Politique

Retour case départ : Un an après sa suppression, le Sénat prêt à renaître de ses cendres


Samedi 27 Juillet 2013

Un pas en avant, deux pas en arrière. Ainsi pourrait être qualifiée la décision ou plutôt la déclaration du président Macky Sall qui depuis le Burkina Faso, a remis au goût du jour le fameux débat sur le Sénat, cette institution budgétivore supprimé en septembre dernier et dont les ressources devraient profiter aux sinistrés des inondations qui frappent le pays pendant l’hivernage.


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Il faut noter que depuis sa suppression, le quotidien des sinistrés n’a pas beaucoup évolué. L’opinion quant à elle, continue de s’interroger autour des milliards collectés par les autorités, une assistance qui tarde à parvenir aux nécessiteux et sinistrés.


Lors de sa visite au Burkina où il a jeté un pavé dans la mare burkinabè en cautionnant l’existence nécessaire (selon lui) du sénat dans une démocratie, le chef de l’Etat inquiète, de par cette déclaration qu’il faut analyser comme son souhait personnel de revoir le sénat dans l’architecture des institutions de la République. «Chaque pays, dit-il, selon les situations du moment, ou selon la réalité, doit pouvoir décider, en toute souveraineté, de ce qu’il considère comme étant le plus approprié. Un sénat dans une démocratie peut bien se comprendre ».


« Au Sénégal, nous allons voir, lorsque la commission nationale va soumettre ses réflexions, ce que nous allons retenir», a-t-il avancé. Laissant sous-entendre qu'un retour du sénat est bel et bien envisageable, étant donné que le pouvoir doit caser des militants et satisfaire une clientèle politique que l’on estime indispensable à la bonne marche du parti présidentiel.


Nos confrères de Sud quotidien, dans leur édition du jour, de convaincre l’opinion que « Macky Sall prépare un grand coup ». En d’autres termes, le président de la République pourrait bien demander à la commission nationale pour la réforme des institutions (Cnri) de retenir le Sénat parmi ses propositions de réformes institutionnelles. Ce qui constituerait alors une grande déception pour l’écrasante majorité des Sénégalais qui avaient applaudi lors de la suppression du sénat dont l’utilité peine à convaincre, s’il n’est une institution qui brasse des milliards de francs du contribuable.


Un sénat que Wade avait supprimé dès son arrivée au pouvoir, avant de le ressusciter. Justement ce que mijote son successeur, Macky Sall qui dans ce cas, aurait copié son ancien mentor sur toute la ligne. Sud quotidien toutefois, de mettre en garde contre « le réveil des mouvements de la société civile, au nombre desquels le M23 et Y en a marre ».


Williams Logan