaventure, qui n'entre pas, selon elle, dans les critères de remboursement de l'assurance annulation. Elle affirme vouloir écrire au Premier ministre et au président de la République ainsi qu'à l'administration américaine pour obtenir des explications: "je ne veux pas en rester là, je veux comprendre. J'estime que c'est injuste".
nouvelobservateur