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Trois jours après le putsch qui a fait au moins 308 morts, dont plus de 100 mutins, un total de 7 543 suspects étaient en garde à vue lundi 18 juillet 2016, dont 6 038 militaires, 755 magistrats et 100 policiers.
Candidature à l’UE remise en cause
« Nous disons aujourd’hui que l’État de droit doit être protégé pour le bien » de la Turquie, avait affirmé auparavant de son côté Federica Mogherini. La diplomate italienne, qui coordonne l’action extérieure de l’UE, a aussi averti la Turquie que sa candidature à l’UE pourrait être remise en cause après les déclarations du président Recep Tayyip Erdogan, dimanche soir, évoquant une possible réintroduction de la peine de mort.
Aucun pays ne peut adhérer à l’UE s’il introduit la peine de mort », a dit Fererica Mogherini. Une déclaration qui a fait écho à celle du porte-parole du gouvernement allemand prononcée quasiment au même moment à Berlin. « L’introduction de la peine de mort en Turquie signifierait en conséquence (pour Ankara) la fin des négociations d’adhésion à l’Union européenne », a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement allemand, lors d’un point presse.
L’Allemagne est le pays européen qui compte la plus grande communauté turque hors de Turquie. Samedi, la chancelière Angela Merkel, cheville ouvrière de l’accord UE-Turquie sur les réfugiés, avait déjà appelé Erdogan à traiter les putschistes en respectant « l’État de droit ». La demande d’adhésion de la Turquie à l’UE s’était déjà heurtée aux inquiétudes grandissantes des États membres de l’UE quant aux dérives autoritaires du régime du président Erdogan en matière de liberté de la presse et de droits de l’Homme.
À son arrivée à Bruxelles lundi matin, le commissaire européen à l’Elargissement, Johannes Hahn, chargé du dossier de la candidature turque à l’UE, a suggéré que le gouvernement turc avait déjà préparé, avant la tentative de coup d’État, une liste de personnes à arrêter. « Je pense que le fait que les listes soient déjà disponibles juste après l’événement montre qu’elles ont été préparées pour être utilisées à un certain moment », a-t-il observé. Interrogé sur la demande faite par le président Erdogan que Washington lui livre le prédicateur musulman en exil Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir fomenté le putsch avorté, John Kerry a estimé que le régime turc devait présenter « des preuves, pas des allégations » contre l’opposant de 75 ans qui vit reclus dans le nord-est des États-Unis depuis 1999. Fethullah Gülen, ennemi juré du président turc, est à la tête d’un mouvement puissant en Turquie, qui compte des écoles, des ONG et des entreprises sous le nom d’Hizmet (Service, en turc). John Kerry a toutefois indiqué à Bruxelles qu’une telle demande d’extradition n’avait pas été transmise à Washington par la voie officielle.
AFP