Procès Imam Ndao et Cie: "Dans ce dossier, on cherche à stigmatiser la communauté Ibadou Rahmane..." (avocat)

Lundi 28 Mai 2018

A l’image de ses confrères qui l’ont précédé à la barre, Me Ousseynou Ngom a dénoncé un procès contre l’islam en ce 24e jour de l’audience devant la Chambre criminelle spéciale de Dakar.



« La vérité est difficile à entendre. Dans ce dossier, on cherche à stigmatiser la communauté « Ibadou Rahmane ». Tous les accusés ont des barbes, ce qui est une sunna du prophète Psl. Et il est dangereux de faire cette stigmatisation en disant que ‘’Ibadou Rahman’’ égale terroriste. Parce que dans la sourate 33, verset 67 à 70 du Coran, le mot Ibadou Rahmane y revient clairement », s’insurge Me Ngom, qui intervenait pour le compte de l’accusé Moustapha Diatta. 

Parlant spécifiquement du cas de son client qui risque 20 ans de travaux forcés, l’avocat de défendre : « Moustapha Diatta n’a pas contesté qu’il a eu à se présenter auprès de l’officier d’etat-civil pour obtenir les extraits de naissance des enfants de Penda Keita. Ce qui n’a même pas abouti. Et, il n’a pas aidé celle-ci à rejoindre son mari Abdallah Ba en Lybie. Il faut bien préciser aussi que son ami Abdallah ba est différent du terroriste Zaid Ba. Car lorsque mon client a été arrêté, il a été victime d’un lynchage médiatique. Un journal (Libération) a mis sa photo à coté de ce terroriste réputé. Sans compter le dossier en cours d’instruction de Cheikh Ould Ahmed Sina sur l’attentat du Grand Bassam », a dénoncé Me Ousseynou Ngom. « J’avais même envoyé une citation directe à ce journal, mais ils ont refusé de comparaître devant le tribunal correctionnel pour répondre de leur acte » 

Poursuivant son argumentaire, la robe noire d’écarter le chef de détention illégale d’arme reproché aussi à son client. « L’arme de mon client est une arme de loisir et non une arme à feu qu’il utilisait pour aller à la chasse. Les munitions de calibre 4, 5 mm le démontrent à suffisance. Comme le dossier est vide le procureur veut coûte que coûte retenir cette infraction. Et c’est un an après sa détention, que le juge d’instruction l’avait aussi inculpé de ce chef », a-t-il rejeté. 

« Moustapha Diatta est un agent immobilier qui a eu son emploi fixe rémunéré. Contrairement à la présentation qu’on avait faite de lui, il s’est un jour même interposé devant l’agression de jeunes filles. Malgré le fait que ces dernières s’étaient habillées de façon indécente. Je sollicite monsieur le juge l’acquittement de mon client », a-t-il demandé. 
 
Abdoul Aziz Diop