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Ceux qui sont chargés de comptabiliser les appels au dialogue ou à la collaboration lancés par le chef de l’Etat vont ajouter un autre trait à leur tableau. Ils en sont peut-être au 22e. Et c’est toujours ou presque la même réponse à quelques différences près. Mais cette fois-ci, l’appel lancé par Me Wade invitant Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse à venir le rejoindre dans le gouvernement, relève tout simplement du ‘ridicule’ ou du ‘délire’ pour parler comme Hélène Tine, le porte-parole de l’Afp. En effet, Wade sait mieux que quiconque que la seule déclaration qui importe actuellement à l’opposition, c’est de l’entendre dire qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2012. C’est d’ailleurs ce que Bennoo Siggil Senegaal avait signifié au groupe des six (G 6) qui tentait de renouer le fil du dialogue entre le pouvoir et l’opposition en juillet dernier. Et Me Wade fait comme si Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng qu’il appelle dans le gouvernement ne font pas partie du groupe qui a remis au G 6 ses conditions sine qua none pour un dialogue entre le pouvoir et l’opposition. ‘Nous avons bien précisé que, si le dialogue doit s’organiser, ce ne sera ni avec la société civile, ni avec Bennoo Siggil Senegaal, mais avec le Mouvement du 23 juin. Et nous leur avons signifié que le peuple s’est exprimé le 23 juin de façon très nette et le pouvoir en a tiré les conséquences en retirant son projet de loi. Après cet événement rempli de symboles, on attend que Wade s’exprime en envoyant un signal fort au peuple, mais également par rapport à notre plate-forme qui tourne autour du retrait de la candidature de Me Wade à la présidentielle’.
A cette revendication, Me Wade avait fermé les oreilles en proposant autre chose. ‘Je suis dans les mêmes dispositions pour ouvrir un large et sincère dialogue avec l’opposition, la société civile et d’autres forces vives de la Nation, pourvu que ce soit dans un cadre républicain. Aux leaders de l’opposition en particulier, je voudrais dire que sous réserve du respect des prérogatives du Chef de l’Etat, je suis prêt, comme toujours, à entamer un dialogue qui n’exclut aucun sujet’, avait lancé Me Wade le 14 juillet dernier lors de sa première sortie après les évènements du 23 et 27 juin. Et comme le récent appel adressé à Niasse et à Tanor, Me Wade se disait ‘même prêt, au-delà des questions purement électorales qui ont déjà réuni un large consensus sur le fichier et le processus électoral, à associer l’opposition à l’exercice du pouvoir’. C’était beau. Mais l’opposition avait estimé que ‘Abdoulaye Wade n’a pas parlé aux Sénégalais mais à son camp. Il est resté sourd au message que le peuple sénégalais a voulu exprimer le 23 juin 2011’.
Ce qui fait dire à l’opposition que les appels au dialogue du chef de l’Etat ne sont jamais sincères. Car en 2007, au sortir de la présidentielle contestée, l’opposition était d’accord sur le principe du dialogue politique, mais le pouvoir a préféré un dialogue épistolaire qui a fini en queue de poisson.
En avril 2010, Wade était pourtant très proche de réussir ce dialogue entre pouvoir et opposition. Mais en quelques mois, il a tout fait foirer. En effet, alors que le pouvoir et l’opposition avaient convenu de la désignation de Serigne Abdou Aziz Sy Junior comme médiateur devant faciliter le dialogue, Me Wade, un beau jour nomme son Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye pour prendre langue avec Bennoo Siggil Senegaal. Un doublon qui n’arrange pas les choses si l’on sait qu’avant Souleymane Ndéné Ndiaye et Abdou Aziz Sy Junior, le Président Wade avait nommé un ministre chargé des Affaires politiques en la personne de Serigne Mbacké Ndiaye qui s’était fixé comme mission de réconcilier le pouvoir et l’opposition.
Mais dans ce dialogue des sourds, Bennoo Siggil Senegaal n’est pas exempt de reproches. Cette coalition a parfois posé des conditions draconiennes qui ressemblent même à certains égards à de la provocation. C’est le cas quand en juillet 2009, Niasse Tanor, Dansokho, Bathily et consorts ont pesé comme conditions préalables au dialogue la reconnaissance par Me Wade des conclusions des Assises nationales, la dissolution du Sénat, de l'Assemblée nationale et du Conseil économique et social. Une requête qu’ils savaient d’avance difficile voire impossible à satisfaire. Et sauf miracle, Me Wade et son opposition ne se mettront pas de sitôt autour d’une table pour parler de l’intérêt du Sénégal et non de politique politicienne.
Georges Nesta DIOP
walf
A cette revendication, Me Wade avait fermé les oreilles en proposant autre chose. ‘Je suis dans les mêmes dispositions pour ouvrir un large et sincère dialogue avec l’opposition, la société civile et d’autres forces vives de la Nation, pourvu que ce soit dans un cadre républicain. Aux leaders de l’opposition en particulier, je voudrais dire que sous réserve du respect des prérogatives du Chef de l’Etat, je suis prêt, comme toujours, à entamer un dialogue qui n’exclut aucun sujet’, avait lancé Me Wade le 14 juillet dernier lors de sa première sortie après les évènements du 23 et 27 juin. Et comme le récent appel adressé à Niasse et à Tanor, Me Wade se disait ‘même prêt, au-delà des questions purement électorales qui ont déjà réuni un large consensus sur le fichier et le processus électoral, à associer l’opposition à l’exercice du pouvoir’. C’était beau. Mais l’opposition avait estimé que ‘Abdoulaye Wade n’a pas parlé aux Sénégalais mais à son camp. Il est resté sourd au message que le peuple sénégalais a voulu exprimer le 23 juin 2011’.
Ce qui fait dire à l’opposition que les appels au dialogue du chef de l’Etat ne sont jamais sincères. Car en 2007, au sortir de la présidentielle contestée, l’opposition était d’accord sur le principe du dialogue politique, mais le pouvoir a préféré un dialogue épistolaire qui a fini en queue de poisson.
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Mais dans ce dialogue des sourds, Bennoo Siggil Senegaal n’est pas exempt de reproches. Cette coalition a parfois posé des conditions draconiennes qui ressemblent même à certains égards à de la provocation. C’est le cas quand en juillet 2009, Niasse Tanor, Dansokho, Bathily et consorts ont pesé comme conditions préalables au dialogue la reconnaissance par Me Wade des conclusions des Assises nationales, la dissolution du Sénat, de l'Assemblée nationale et du Conseil économique et social. Une requête qu’ils savaient d’avance difficile voire impossible à satisfaire. Et sauf miracle, Me Wade et son opposition ne se mettront pas de sitôt autour d’une table pour parler de l’intérêt du Sénégal et non de politique politicienne.
Georges Nesta DIOP
walf