Presse-revue: L’argent de la lutte contre l'enrichissement illicite à la Une
Vendredi 29 Décembre 2017
Les précisions du gouvernement au sujet du montant recouvré dans le cadre de la lutte contre l’enrichissement illicite et le colloque sur l’indépendance de la Justice sont entre autres sujets au menu des quotidiens reçus vendredi à l’APS.
Le gouvernement a annoncé vendredi que les actions initiées dans le cadre de la reddition des comptes ont permis de recouvrer, sur la période 2012-2015, le montant de 152 984 119 934 francs CFA dont la traçabilité se retrouve à travers les Lois de finances successives adoptées par l’Assemblée nationale.
Dans une émission radio, l’ancienne Première ministre et ministre de la Justice, Aminata Touré, avait fait état de 200 milliards recouvrés par l’Etat dans le cadre de la lutte contre l’enrichissement illicite. Une polémique s’était installée d’autant plus que le président l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, avait déclaré par la suite n’avoir pas "souvenance qu’une loi de finance rectificative ait été discutée ou votée sur 200 ou 300 milliards".
Le Soleil relève que dans le cadre des procédures contre l’enrichissement illicite, 152 milliards de francs CFA ont été déjà recouvrés, ajoutant que "ce montant est évolutif sous réserve des recouvrements de certains biens dont l’évaluation est en cours".
S’agissant de la polémique sur les montants recouvrés dans la traque des biens mal acquis, L’As affiche à sa Une : "Le gouvernement entre dans la danse". Alors que l’ancienne Premier ministre Aminata Touré faisait état de 252 milliards de francs CFA recouvrés, le gouvernement annonce 156 milliards recouvrés entre 2012 et 2015, souligne L’As qui note que le gouvernement "semble voler au secours" de Mme Touré.
Pour Enquête aussi, "l’Etat vole au secours de Mimi" et estime que dans ce débat il y a "une certitude et des questionnements". "Le gouvernement, écrit le journal, prend le contre-pied de Moustapha Niasse. Alors que ce dernier disait ignorer tout des 200 milliards de francs CFA évoqués par Aminata Touré, l’Exécutif est monté au créneau, hier, pour abonder dans le sens de l’Envoyée spéciale du président de la République".
Dans ce débat autour des 200 milliards annoncés par l’ex Premier ministre dans le recouvrement des biens supposés mal acquis, L’Observateur soutient que "le gouvernement se démarque de Mimi Touré et annonce un chiffre de 152 milliards."
Pour Le Quotidien, il s’agit d’un "démenti diplomatique".
Les quotidiens reviennent sur le colloque sur l’indépendance de la justice qui s’est ouvert jeudi à Dakar. "L’Union des magistrats du Sénégal (UMS) juge son indépendance", selon Enquête qui parle, au sujet du colloque, d’"une rencontre de haut niveau. Des communications relevées. Venus de toutes les professions qui gravitent autour de la Justice, ils ont cogité sur le devenir de ce troisième pilier de la République".
La publication se fait l’écho des propos du président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), Souleymane Téliko, qui déclare : "Il faut promouvoir le mérite, l’intégrité et la compétence. C’est la seule voie de salut pour une justice qui aspire à jouer son rôle dans la grande aventure à laquelle nous convient légitimement les autorités de ce pays, celle de l’émergence".
Concernant l’indépendance de la Justice, Sud Quotidien parle de "dialogue de +sourds+" des acteurs judiciaires" qui ont des "avis divergents sur la question". Pour le ministre de la Justice, Ismaela Madior Fall, "on ne peut pas que dire la justice est beaucoup plus indépendante dans les pays voisins qu’au Sénégal (….)" alors que pour le président de l’UMS, "il y a un sentiment général de tous les magistrats que les garanties prévues pour assurer une indépendance ne sont pas effectives dans la pratique".
De son côté, le président de la Cour suprême, Mamadou Badio Camara, estime que "la justice ne peut pas être indépendante si ceux qui la rendent ne le sont pas".
Concernant la Justice toujours, Le Témoin note que "les magistrats s’étripent sur le Conseil supérieur de la magistrature (CSM)". Certains magistrats estiment que la présence du chef de l’Etat dans cette instance peut poser un problème à l’indépendance de la magistrature.
Le Quotidien met en exergue l’élection de Georges Weah au Libéria et titre : "Weah, galon d’or". L‘ancien footballeur a largement remporté le second tour de l’élection présidentielle, selon les résultats proclamés jeudi par la commission électorale.
A 51 ans, l‘ex-attaquant vedette du PSG et du Milan AC, a obtenu 61,5% des suffrages devant le vice-président sortant Joseph Boakai, après dépouillement de 98,1% des bulletins de vote. George Weah succédera à Ellen Johnson Sirleaf.
APS