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Le retard accusé dans la livraison des quatre pavillons pour l’hébergement des étudiants au campus social de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) dont le marché de construction est remporté par la société américaine de droit sénégalais «Develop Senegal Company (Dsc) pourrait s’accumuler d’avantage. Le torchon brûle en effet entre la société Dsc et son sous-traitant Tomassi qui assure actuellement les travaux de ce marché de quatre pavillons pour au total 4 000 nouveaux lits destinés aux étudiants de l’Ucad.
Les relations entre les responsables des deux sociétés se sont considérablement refroidies, ces derniers mois, au point de provoquer un arrêt total des travaux de finition des quatre pavillons depuis plusieurs jours maintenant. Pour cause, accusant leur sous-traitant de n’avoir non seulement pas respecté les délais de rigueur de livraison des travaux mais aussi d’avoir violé à plusieurs reprises les agréments signés, les responsables de la société américaine ont bloqué le reliquat de la somme destinée à financer cette dernière partie des travaux. Une situation qui a fini par mettre à dos l’entreprise Tomassi qui n’arrive plus à payer ses ouvriers et ses fournisseurs.
C’est ainsi que le samedi 14 avril dernier, les ouvriers de l’entreprise Tomassi ont tenu un rassemblement en bloquant l’accès des chantiers des quatre édifices qui sont aujourd’hui au stade de finition pour le paiement de leurs salaires. Lors de ce sit-in, ils ont accusé les responsables de la société américaine d’avoir intentionnellement bloqué leurs salaires depuis plusieurs mois.
Prenant la parole au nom des ouvriers sénégalais exerçant sur les quatre chantiers, El hadj Sow, un des quatre responsables de chantier, souligne qu’ils sont à cinq mois d’arriérés de salaires. «Depuis le mois de novembre, nous n’avons plus perçu un franc de notre salaire alors qu’on travaillait jour et nuit, rien que pour finir les travaux à temps. Aujourd’hui, tout est fini, il ne reste que la dernière couche de la peinture à faire mais les américains tardent encore à nous payer. La plupart des ouvriers sont des responsables de familles et certaines habitent loin. On n’a jamais eu ce genre de problème avec les responsables de l’entreprise Tomassi depuis qu’on a commencé à collaborer avec eux en 2003».
Interpellé, Oleg Ferkon, responsable de Dsc précise que sa société va payer les salaires des ouvriers sénégalais parce qu’elle n’a rien contre eux mais que son problème, c’est avec l’entreprise Tomassi. «Nous n’avons aucun problème avec les ouvriers sénégalais qui travaillent sur le chantier. Nous envisageons même de les maintenir. Ce que nous ne nous voulons plus, c’est de donner notre argent à ces voleurs parce que nous savons qu’ils ne leur donneront aucun franc. Nous allons donc discuter avec eux pour voir comment leur payer directement leur argent sans que cela ne passe par le sous-traitant», a-t-il rassuré. Poursuivant son propos, il a écarté cependant toute poursuite de la collaboration avec le sous-traitant en question au motif du non-respect des délais d’achèvement et de livraison des pavillons et de plusieurs agréments signés. Brandissant un jugement du tribunal du commerce hors classe de Dakar, Oleg Ferkon affirmera que le contrat qui liait sa société à Tomassi a été cassé et rien ne lie plus les deux parties.
REPLIQUE AUX ACCUSATIONS TOMASSI BOTTE EN TOUCHE
Cependant du côté de Tomassi, on nie en bloc ces déclarations. Revenant sur les faits qui opposent son entreprise à la société américaine, Mohamed Kévine Tomassi, fils de Jovany Tomassi propriétaire de l’entreprise Tomassi construction accuse les dirigeants de Dsc d’être les principaux responsables des causes du retard accusé dans l’exécution des travaux. «Nous avons construit les quatre blocs de quatre étages en quinze mois. Et, si nous avons accusé du retard, la faute leur incombe à Dsc parce que dans le contrat qui nous lie avec eux, nous devons avoir leur avis par écrit avant de procéder à certaines installations. Je donne un exemple, quand nous leur avons adressé un courrier pour leur demander leur avis avant de procéder à l’installation des étanchéités, ils ont pris deux mois avant de nous répondre. Tant qu’ils ne répondaient pas pour dire deux ou trois couches, nous sommes obligés de tout mettre en veilleuse et les attendre», explique-t-il. Avant de poursuivre : « En plus, ils ne paient pas les décomptes à temps. La preuve, depuis le mois de novembre dernier, ils ne nous ont rien donné. Tout le matériel que nous avons utilisé pour finir les travaux d’embellissement à l’intérieur, nos fournisseurs nous les ont donnés en crédit. Aujourd’hui, tout est en finition, les profils sont faits, les portes et fenêtres sont installées, les carreaux, les lumières, étanchéité et la peinture sont déjà faites et tous ces matériaux ont été pris chez nos fournisseurs qui attendent de rentrer dans leurs fonds. Et, au lieu de nous payer notre argent, Dsc nous demande de déguerpir par voie d’huissier sans pourtant solder les deux derniers comptes», ajoutera encore Kévine Tomassi qui évalue les deux comptes à 600 millions de francs Cfa. Par ailleurs, le jeune responsable de Tomassi construction a également précisé au sujet de la décision du tribunal de commerce que son entreprise a interjeté appel et que Dsc refuse d’attendre la fin de la procédure de même que leur proposition de prendre un cabinet d’expertise pour évaluer leur travail effectué afin de payer le montant correspondant.