Presse-revue: L'ouverture officielle de l'AIBD en exergue
L’ouverture officielle de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass est l’un des sujets les plus en exergue dans la livraison de jeudi des quotidiens dont plusieurs évoquent par ailleurs les dernières nouvelles se rapportant à l’affaire Khalifa Sall.
"Un joyau au cœur des massifs de Diass", s’exclame par exemple le quotidien national Le Soleil, au sujet du nouvel aéroport international Blaise Diagne. "Un véritable bijou architectural", s’enthousiasme le quotidien à propos de cet aéroport qu’il décrit comme de "type modulaire".
"Le Sénégal sur une nouvelle piste", estime le journal Le Quotidien tout en allusion, ajoutant que le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall va procéder ce jeudi à l’inauguration de l’AIBD, en présence de ses collègues gambien Adama Barrow et bissau-guinéen José Mario Vaz, ainsi que de certains partenaires techniques et financiers.
Si les quotidiens sont généralement enthousiastes s’agissant de cette nouvelle infrastructure, quelques-uns pointent le coût financier du nouvel aéroport. "Un gouffre à milliards", comme titré par Enquête à sa Une.
"L’enfantement a été certes douloureux. Le nom du père toujours polémique, comme celui de l’homonyme. Mais enfin le bébé est là", avance le journal, avant de s’autoriser une interrogation sur le coût "controversé" du nouvel aéroport.
"Initialement prévu pour un coût de 227 milliards de FCFA, il aura fallu un investissement de plus de 400 milliards de francs CFA pour qu’AIBD puisse décoller enfin", sans compter que "le délai de construction a été multiplié par 4", écrit Enquête.
L’Observateur parle carrément de "coût d’Etat financier", un jeu de mot subtil qui n’est pas sans rendre perplexe son lecteur, surtout quand le journal ajoute à sa Une que le coût évoqué implique un remboursement "de 20 à 30 milliards tous les 6 mois, à partir de juin 2018 jusqu’en 2032".
Selon le journal, "contrairement à ce qui est annoncé ici et là par les autorités", l’AIBD "n’a pas coûté que 407 milliards de FCFA au contribuable", les citoyens sénégalais "devant payer les services de cette dette colossale empruntée avec un taux d’intérêt de 8,65%. Soit un montant total de 775 milliards à rembourser d’ici à 3032. Courage !"
Plusieurs journaux reviennent par ailleurs sur l’affaire Khalifa Sall, du nom du maire de Dakar en détention préventive depuis le 7 mars dernier, pour des malversations présumées portant sur 1,7 milliard de francs CFA, en rapport avec la gestion de la "caisse d’avance" de la municipalité de la capitale.
L’édile de Dakar, avec la contribution de ses proches et soutiens, devait verser une caution pour espérer obtenir une liberté provisoire en attendant un procès qui parait inévitable depuis la levée de son immunité parlementaire, puisque Khalifa Sall a été entre temps élu député à l’issue des législatives du 30 juillet dernier.
Mais l’Etat, à travers son agent judiciaire, "a déclaré irrecevable la demande d’autorisation de consigner déposé par les conseils du maire de Dakar", alors que "le parquet prenait un réquisitoire pour demander le renvoi en correctionnel de tous les mis en cause présumés", renseigne Libération.
"Le maire de Dakar, dont la caution est rejetée pour n’avoir pas été remise en liquidité, n’est pas au bout de ses peines", Khalifa Sall étant obligé, selon Tribune, de "vendre ses biens et ceux de ses proches mis sous hypothèque".
"La caution ainsi déposée en liquidité risque d’appauvrir Khalifa Sall qui a engagé son patrimoine immobilier dans une procédure que ses avocats peuvent gagner comme perdre", note le même journal.
Aussi d’autres journaux évoquent ils la dimension politique de cette affaire, les soutiens et même certains analystes étant d’avis que les ennuis judiciaires de Khalifa Sall sont liés à la situation interne de son parti, au sein duquel lui et ses partisans ne semblent pas en phase avec l’orientation de son secrétaire général Ousmane Tanor Dieng.
Si M. Dieng et certains militants PS semblent engagés dans un soutien sans faille à l’Alliance pour la République (APR) et à son secrétaire général Macky Sall, par ailleurs chef de l’Etat, Khalifa Sall et Cie paraissent davantage tournés vers un soutien à minima qui n’entraverait pas la volonté du PS de présenter le cas échéant un candidat à la présidentielle de 2019, selon observateurs et analystes.
Dans ce débat, l’édile de Dakar semble avoir obtenu le soutien du responsable des sages du PS, Abdoulaye Elimane Kane, qui "a fait un véritable plaidoyer en faveur de la libération provisoire du député-maire de Dakar", rapporte Walfquotidien.
"Khalifa Sall obtient ainsi un soutien de taille face à la justice mais aussi pour son combat au sein du PS", souligne le même journal, conforté par le quotidien L’As, dont la Une évoque également un "vibrant plaidoyer de A. Elimane Kane" pour une liberté provisoire en faveur de Khalifa Sall.
Ainsi le professeur Abdoulaye Elimane Kane "brise le silence" en soutenant publiquement que Khalifa Sall doit obtenir une liberté provisoire, compte tenu de son "parcours personnel", de ses "états de service", toutes choses qui selon lui "constituent une caution de responsabilité (...)" pour son élargissement provisoire.
APS