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Sénégal-Maroc : 0-2 : Première défaite des ‘Lions’ à Dakar depuis 2001 : ‘Léopold Senghor’ s’écroule 10 ans après


Jeudi 11 Aout 2011

Le Maroc a dominé le Sénégal aussi bien au tableau d’affichage que sur la pelouse de Léopold Senghor.Les ‘Lions’ ont moins d’un mois pour gommer les nombreuses aspérités notées dans leur jeu avant d’affronter la Rd Congo en éliminatoires de la Can-2012.


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Les excuses ne manquent pas pour expliquer la première défaite du Sénégal sur la pelouse du stade Léopold Senghor depuis 10 ans et un surprenant 4-2 infligé par le Burkina Faso, le 26 décembre 2001, sur la route de la Can-2002. Les ‘Lions’ se sont inclinés (0-2) en amical devant le Maroc, hier, sans quatre de leurs cadres (Diawara, Niang, Sané et Issiar). Les championnats européens viennent à peine de démarrer, les jambes sont encore lourdes. Plusieurs joueurs d’Amara Traoré ne savent pas s’ils vont changer d’air ou pas cette saison (Sow, Malickou, etc.). Ils ont la tête qui tourne au rythme du mercato estival. Le onze sénégalais, avec cinq remplaçants, était expérimental… Mais force est de constater que la nette victoire marocaine est une nouvelle preuve que l’équipe du Sénégal a encore du chemin à faire avant de pouvoir prétendre à un statut perdu de grand d’Afrique. La leçon de football des hommes d’Eric Gerets est le signe que les trois victoires et un nul des ‘Lions’ en éliminatoires de la Can-2012, leur première place dans le groupe E, leur trois points d’avance sur la Rd Congo (7 points) et leur douze buts marqués pour deux encaissés, est à relativiser. Qu’ils ne sont pas ce que plusieurs de leurs fans croient : une formidable machine à broyer ses adversaires, quels qu’ils soient.
En moins de trente minutes, hier, sous des gradins clairsemés, les ‘Lions de l’Atlas’ ont scellé le sort de la partie. Sur une action collective rondement menée sur le flanc droit de la défense sénégalaise, le capitaine du Maroc, Kharja Houssine, prend à défaut Bouna Coundoul. Quinze minutes après, face à des ‘Lions’ incapables de réagir, de porter la réplique, El Arabi Youssouf double la mise. Le joueur marocain a profité d’une perte de balle de Pape Kouly Diop, qui s’est emmêlé les pinceaux, pour aller fusiller le portier sénégalais. Le pauvre !
L’essentiel était fait. La partie se poursuit à sens unique. Au torchon servi par l’équipe d’Amara Traoré, celle d’Eric Gerets oppose une copie impeccable avec une possession de la balle ‘barcelonesque’, facilitée par l’aisance technique des préposés à la manœuvre et la mobilité de l’ensemble des acteurs marocains. Les nombreux rappels à l’ordre du sélectionneur national n’y feront rien. Faute d’appuis crédibles, les défenseurs balancent en chandelle en direction des attaquants qui avaient du mal à se retrouver.
Au milieu, Rémi Gomis et Pape Kouly Diop étaient inexistants face à l’hyperactivité des visiteurs. Du coup, Sow et Cissé, postés en pointe, étaient sevrés de ballons. Leur débauche d’énergie pour participer au jeu, pour ne pas moisir dans le camp marocain, leur coûte des forces et la lucidité nécessaires pour faire la différence sur les rares bonnes situations favorables.
Amara Traoré a dû pousser un gros ouf de soulagement lorsque l’arbitre de la partie, le Gambien Pape Bakary Gassama, renvoya les deux équipes aux vestiaires. Les Marocains contrôlaient nettement les opérations, tandis que les Sénégalais, en dehors d’Armand Traoré, étaient sur les rotules.
A la reprise, le coach des ‘Lions’ effectuent trois changements. Jacques Faty prend la place de Lamine Gassama, très timide sur son flanc droit et brouillon parfois. Bayal Sall supplée Kader Mangane, qui cède le brassard à Malickou. En attaque, Mohamet Diamé remplace Diomansy Kamara. Avec ce sang neuf, le Sénégal ne réussit pas toujours à inquiéter véritablement son adversaire, mais parvient à faire du jeu, à aligner quelques bonnes passes et à porter le danger devant.
Soupçonnant sûrement la manœuvre, l’équipe d’Eric Gerets opte pour la prudence. Elle lève le pied, effectue plusieurs changements, se replie et laisse l’initiative à son hôte. Qui ne réussit pas à prendre le jeu à son compte. Karim Séga Diouf tente de comprendre : ‘Les ‘Lions’ avaient les jambes lourdes en ce début de saison. Mais, il faut aussi noter que l’équipe du Sénégal était complètement remaniée. Il y a notamment eu six éléments nouveaux dans le dispositif de départ. Ce qui ne pouvait faciliter une certaine cohésion et l’automatisme dans le jeu des ‘Lions’, surtout au niveau du milieu du terrain.’
Le technicien espère que la défaite contre le Maroc permettra au staff de bien préparer le match contre la Rd Congo. Amara Traoré a moins d’un mois.
Pour son collègue, les choses s’annoncent bien. Le Maroc (7 pts), leader du groupe D, ira affronter la Centrafrique (7 pts), son suivant immédiat, avec quelques certitudes et, surtout, un moral en béton.
Mamanding Nicolas SONKO

La Rédaction