Presse-revue: Les sujets politiques éludent l'arrivée de Erdogan
La livraison de jeudi de la presse quotidienne se nourrit notamment de sujets à l’origine de nouvelles crispations entre le pouvoir et l’opposition, parmi lesquels la question de savoir si l’actuel ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye doit être déchargé ou non de la gestion du processus électoral.
"A l’intérieur de la controverse", affiche ainsi le journal Le Quotidien, une manchette illustrée par une photo du ministre Aly Ngouille Ndiaye, avec à l’appui la mention suivante : "L’opposition réclame sa démission, Macky le félicite".
"Alors que l’ensemble de l’opposition s’en prend à son ministre de l’Intérieur, qui n’a pas caché sa volonté de favoriser les personnes susceptibles d’assurer la réélection de son champion, le président Macly Sall a trouvé le moyen de lui adresser, en plein conseil des ministres, ses vives félicitations", explique Le Quotidien.
"Provocation ou pied de nez ?", se demande le journal, pendant que Le Témoin quotidien pose la question de savoir s’il faut ou non décharger l’actuel ministre de l’Intérieur de l’organisation des élections.
"L’organisation des élections au Sénégal est du ressort du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Mais, cette mission est toujours source de polémique entre pouvoir et opposition", observe le même journal.
"Compte tenu de nombreux couacs notés dans l’organisation des dernières élections législatives", écrit Le Témoin quotidien, "l’opposition a réclamé et a obtenu (la) +tête+" de Abdoulaye Daouda Diallo, le précédent titulaire de ce portefeuille.
"Hélas, en lieu et place d’une personnalité moins marquée politiquement, son remplaçant n’est autre que son camarade de parti Aly Ngouille Ndiaye. Ce dont l’opposition ne veut pas entendre parler", en réclamant "une personnalité neutre pour organiser l’élection présidentielle du 24 février 2019", ajoute le journal.
Mais "comme pour narguer les partis (de l’opposition), qui ont jusque-là refusé de participer au dialogue" initié par le pouvoir sur ce sujet, le président de la République Macky Sall "vole au secours d’Aly Ngouille Ndiaye", en conseil des ministres, rapporte Enquête.
De son côté, Idrissa Seck, président du parti Rewmi et un des principaux leaders de l’opposition, "exige la nomination d’une personnalité indépendante" au ministère de l’Intérieur. Ce que traduit ainsi L’Observateur, via sa manchette : "Les nouvelles exigences de Idy à Macky Sall".
Le journal de répéter, dans ses pages intérieures, que M. Seck "exige la nomination immédiate et sans délai d’une personnalité neutre chargée d’organiser les élections, pendant que l’Initiative pour des élections démocratiques (IED) prévoit un rassemblement à la place Washington".
Cette publication de souligner par ailleurs que dans ce contexte, alors qu’un duel s’annonce entre le président Sall et l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, l’ex président Abdoulaye Wade, mentor politique des deux premiers, peut être vu "en arbitre".
"Après avoir subi une tentative d’éviction (2007), puis une défaite effective et affective (2012) de la part de ses deux meilleures +émanations+ politiques actuelles, le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS), Me Abdoulaye Wade, pourrait recevoir un cadeau inespéré du destin : arbitrer le duel Macky Sall/Idrissa Seck qui se dessine", écrit Enquête.
Ces sujets, relevant de la pure politique, laisse peu de place à d’autres points de l’actualité, dont l’arrivée à Dakar du président turc Recep Tayyip Erdoğan, au Sénégal pour une visite officielle de trois jours, précise le quotidien L’As, par exemple.
Le chef de l’Etat turc et son épouse "sont arrivés hier à 23h30 à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD)", rapporte ce quotidien, selon lequel l’hôte du président sénégalais "est le premier chef d’Etat étranger à atterrir à l’AIBD, dont les travaux de construction ont été achevés par le consortium turc Summa Limak qui assure l’exploitation de sa plateforme".
Le président Erdogan a été "accueilli avec les honneurs à l’AIBD", selon Le Soleil qui annonce, sur un tout autre sujet, la prorogation à 2020 de l’engagement des agents de sécurité de proximité (ASP).