Samuel Sarr survolté par son audition à la gendarmerie : «Je vais déballer; ce sera la guerre totale - Il menace d’électrocuter Abdoul Mbaye, Mor Ngom, Aly Ngouille Ndiaye
Samuel Sarr n’a pas pu étouffer sa colère, après son audition, vendredi dernier, par les gendarmes pour enrichissement illicite présumé. Il liste ce qu’il appelle des «deals» des collaborateurs du nouveau Président, Macky Sall. Et annonce la «guerre totale».
«Déballage». Samuel Sarr adore ce mot. La dernière fois que Pape Diop a eu l’outrecuidance de tourner la page du «Pape du Sopi», il l’avait encore brandi. Alors, vendredi, après son audition par la Section de recherches de la gendarmerie qui l’a cuisiné, à son tour, après le président du Sénat et Farba Senghor, le «wadiste éternel» a encore chanté : «Je vais déballer.» Qui plus est, il fait partie de la liste des personnalités interdites de sortie du territoire national. «A partir de ce jour, il y aura une guerre totale et on verra qui rira le dernier», a-t-il dit. Il ne cesse de répéter et d’énumérer ses «dossiers» qu’il dit connaître de certains membres du pouvoir actuel : «Je vais déballer les deals de Abdoul Mbaye (Premier ministre), de Aly Ngouille Ndiaye (ministre de l’Energie) et de Mor Ngom (ministre des transports) pour les logements inachevés du Plan Jaxaay, du Pcrpe, du programme Fatick 2012, et du programme d’indépendance Kolda etc.»
Finies les armes conventionnelles pour Samuel Sarr dans cette «guerre totale» qu’il entend mener contre Macky Sall et son gouvernement, car il dit être «prêt à tout». Si on en arrive à ce stade, c’est que, rappelle-t-il aux nouvelles autorités, «il ne faut jamais toucher à un lion docile qui dort». Allusion faite au silence imposé par Abdoulaye Wade à ses collaborateurs afin de «coopérer» avec le gouvernement. En réalité, estime M. Sarr, en cette période de suspicions et de dénonciations, les audits et les enquêtes «servent aussi à disculper des innocents». En tout état de cause, poursuit-il :«pour ma part, si l’acquisition ou le niveau d’acquisition de biens est la mesure de l’enrichissement illicite ou des signes de déprédations du bien public je suis quitte avec les charges qui m’ont été confiées ainsi qu’avec ma conscience».
Jusqu’ici, les personnes qui ont fait face aux enquêteurs de la Section de recherches ont été convoquées dans le cadre de l’enrichissement illicite et non des audits. Deux gros pontes de l’ancien régime, Ousmane Ngom (Intérieur) et Madické Niang (Af faires étrangères) devraient être entendus par le Procureur général.
LEQUOTIDIEN.SN