[Revue de p(a)resse du Dimanche 11 mai 2014] Idy & «Seckeries», un an de retard. Volez des milliards, pas du bétail ! Bordel pari-taire : Touba, jamais sans ma liste !

Allo le Monde ! On se demande bien ce qu’ils ont tous, à taper à la porte des médias étrangers, à se ruer tous chez les toubabs francisés, pour parler de politique intérieure, d’affaires sénégalo-sénégalaises. D’abord le vieil homme, le revenant de Paris qui depuis la capitale française, agite le landerneau. Ensuite SA Mackyesté, «Monsieur Michelin» qui est allé s’exprimer sur le même medium pour porter l'estocade devant son prédécesseur. Et dernièrement l’autre fils, le maire fantôme de Thiès, Mara de nouveau dans ses «Seckeries idrissiennes». Comme s’il refusait de se laisser ravir la vedette d’opposant, par l’opposant de toujours, son bienfaiteur devenu président puis redevenu opposant. Alors qu’une modification du code pénal et du code de procédure pénale envisage d’alourdir les peines encourues par les petits voleurs de bétail tout en ménageant les professionnels spécialisés dans le détournement de deniers publics, c’est une autre bataille qui se joue à Touba où la liste non paritaire du Khalife suscite une montée d’adrénaline chez les membres de la Céna, engagés dans un bras de fer avec la cité des affaires religieuses. Vous allez comprendre…
«Nous avons combattu l’implication de la famille dans la sphère de l’Etat et de la politique, aujourd’hui c’est la famille, la belle-famille, les amis», a lâché sur Rfi, le maire fantôme de Thiès, qui cherche sans doute à rattraper un retard de plusieurs mois, en proposant du réchauffé. Seck ne nous apprend rien lorsqu’il parle de «galaxie Faye-Sallisée», de népotisme : la famille, la belle-famille et les amis de SA Mackesté qui envahissent l’espace politique. Merci, Idy, de nous rafraîchir la mémoire.
Ça va chauffer dans les jours qui viennent, après et même avant les locales. Car ceux qui avaient rejeté la présence du fils biologique, en 2009 sur les listes de Dakar, vont sans doute récidiver, en donnant une raclée mémorable à toutes ces listes où figure ne serait-ce qu’un membre de la galaxie «Faye-Sallisée». A Guédiawaye, Grand-Yoff, Saint-Louis et autres localités, il y en a de ces électeurs qui ne rêvent que de se retrouver, le 29 juin prochain, dans l’isoloir, pour « isoler» les frères, beau-frère et cousin, Alioune, Adama, Homère, Mansour et tout autre membre de la famille biologique de «Monsieur Michelin». 
Et seule une gifle pourra convaincre SA Mackyesté, que sa famille et belle-famille ne sont pas les bienvenues dans la gestion des affaires de la cité. «Gnii dagnoo yabaaté !»
Lui non plus ne cesse de s’agiter depuis son come-back polémique. Une fois ses B52 positionnés en direction du Macky pour dénoncer les atteintes aux droits de l’homme, le voilà qui multiplie les visites auprès des familles religieuses. Mais depuis qu’il a pris la décision de surseoir à son méga-meeting et sa conf de presse annoncés en grandes pompes, c’est motus et bouche cousue. Silence, ça manœuvre ! Toujours. Comme à l’accoutumée. L’interlocuteur a changé, mais les «waderies» persistent.
Ici à la revue de p(a)resse, on applaudit Doudou Ndir et sa Céna qui comptent faire respecter la loi sur toute l’étendue du territoire de la République. Bravo ! Mais on adore encore plus le Khalife de Touba qui a servi une vraie raclée aux hommes politiques, rejetant ainsi la parité si chère au prédécesseur de SA Mackyesté, le vieux Abdoulaye qui a vraiment foutu le «bordel» dans les relations Touba-Etat. Une chose est sûre : la cité religieuse ne reculera pas. Par contre l’Etat, lui, va n’avancera pas, parce que, de ce duel, un seul sortira vainqueur…
Tout le monde peut en convenir. A Touba on adore les femmes et ce n’est pas demain que la polygamie y sera interdite! Oui, quitte à les préserver des préoccupations du monde politique et de ses agitations. Ici, pas besoin d’évoquer le machisme : des femmes de Touba sont même sorties dans la rue pour dire leur approbation de la décision de l’homme fort de Touba de se passer des «borom mboussors» dans les instances de prise de décision. Ce que Khalife veut, femme le veut ! Débat clos.
Oui, ici à la revue de p(a)resse, les femmes, on n’en veut pas non plus. Ah Si ! On en veut seulement quand elles sont soumises, dociles, et surtout bonnes au lit… Sois belle et boucle-la ! Pas besoin d’avoir des ambitions ou d’être sur une liste électorale. Pour les prises de décisions, il vaut mieux faire confiance aux barbus. Par contre, dans les meetings, les secrétariats ou encore dans certaines cours maraboutiques, les femmes sont les bienvenues ! Toujours.
Oui, à tout Seigneur tout honneur. Le Vatican, Monaco, l’Alsace dans une certaine mesure avec le Concordat qui organise les rapports entre l’Etat et les différentes religions. Qui veut bien perdre son temps, dans des tiraillements dont on sait déjà à qui reviendra le dernier mot ? Si SA Mackyesté a été amené à intervenir, en personne pour imposer la parité à des religieux dans la partie méridionale du pays, ce n’est nullement le cas à Touba. Et cela, pas besoin de le dire tout bas !
«Aujourd’hui la parité, demain autre chose que nous ne puissions refuser» : telle est la ligne de défense de certains grands dignitaires de Touba, prêts à tout pour préserver le statut spécial voire sacré de la cité de Cheikh Ahmadou Bamba. Et pas besoin de chercher loin pour trouver le dénominateur commun à toutes ces emmerdes dont Touba et l’Etat se passeraient volontiers : il s’agit d’un vieil homme chauve, déchu du pouvoir et de retour à Dakar où il fait beaucoup de bruit, après avoir fait voter, il y a quelques années, une loi «trouble-fête» qui aujourd’hui, met tout le monde dans l’embarras, y compris les «borom mboussors».
Ce n’est pas parce que la parité est rejetée à Touba que le Sénégal va vers une «Boko haramisation» de ses lois. On s’achemine toutefois vers un durcissement des pénalités prévues contre les délinquants amateurs et auteurs de petits larcins à qui certains religieux auraient aimé couper la main. Une modification du code pénal et du code de procédure pénal voudrait, désormais, condamner entre 5 et 10 ans de prison, tout voleur de bétail. Interdit d'en rire...
Alors que… les voleurs de l’argent du contribuable, les professionnels en détournement de deniers publics peuvent continuer à agir en toute impunité, à profiter de leur magot tant qu’ils arrivent à bien dissimuler dans les paradis fiscaux, leurs milliards volés et contre lesquels la Crei ne peut rien. La haute cour de justice, non plus. Volez des milliards, pas du bétail ! Demain, vous pouvez même devenir président de la République. Tant que vous donnez l’impression de poursuivre des voleurs, on oublie que vous faites partie de leur bande…
Le bétail, ensuite le vol de l’électricité. Tout délinquant ou contrevenant encourt 1 à 5 ans de prison. Et on se demande bien quelle peine prévoir pour une société nationale qui vole ses clients et se tape des milliards de bénéfices sur le dos de ses abonnés qui paient toujours la même facture, aussi salée, quelle que soit l’ampleur des coupures de courant, les appareils endommagés (qui ne seront pas remboursés) du fait des délestages intempestifs. 
Pour les clients communément appelés «usagés», la loi ne prévoit rien. Nada ! C’est ce qu’on appelle la «justice» des forts, qui protège les délinquants financiers et punit les petits larcins amateurs. Aux sociétés nationales ou multinationales, pour le téléphone comme pour l’électricité, facturez à loisir, volez vos clients, vous ne risquez rien ! Sinon de gagner des milliards.



Bonne semaine à tous !
seneweb