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Un référendum se tiendra le 20 mars prochain, sur des réformes constitutionnelles qui devaient inclure la réduction de 7 à 5 ans du mandat présidentiel en cours. Mais cette question ne sera plus soumise à l’appréciation des électeurs, suivant l’avis du Conseil constitutionnel.
Un avis dont a pris acte le président Macky Sall, qui doit vouloir de cette manière se conformer au droit. Selon l’opposition et une partie de l’opinion, il s’agit plutôt d’un revirement, tellement le président Sall a plusieurs fois réitéré sa volonté de réduire son mandat.
"Tous pareils !", s’exclame le quotidien L’Observateur, en allusion aux hommes politiques. Le journal livra à ses lecteurs l’analyse du psycho-sociologue Ousmane Ndiaye. "Ce qui est remarquable, dit-il, c’est que le mensonge est banalisé chez les hommes politiques".
"Les hommes politiques sénégalais ont habitué le peuple à avoir très peu de respect pour la parole donnée. Très prompts à prendre des engagements, ils ont cependant beaucoup moins d’empressement à les respecter", observe le journal.
"De Abdoulaye Wade à Idrissa Seck, en passant par Moustapha Niasse, les politiciens du Sénégal se révèlent être de véritables adeptes du revirement ou du reniement, c’est selon. Une pratique bannie aussi bien par la religion (musulmane et chrétienne) que par la morale de la société sénégalaise", écrit L’Observateur.
"Les circonstances changent, les comportements politiques avec. Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Abdou Latif Coulibaly, entre autres, valident aujourd’hui le septennat du premier mandat du président Sall", renchérit le journal Le Quotidien.
"Étant dans la course en 2012", lors de la dernière présidentielle remportée par Macky Sall, "ils avaient pourtant promis de faire le quinquennat, quitte à faire un mandat unique. S’ils étaient élus, ils feraient quoi ?", s’interroge Le Quotidien.
"Premières cassures dans la majorité", suite au revirement du président Sall au sujet de la réduction de son mandat, signale Le Populaire. La Ligue démocratique (LD) pourrait "bientôt suivre les traces d’imam Mbaye Niang en claquant la porte de la mouvance présidentielle (…)", rapporte ce journal.
Mais du point de vue du Premier ministre, Mahammed Boun Andallah Dionne, dont les propos sont relayés par le quotidien Le Soleil, la décision du président Sall de ne pas soumettre à référendum la question de la réduction de son mandat en cours "est en conformité avec le droit", dans le cas d’espèce l’avis du Conseil constitutionnel.
Macky Sall, en conséquence, a réuni son conseil de guerre après "la levée de boucliers" contre sa décision, renseigne La Tribune. A ses partisans, il a lancé, selon le même journal : "Allez expliquer aux Sénégalais les véritables enjeux des réformes".
"Le pouvoir démarre sa campagne", annonce L’As, selon lequel le président Macky Sall a retenu de mobiliser ses élus et d’engager des concertations avec les alliés, pour un "oui massif" au référendum du 20 mars prochain, portant sur la révision constitutionnelle.
"Au moment ou le président Macky Sall fait l’objet d’intenses tirs groupés de la part de l’opposition et d’une frange de l’opposition, son Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, vient à sa rescousse en tentant de justifier le bien-fondé de sa démarche", relève le journal.
Selon Le Témoin quotidien, le chef du gouvernement sénégalais "a salué, hier (jeudi), +la posture républicaine+ du président de la République. Lequel dit désormais se plier à l’avis du Conseil constitutionnel en décidant de mener le mandat présidentiel en cours, jusqu’à son terme".
Si l’on en croit toutefois walfquotidien, Macky Sall est "de plus en plus seul dans sa +décision+". Le Parti démocratique sénégalais (PDS), l’une des formations majeures de l’opposition sénégalaise, "n’est pas du tout intéressé par le référendum, qu’il considère comme des manœuvres politiques du président de la République", rapporte ce journal. Il ajoute que la "même position est affichée par le parti de Mamadou Diop Decroix".
Walfquotidien en profite pour demander s’il ne faudrait pas "brûler" le Conseil constitutionnel. "Sa promptitude à s’aligner presque toujours" sur les "positions du chef de l’exécutif et ses +décisions impopulaires+ placent le Conseil constitutionnel au centre de toutes les polémiques", commente le journal.
APS
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