-
TVA : Le gouvernement sénégalais va rendre obligatoire la facturation électronique, voici comment
-
Révélations: Ilan Peretz et des anciens de l’APR se sont partagés les parcelles de la BOA Almadies (média)
-
Nécessité de changement de Cap au Sénégal : Un endettement record et ses enjeux économiques (Par Dr. Seydina Oumar Seye)
-
Urgent : Urgent : Samuel Sarr envoyé en prison pour abus de biens…Samuel Sarr envoyé en prison pour abus de biens…
-
Le prix plancher du Kg d’arachide fixé à 305 FCFA : Sonko dévalue le monde paysan
«La diplomatie ne se fait pas sur la place publique ». Cette leçon a été bien assimilée par par le président de la République du Sénégal, Macky Sall.
Même s’il a déclaré urbi et orbi que Saudi Bin Ladin Group doit achever les travaux de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), s’il ne souhaite pas que l’Etat du Sénégal résilie le contrat. «Ou vous terminez les travaux ou alors nous résilions le contrat», avait menacé d’un ton ferme le Président Macky Sall au groupe saoudien.
Mais, le Chef de l’Etat ne s’est pas non plus empêché de mener, en douceur, une diplomatie pour décanter la situation en évitant à notre pays de payer 64 milliards de F Cfa supplémentaires, condition sine qua non, selon SBG pour poursuivre les travaux. Stratégie payante ! Et pour cause, le Saudi Bin Ladin Group a fait volte face pour signer, et tenez vous bien, sans conditions, le 5ème avenant. Un retournement de situation qui témoigne du résultat de la mise en branle de la diplomatie sénégalaise. «La réalité, c’est que le président de la République s’est personnellement impliqué pour décanter la situation. Il s’en est ouvert au Roi d’Arabie Saoudite. Mais, il ne s’est pas arrêté là. Il a aussi donné des instructions au chef de la diplomatie sénégalaise, pour suivre l’affaire avec Ryad», confie une source digne de foi, proche du dossier que nous avons interrogé hier.
Notre interlocuteur a tenu également à relever la détermination dont le directeur de l’AIBD, Abdoulaye Mbodji a fait montre. «Le DG de l’AIBD a fait preuve de beaucoup d’engagement et de détermination dans ce dossier», ajoute notre interlocuteur. «Dés qu’il a compris, après avoir consulté plusieurs experts que la position de Saudi Bin Laden n’était pas raisonnable, il a décidé de poser le débat sur la place publique», indique notre source, qui ajoute qu’il fallait que tous les Sénégalais comprennent les enjeux.
Rappelons que cela fait plus d’un an que le Sénégal court derrière cet avenant parce que la société Saudi Bin Ladin group avait comme exigence, l’acceptation de sa réclamation qui se chiffrait à 64 milliards de francs Cfa. Ce que le Sénégal a toujours rejeté. Au finish, le group Bin Laden a lâché du lest, en acceptant de signer lundi dernier et sans conditions, le 5ème avenant. La fin des travaux de l’aéroport entamés depuis le régime d’Abdoulaye Wade, est prévue en décembre 2016.
229 milliards de F CFA et 4 avenants
Il importe de rappeler que ce rêve d’Abdoulaye Wade, alors ministre d’Etat, dans le gouvernement socialiste dit de «majorité élargie» en 1991, concrétisé après la première alternance sénégalaise en 2000, s’est transformé en un véritable gouffre à sous.
Si dans le montage financier initial, la réalisation de l’ouvrage s’élevait à 229 milliards de F CFA, les différents avenants ont fini par rendre la facture assez salée. Pis, d’aucuns avaient même commencé à parler d’une Arlésienne, à cause des volte-faces et autres chantages du group Bin Laden.
Le premier avenant a été signé en 2007. Il s’est élevé à plus d’un milliard F Cfa, avec comme objectif la mise en place les terrassements, des voiries et des travaux liés au recasement.
Trois ans après, le Sénégal conclut un deuxième avenant. Il va coûter plus de 45 milliards F Cfa. Cette fois, la raison avancée est relative aux contraintes découlant de l’indisponibilité du financement à long terme (FLT) du projet. Mais, aussi à la prise en compte de prestations supplémentaires et par la présence de cavités. Bin Laden s’engage alors à livrer l’ouvrage en novembre 2011. Que nenni ! Pis, les Saoudiens réclament encore un 3ème avenant et l’obtiennent. Il est signé le 7 juin 2011, avec une prolongation du nouveau délai contractuel de 12 mois.
Last but not least, SGB, remet ça. En plus de n’avoir pas respecté ce nouveau délai d’un an, il sollicite encore un 4ème avenant. Cette fois, c’est le refus, des populations de Mbadatt de quitter les lieux pour rejoindre les zones de recasement, qui leur a servi de motif, écrivaient nos confrères du journal EnQuête.
Une nouvelle date de livraison est encore fixée pour novembre 2014, qui ne sera évidemment pas respectée.
Au total, plus de 300 milliards ont été engloutis dans les travaux. Et l’AIBD peine toujours à décoller.
SUD QUOTIDIEN