Politique

Sahel : Abdou Diouf prévient contre le pire


Lundi 1 Octobre 2012

Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Abdou Diouf a mis en garde contre les effets de contagion de la rébellion islamiste à l’origine de la partition du Mali, appelant la communauté internationale à intervenir ‘’avec beaucoup d’énergie’’ pour permettre à ce pays de retrouver son unité.

‘’Je n’ai pas de grandes inquiétudes mais nous avons tous un devoir de vigilance. On entend parler de réseaux dormants (et) de liens qui se font par-ci, par-là. Mais, il faut être très vigilant’’, a-t-il déclaré au cours de ‘’International’’, une émission hebdomadaire de TV5 et de RFI.

‘’Je considère qu’il n’y pas d’alternative et qu’il faut que tout le monde s’y mette. Il ne faut pas qu’on soit tiède dans cette affaire-là, parce que si on laisse ce cancer se développer, ça va toucher non seulement le Sahel, (mais) le monde entier. C’est une menace grave à la paix et à la sécurité internationale’’, a confié l’ancien président sénégalais (1981-2000).

‘’Si on les laisse faire, d’autres minorités pourront avoir des idées qui les porteront à faire la même chose’’, a-t-il dit en parlant des rebelles touarègues du Mouvement national de libération de l’Azawad, qui ont réussi à se faire maître de la moitié nord du mali depuis février dernier, en s’alliant à des factions islamistes opérant dans la zone du Sahel.

"Si le Mali ne retrouve pas son unité, je crains même qu’à ce moment-là, ceux qui sont au Nord - et c’est leur volonté -, ne descendent au Sud. Je crois qu’il faut agir et il faut agir avec beaucoup d’énergie, beaucoup de volonté. Il faut prendre ses responsabilités dans une situation comme celle-là. Elle est extrêmement grave et vraiment je crains le pire’’, a insisté le secrétaire général de l’OIF.

‘’Pendant longtemps, dans ma naïveté, j’ai nourri l’espoir que ce problème pourrait se régler par la négociation. Aujourd’hui, j’ai perdu mes illusions et je considère que la seule façon de régler ce problème, c’est de le régler militairement’’, a-t-il dit.

‘’Ce que je demande, c’est que la CEDEAO soit en première ligne avec l’Etat malien bien entendu mais également toute la communauté internationale’’, en particulier la France, ancien pays colonisateur, l’Algérie, le Tchad, entre autres pays de la sous-région qui donneront l’aide qu’ils pourront, a souligné Abdou Diouf.

‘’Il faut qu’on aide ces deux entités (la CEDEAO et l’Etat malien) à vaincre le terrorisme qui se développe dangereusement dans le nord du Mali, qu’on assure l’intégrité territoriale du Mali et ensuite, cela nous permettra de sécuriser et d’aller maintenant vers des élections pour élire un pouvoir légitime’’ dans ce pays, a-t-il suggéré.

‘’Je souhaite que tout le monde s’y mettre parce que personne ne sera à l’abri si cette affaire continue à se développer’’, a encore déclaré le secrétaire général de l’OIF, soulignant que l’islam qu’il connaît et dont il est adepte, prône la modération et la tolérance.

‘’L’islam que je connais est une religion de paix, de miséricorde, c’est une religion de pardon. C’est une religion de non violence’’, a encore souligné Abdou Diouf selon qui, même ailleurs, en Arabie par exemple, la religion de Mohammed est tolérance.
APS



Abdoul Aziz Diop