Politique

Reflet : Un dangereux mélange de genre


Jeudi 6 Octobre 2011

Le président Senghor ne s’est pas trompé en lui collant le sobriquet de ‘Njombor’. Chaque jour qui passe, Me Wade nous démontre qu’il a plus d’un tour dans son sac. En convoquant un séminaire gouvernemental, hier, le président de la République et candidat du Pds pour l’élection présidentielle de 2012 a voulu revenir dans le jeu politique et sortir du carcan dans lequel ont voulu l’enfermer ses opposants. Sauf que cette fois, comme à son habitude, il a instrumentalisé l’action gouvernementale pour le mettre au service de son parti et de ses alliés. Car, au fond, le gouvernement, si tant est qu’il veut tenir un séminaire ne le fera pas dans ce cadre et ce contexte. Nul doute qu’il y a là un mélange des genres dangereux et inacceptable entre la République et le Pds qui est une association privée. Et cela fausse le jeu de la concurrence entre Wade et ses potentiels rivaux. Et depuis le 23 juin, le président prend une posture partisane au lieu d’être le ‘Père de nation’.


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N’en déplaise à Wade, le séminaire gouvernemental d’hier était un vrai meeting politique du Pds et ses alliés. Un prétexte approprié pour lui de rassembler ses troupes, de les peser et de tester leur loyauté avant le combat fatal de 2012. Une opération réussie puisque pour le temps d’une journée Wade a réussi à attirer les projecteurs de la presse nationale et de l’opinion sur lui, son régime ainsi que son bilan depuis 2000. Le temps d’une journée, on a vu les différentes tendances du Pds faire bloc derrière leur secrétaire général national. C’est donc dire que cette opération de communication rondement pensée lui a permis de se rappeler au bon souvenir des Sénégalais qu’il est encore le gardien de la Constitution et maître de notre destin à tous.
Au moment où la recevabilité de sa candidature fait l’objet de polémique, le Pape du Sopi déroule tout doucement sa campagne de Com’, pour ne pas dire sa campagne électorale. Cette fois-ci, comme en 2007, Wade va mettre ses réalisations depuis une décennie en avant. Suffiront-ils à lui assurer une victoire ? Rien n’est moins sûr. Avant le verdict du Conseil constitutionnel, tous les moyens sont bons pour Me Wade en vue de mobiliser les militants de son camp et au-delà, créer ainsi une sorte d’équilibre de la terreur entre la mouvance présidentielle et l’opposition. D’un côté comme de l’autre, l’on ne veut pas être l’agneau du sacrifice en 2012.C’est pourquoi Wade s’agrippe désespérément à ses réalisations. Car, il se sait déjà vaincu dans les autres domaines par ces jeunes opposants qui disposent plus d’atouts.
Mamadou SARR

WALF

La Rédaction