Procès Karim Wade : une reprise timide mais riche
Après deux renvois et plus d’un mois de suspension, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite a repris l’audience du procès Karim Wade poursuivi pour enrichissement illicite et ses présumés complices. Cette journée de reprise était très attendu tant les questions découlant des derniers événements étaient nombreuses. Des questions qui concernaient le comportement de la cour, de M. Wade, les nouveaux venus?, etc. Cette audience express qui n’aura duré qu’une demi-journée au lieu de la journée attendue, a certainement battu le record mais n’aura
La cour
Le président Henri Grégoire a dès l’entame voulu reprendre les choses en main rappelant au public qu’il n’avait droit à aucun signe d’approbation ou d’improbation (le terme existe bel et bien). Mais cette fois-ci les règles ont touché au delà du public et concernent aussi les avocats. Ainsi donc, tout avocat qui dérogera aux dispositions du code de procédure pénale se verra retirer la parole et s’il refuse il sera expulsé de la salle. Seul Me El Hadj Diouf s’est approché de la ligne rouge.
Karim Wade & Co
L’ancien ministre des Infrastructures, de Coopération Internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports et de l’Energie s’est montré très calme,laissant ses avocats plaider sa demande de mise en liberté provisoire. Et quand la cour lui a donné la parole pour apporter des précisions s’il le souhaitait, M. Wade a déclaré s’en tenir aux plaidoiries de ses avocats. Ce que n’avait pas fait Mamadou Pouye qui,en voulant apporter des précisions » sur sa demande a été rattrapé deux fois par la cour alors qu’il parlait de pièces de fond. On retiendra tout de même que MM. Pouye et Wade en sont à leur 616éme jour de prison.
Les nouveaux venus
?Il étaient deux : le tout nouveau ?procureur spécial Cheikh Tidiane Mara et Ibrahim Aboukhalil di « Bibo Bourgi ».
M. Mara se présentait pour la première fois à la salle 4 du palais du palais de justice de Dakar. La question que tout le monde se posait était de savoir comment il se comporterait. Serait-il aussi offensif et chaud que son prédécesseur? Allait-il donner un autre ton au procès?
Finalement c’est son substitut Antoine Diome, le même qui assistait l’ancien procureur spécial Alioune Ndao, qui s’est beaucoup plus illustré. M. Mara prononcera un petit réquisitoire de moins de dix minutes dans le cadre de la demande de mise en liberté provisoire formulée par Karim Wade. Dans ce réquisitoire il demandmandera à la cour de rejeter la demande de M. Wade parce qu’eIl s’est montré à l’aise mais moins percutant que son M. Ndao.
M. Aboukhalil, l’autre attraction de cette journée, était aussi très attendu. Outre les questions sur son état de santé, son retour devrait ouvrir une nouvelle perspective pour ce procès puisqu’à l’exception de Mbaye Ndiaye, tous les autres prévenus ont réclamé sa présence pour répondre à toutes ou juste une partie des questions qui leur étaient posées. Lui aussi sa partition aura déçu certain. Bibo s’est juste présenté à la barre pour remercier la cour de lui avoir accordé une autorisation de sortie de territoire de près de deux mois pour raisons médicales avant d’être de dispensé de comparution pour ce jour.
La « valeur sûre »
Ce titre étonnera certainement si l’on sait qu’il est affublé au tonitruant Me El Hadj Diouf. Et l’avocat n’a pas déçu son monde. Il sera d’ailleurs le seul avocat qui sera rappelé à l’ordre par la cour. En effet Me Diouf s’est vu dire par le président Henri Grégoire Diop « Me vous mettez vraiment notre patience à rude épreuve ». Il a été également le seul à provoquer l’ire ses confrères de la partie adverse en traitant le prévenu en fuite Karim Aboukhalil de lâche.
XALIMA