Politique

Procès de Malick Noël Seck: Le leader de la convergence socialiste sera édifié sur son sort ce jeudi.


Mardi 18 Octobre 2011

SENXIBAR- Le procès du leader de la convergence socialiste, Malick Noël Seck a eu lieu ce mardi dans la salle des flagrants délits du tribunal de Dakar. Pendant presque quatre tours d’horloge les 14 avocats de la défense ont plaidé devant le parquet. Finalement le délibéré est prévu ce jeudi 20 octobre.


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PROCES DE MALICK NOEL SECK
 
A 8heures déjà le tribunal est pris d’assaut.  Un important dispositif sécuritaire est mis en place. Sur les lieux et les environs, les policiers ont quadrillé tout le périmètre. Le hall du tribunal qui  sert souvent d’espace de détente a été  vidé de ses occupants. Les entrées sont filtrées. Les journalistes n’ont pas échappé à la règle même assis sur le box qui leur est réservé, ils ont montré patte blanche pour suivre les audiences.  Pendant ce temps,  la salle se remplissait. A 9 h 40mn, le célèbre prévenu apparait dans le box des justiciables. Habillé d’un boubou traditionnel  blanc, Malick Noël  discute avec un  de ses conseillers.  A 09h 55mn le tribunal est ouvert. C’est finalement  à 11h26mn que le leader de la Convergence socialiste est appelé à se présenter devant la barre. L’affaire N° 31 qui concerne MNS démarre dans une salle pleine comme un œuf. Très sûr de lui, le jeune socialiste a répondu aux questions du juge tout en rejetant les accusations de menaces de mort au membre du Conseil constitutionnel et outrages à magistrats. Pour se défendre M. Seck a déclaré avoir adressé une lettre au Conseil constitutionnel pour que celui-ci ait confiance en lui pour invalider la candidature de Me Abdoulaye Wade qu’il  juge immorale. Il reconnait devant le tribunal d’avoir rédigé la lettre et l’assume pleinement.  Poursuivant son argumentaire Malick répond que « la lettre ne serait jamais écrite si le Conseil constitutionnel n’avait pas tenu de séminaire parce qu’on n’a  jamais assisté dans l’histoire un pays où le Conseil constitutionnel organise un séminaire.» Pour la défense composée de 14 avocats dont le tonitruant Me Elhadji Diouf Malick n’a jamais menacé ou outragé par contre il a sensibilisé les membres du Conseil constitutionnel. Selon Me Diouf, son client est un citoyen conscient qui ne veut pas voir le Sénégal tomber dans la même  situation que  la Côte d’Ivoire. Dans sa plaidoirie Me Elhadji Diouf a invité le tribunal à être des hommes libres et de refuser de tomber dans le piège de la condamnation. Embouchant la même trompette que son confrère Me Aissata Tall Sall soutient qu’ « il faut arrêter le chat du ministère public avant qu’il ne commette d’autres dégâts.» Selon Me Sall ce procès n’est rien d’autre que celui de la peur. Constitué également dans le pool d’avocats  pour assurer la défense de Malick N Seck, Me Alioune Badara Cissé a  rappelé que la lettre ne porte aucune spécification de menaces d’assassinat, d’empoisonnement ou  tout autre. C’est pourquoi il note qu’il n’ya pas d’outrages à magistrats. Avant de dire « En quoi rappeler le serment à un magistrat peut-il constituer un outrage ?» Pour lui le citoyen ordinaire a son mot à dire  et  Malick N Seck n’est que la pensée de nos arrières pensées. Après avoir écouté la plaidoirie de la défense, le Procureur de la République a fait son réquisitoire. Dès l’entame de son propos, il a indiqué que la lettre adressée à un membre du Conseil constitutionnel comporte des propos outrageants. De son avis les valeurs républicaines évoquées par le leader de la convergence socialiste sont contraires à ce qu’il a fait. C’est la raison pour laquelle il a qualifié le comportement de Malick  d’irresponsable qui est aux antipodes. Pour terminer, le Procureur a estimé que le prévenu est coupable des faits qui lui sont reprochés et a requis une peine d’emprisonnement qui va de 5ans ferme avec interdiction des droits civils et politiques. Ce réquisitoire du Procureur a été le moment choisi pour les avocats de sortir toute leur artillerie de défense. Si Me Elhadji trouve ridicule la réquisition du Procureur, Me Aissata Tall Sall déclare devant la barre que « c’est la première que j’entends un réquisitoire aussi léger.» Pour sa part Me Moussa Thiam, le plus jeune de la défense juge que le réquisitoire du Procureur est insensé et invite le Parquet à analyser le dossier dans son contexte actuel. A en croire Me Thiam, on veut refuser à Malick Noël Ndoye le droit de s’exprimer dans un débat  où tout le monde en fait ses choux gras. Après ces plaidoiries qui ont tiré en longueur pendant presque 4h, la défense a introduit une demande de mise en liberté provisoire qui a été rejetée par le Parquet qui doit faire son délibéré le jeudi 20octobre.

Abdoul Aziz Diop