Rapport sur l’exploitation et maltraitance des femmes migrantes: LE CALVAIRE DES DOMESTIQUES
Le parcours des femmes, qui quittent leurs lointaines contrées pour s’installer à Dakar où elles espèrent trouver un travail à même de leur permettre de se prendre en charge et d’aider leur famille, est loin d’être un fleuve tranquille pour nombre d’entre elles. Dans son dernier rapport, le mouvement «touche pas à ma soeur», qui s’est engouffré dans le milieu, dresse un tableau peu reluisant mettant en exergue des femmes exploitées, violées et martyrisées.
« Les populations rurales prennent le chemin de la migration vers la Ville comme voie du Salut. Rêvant sur un plateau d’argent que la clé de la réussite se ramasse à travers les ruelles de la capitale. En dépit de tout, elles ont choisi de tenter leur chance plutôt que de demeurer, surnuméraires, dans leurs villages». La constatation est du mouvement «Touche pas à ma soeur » qui actualise la lancinante problématique de l’exode rural. Motivées « par une soif de réussite que rien ne peut altérer, et malgré les dures conditions de vie et de travail, ces femmes restent mues par un profonddésir d’émancipation pouvant leur permettre de prendre leur destin en main».
Toutefois, ce parcours, qui incite des milliers de femmes à se détourner des dabas, de pilons et autres mortiers pour les lumineuses lampadaires de la capitale, est parsemé d’embuches. Indiquant avoir rencontré et interrogé 450 femmes âgées entre 18 et 35 ans, le mouvement «Touche pas à ma soeur» peint tableau sombre dont les multipleset différents motifs renseignent sur le calvaire quotidien de ces femmes. «Certaines parmi elles vivent même dans des cités-dortoirsà dominante masculine, zone à risque majeure, composées de bâtiments défoncés, rues et trottoirs », décrit le rapport dudit mouvement.
Pourtant, ce ne sont pas seulement leurs conditions de vie exécrables qui posent problème. Employées pour l’essentiel comme des femmes de ménage, ces femmes, renseigne le Rapport, sont « humiliées, frappées et marginalisées ». Devenant des proies faciles, leur situation constitue une « aubaine pour les prédateurs sexuels en quêtes de proie. Comme des loups au milieu des brebis, ils sautent à la moindre occasion sans aucune pitié sur ces femmes sans défenses. Et le comble est que si ce n’est pas l’époux de l’employeuse, c’est le fils en question (…) Acculées, esseulées, elles n’ont que leurs yeux pour pleurer devant le sort que ces derniers leur réservent. Menacées, elles quittent avec une « objection » rejetée. Certaines des porteuses de grossesse, parmi elles, à leurs yeux, voient l’avortement clandestin ou l’infanticide étant un moyen pour contourner l’affront familial pour celles qui ont laissé derrière des époux, elles se donnent sans aucune mesure à ces pratiques», observe le mouvement présidé par Ismaila Kamby. Et si ce ne sont pas les sévices sexuels, explique le rapport, ces femmes de ménage sont tout bonnement accusées « de vol de bijoux, subterfuge que des employeuses utilisent uniquement pour ne pas honorer leurs parts du contrat ».
POINT E, FANN RESIDENCE, SACRE COEUR, ALMADIES AU BANC DES ACCUSES
Mettant l’accent sur des quartiers résidentiels de la capitale, le mouvement « Touche pas à ma soeur » trouve que les femmes y sont loin d’être traitées comme des reines. Bien au contraire. Pour Ismaila Kamby et ses collaborateurs, ces localités sont de véritables nids de vipères pour nombre d’entre elles. Habitant pour l’essentiel dans des quartiers populaires de Dakar, ces femmes exerçant dans ces quartiers huppés de la capitale ne sont pas moins exposées. Pendant qu’à Sacré Coeur, 21 femmes ont été victimes de violence physique exercée par leur employeuse et leurs filles, aux Almadies, 56 ont été accusées de vols par leur employeuse. Même décor au Point E, à Fann résidence. Pour convaincre, le mouvement initiateur du projet de loi contre le refus de paternité recueille le témoignage de Florence Sagna âgée de 27ans qui a quitté sa Ziguinchor natale en 2011. « Nous vivons presque dans des poubelles. Ces gens qui nous emploient ne sont pas humains, ils n’ont aucun respect. Nous sommes traitées comme des esclaves, même pour boire, nous avons une tasse spécialement acquise pour la cause. Sans oublier, les petits bols qui nous sont attribués pour le manger et pour manger à notre faim, nous sommes obligées d’attendre les restes du « plat familial » (…) J’ai moi-même été victime de propositions indécentes que ma dignité ne me permet pas de divulguer, mais juste pour vous donner une idée de l’ampleur de ce phénomène », explique-t-elle dans le rapport.
LAS
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