REPORTAGE: A l'appel de Touba, des jeunes renoncent aux ''mondanités'' de la Saint-Sylvestre
La célébration du Magal, mardi à Touba (Centre), éclipse les festivités du 31 décembre 2012. Des jeunes rencontrés dans la cité religieuse n'ont pas la tête aux ''mondanités'' de la Saint-Sylvestre.
Le Magal de Touba, qui commémore le départ en exil (1895-1902) de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme, est aussi l’affaire des jeunes pèlerins venus se recueillir dans la grande mosquée de Touba et dans le cimetière de la ville. D'autres s’activent dans les cuisines aux côtés des femmes.
''Quatre-vint pour cent des fidèles venus à Touba sont des jeunes. Ils sont là, malgré la fête du 31 décembre. C'est un symbole fort de voir les jeunes s'arracher les cheveux pour venir au Magal au lieu d'aller dans les boîtes de nuit'', se réjouit Chamsdine, âgé d'une trentaine d'années.
Chamsdine, en compagnie de quelques amis, dit comment il a l'habitude de passer le 31 décembre : ''Je ne passais pas les nuits chez moi. Ça me faisait plaisir d'aller dans les dancings pour passer d'agréables moments avec des amis. Mais cette année, j’ai renoncé aux mondanités pour venir répondre à l’appel de Bamba.'' Comme d'autres fidèles, il se dirige vers le mausolée de Cheikh Ibrahima Fall.
De Touba, certains jeunes pèlerins imaginent le vide laissé derrière eux. ''Les jeunes se sont déplacés de façon massive à Touba. Toutes les autres villes de l’intérieur vont se vider de leur monde. A Dakar comme dans d'autres villes, les dancings seront déserts'', déclare Ousmane.
''Ah bon ! C’est vrai, c’est le 31 décembre aujourd’hui'', s’écrit Madjiguène, une jeune fille voilée, au sortir du périmètre des mausolées de Cheikh Ahmadou Bamba et de certains de ses fils.
''Ce n’est pas un hasard si la fête du 31 décembre coïncide presque avec la veille de la célébration du départ en exil de Bamba. Notre guide nous invite tout simplement à renoncer à ces mondanités inutiles'', commente-t-elle, implorant Dieu que ''cette +coïncidence+ se répète pour les prochaines années''.
APS