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L’appel d’offres restreint en procédure d’urgence devait être dépouillé le lundi 25 février, et les différents lots attribués aux promoteurs immobiliers chanceux, pour que soient rapidement entamés les travaux de construction. Grande a été la surprise de certains de ces promoteurs, de voir que les résultats de l’appel d’offres n’ont pas été rendus publics. Certains promoteurs qui ont participé à cet appel à propositions ne comprennent pas le mutisme du Projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les bidonvilles (Pclsb), qui est censé piloter l’affaire.
«On nous dit que les résultats seront publiés en temps utile, sans nous expliquer pourquoi cela a été reporté», explique l’un de ces promoteurs. Il ne cache pas son appréhension, et soupçonne que ce report ne présage rien de bon. «Il se dit que les gens auraient décidé de faire la part belle à certains promoteurs, pour les récompenser d’avoir cédé leurs terrains, en leur accordant des lots plus substantiels. Mais les autorités auraient eu peur de la réaction des promoteurs qui n’auraient pas été retenus, et préfèrent chercher des garanties du côté de la Direction centrale des marchés publics (Dcmp).»
Les mêmes promoteurs immobiliers déclarent qu’ils ne vont pas «laisser passer une éventuelle forfaiture», d’autant plus, assurent-ils, que l’Ordre des architectes serait entré en lice et aurait saisi le Premier ministre pour se plaindre de la mise à l’écart de ses membres de ce dossier. C’est ce dernier qui pilote le cadre interministériel de coordination de la mise en œuvre de toutes les actions relevant du Pclsb. Certains fonctionnaires du ministère dirigé par M. Khadim Diop assurent même qu’en fait, tout est piloté depuis la Primature, et leur ministre ne serait qu’un exécutant.
Terrains à 3,2 millions
Si aucune information n’a encore filtré de la rencontre entre le Premier ministre et les architectes, les promoteurs immobiliers eux ne se taisent pas, et dénoncent le montage de ce «Jaxaay mal ficelé». Ils font remarquer que dès le premier appel d’offres, l’affaire a été «taillée de manière à servir des gens bien ciblés. Quand le ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondation impose que les promoteurs lui présentent des sites d’un minimum de 25 ha, qui doivent être compris entre Dakar et Sebikotane, on peut être sûr qu’il savait qui il visait. De plus, ils ont imposé que les terres en question soient viabilisées et disposent de titres de propriété. Pour cela également, ils savaient qui avait rempli les conditions ; il leur suffit pour cela de se rendre au Cadastre».
Ces contestataires indiquent qu’aujourd’hui le roi est nu, et la farce a été dévoilée. «Les terrains, dont l’appel d’offres imposait qu’ils soient viabilisés, ne le sont pas, et l’Etat est obligé de payer pour que les promoteurs fassent cela. De plus, ces aménagements, au prix proposé, feront que le terrain de 150 m² ne va pas coûter moins de 3,2 millions de francs Cfa. Comment ces gens vont-ils, dans ces conditions, réaliser des habitations de moins de 10 millions de francs, au prix actuel du matériel ?», demandent ces spécialistes.
Interpellé sur ces questions par message téléphonique, le ministre Khadim Diop a préféré nous renvoyer au responsable du projet Pclslb. Comme opportunément, le téléphone de ce dernier indiquait que la personne en question n’était pas joignable en ce moment. Cela a duré ainsi jusque tard dans la nuit d’hier. Pour sa part, l’Administrateur général de la Socabeg, qui a été mis en cause par certains de ses confrères, a indiqué garder sa sérénité. Assurant qu’il ne bénéficie d’aucun avantage particulier dans cette affaire, M. Samb a demandé à tout le monde d’attendre les résultats du dépouillement de l’appel d’offres avant d’émettre un quelconque jugement.
La question des délais
Pour sa part, il assure ne pas faire un drame du fait que les résultats de l’appel d’offres restreint n’ont pas encore été rendus publics. Il indique avoir suffisamment de marchés par ailleurs, pour ne pas faire une maladie sur celui-là. «Dans cette affaire, ce n’est pas l’argent que je cherche ; j’ai plutôt voulu rendre service à une population nécessiteuse», indique l’homme d’affaires.
Le mutisme de l’autorité politique a empêché de poser l’une des questions les plus importantes, celle des délais. Etant donné que Macky Sall a claironné vouloir inaugurer les premières habitations de ce site dès la fin juin, tout retard sur le projet rend le respect des délais hypothétique. Le blocage actuel ne rend-il pas la situation difficile pour les promoteurs qui vont gagner les marchés, et ne va-t-il pas les contraindre à augmenter les coûts pour aller vite ?
mgueye@lequotidien.sn
«On nous dit que les résultats seront publiés en temps utile, sans nous expliquer pourquoi cela a été reporté», explique l’un de ces promoteurs. Il ne cache pas son appréhension, et soupçonne que ce report ne présage rien de bon. «Il se dit que les gens auraient décidé de faire la part belle à certains promoteurs, pour les récompenser d’avoir cédé leurs terrains, en leur accordant des lots plus substantiels. Mais les autorités auraient eu peur de la réaction des promoteurs qui n’auraient pas été retenus, et préfèrent chercher des garanties du côté de la Direction centrale des marchés publics (Dcmp).»
Les mêmes promoteurs immobiliers déclarent qu’ils ne vont pas «laisser passer une éventuelle forfaiture», d’autant plus, assurent-ils, que l’Ordre des architectes serait entré en lice et aurait saisi le Premier ministre pour se plaindre de la mise à l’écart de ses membres de ce dossier. C’est ce dernier qui pilote le cadre interministériel de coordination de la mise en œuvre de toutes les actions relevant du Pclsb. Certains fonctionnaires du ministère dirigé par M. Khadim Diop assurent même qu’en fait, tout est piloté depuis la Primature, et leur ministre ne serait qu’un exécutant.
Terrains à 3,2 millions
Si aucune information n’a encore filtré de la rencontre entre le Premier ministre et les architectes, les promoteurs immobiliers eux ne se taisent pas, et dénoncent le montage de ce «Jaxaay mal ficelé». Ils font remarquer que dès le premier appel d’offres, l’affaire a été «taillée de manière à servir des gens bien ciblés. Quand le ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondation impose que les promoteurs lui présentent des sites d’un minimum de 25 ha, qui doivent être compris entre Dakar et Sebikotane, on peut être sûr qu’il savait qui il visait. De plus, ils ont imposé que les terres en question soient viabilisées et disposent de titres de propriété. Pour cela également, ils savaient qui avait rempli les conditions ; il leur suffit pour cela de se rendre au Cadastre».
Ces contestataires indiquent qu’aujourd’hui le roi est nu, et la farce a été dévoilée. «Les terrains, dont l’appel d’offres imposait qu’ils soient viabilisés, ne le sont pas, et l’Etat est obligé de payer pour que les promoteurs fassent cela. De plus, ces aménagements, au prix proposé, feront que le terrain de 150 m² ne va pas coûter moins de 3,2 millions de francs Cfa. Comment ces gens vont-ils, dans ces conditions, réaliser des habitations de moins de 10 millions de francs, au prix actuel du matériel ?», demandent ces spécialistes.
Interpellé sur ces questions par message téléphonique, le ministre Khadim Diop a préféré nous renvoyer au responsable du projet Pclslb. Comme opportunément, le téléphone de ce dernier indiquait que la personne en question n’était pas joignable en ce moment. Cela a duré ainsi jusque tard dans la nuit d’hier. Pour sa part, l’Administrateur général de la Socabeg, qui a été mis en cause par certains de ses confrères, a indiqué garder sa sérénité. Assurant qu’il ne bénéficie d’aucun avantage particulier dans cette affaire, M. Samb a demandé à tout le monde d’attendre les résultats du dépouillement de l’appel d’offres avant d’émettre un quelconque jugement.
La question des délais
Pour sa part, il assure ne pas faire un drame du fait que les résultats de l’appel d’offres restreint n’ont pas encore été rendus publics. Il indique avoir suffisamment de marchés par ailleurs, pour ne pas faire une maladie sur celui-là. «Dans cette affaire, ce n’est pas l’argent que je cherche ; j’ai plutôt voulu rendre service à une population nécessiteuse», indique l’homme d’affaires.
Le mutisme de l’autorité politique a empêché de poser l’une des questions les plus importantes, celle des délais. Etant donné que Macky Sall a claironné vouloir inaugurer les premières habitations de ce site dès la fin juin, tout retard sur le projet rend le respect des délais hypothétique. Le blocage actuel ne rend-il pas la situation difficile pour les promoteurs qui vont gagner les marchés, et ne va-t-il pas les contraindre à augmenter les coûts pour aller vite ?
mgueye@lequotidien.sn