Presse-revue: L'analyse de l'échec de la candidature de Bathily à l’UA, un des sujets en exergue
Les journaux se font l’écho des commentaires du patron de la diplomatie sénégalaise relatifs à la défaite de la candidature du professeur Abdoulaye Bathily à la Commission de l’Union africaine (UA), un des sujets au menu de la livraison de vendredi de la presse quotidienne.
Dans le même temps, plusieurs quotidiens dressent à peu de frais le portrait du président Macky Sall, dont le parcours a été donné en exemple dans le cadre d’une initiative visant à raffermir la conscience citoyenne des plus jeunes.
"C’est une analyse froide et sereine que Dakar a fait de l’échec de la candidature du professeur Abdoulaye Bathily à la présidence de la Commission de l’Union africaine", affirme le quotidien national Le Soleil, rendant compte du point de presse animé jeudi sur le sujet par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye.
De l’avis du patron de la diplomatie sénégalaise, cité par le même journal, "le Sénégal a fait tout ce qu’il fallait faire pour que cette candidature soit une réussite, mais il regrette l’absence de solidarité régionale au sein même de la CEDEAO", la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Le professeur Abdoulaye Bathily, historien et diplomate sénégalais, faisait partie des 5 candidats à la succession de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la présidence de la Commission de l’UA.
Ce poste échoit finalement au Tchadien Moussa Faki Mahamat, élu le lundi 30 janvier, à Addis-Abeba, en Ethiopie, lors du 28e sommet de l’organisation panafricaine, en remplacement de Dlamini-Zuma, en poste depuis 2012.
"Je ne suis même pas sûr que les 10 voix" obtenues par M. Bathily, dont la candidature avait été parrainée par l’organisation sous-régionale, "soient celles de la CEDEAO", observe Mankeur Ndiaye dont les propos font la une du journal Le Quotidien.
"Le Sénégal avait le meilleur candidat pour le poste de la présidence de l’Union africaine mais il n’a pas réussi à en convaincre ses pairs. Pour le chef de la diplomatie sénégalaise, cet +insuccès+ de notre pays s’explique par le fait que des pays de la CEDEAO n’ont pas respecté leur engagement de voter pour le professeur Bathily", écrit Le Quotidien.
Un pays en particulier, dont il a tu le nom et qui ne présentait pas de candidat, "a fait le tour de l’Afrique contre le Sénégal" qui, de son côté, "va en tirer toutes les conséquences", assure le chef de la diplomatie sénégalaise.
Il réitère les mêmes propos à la Une de Sud Quotidien. "Le Sénégal en tirera toutes les conséquences", promet le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. "Mankeur Ndiaye est formel", relève Sud Quotidien.
"Notre échec n’est pas synonyme d’un isolement diplomatique", soutient-il à la Une du Témoin quotidien, avant d’ajouter, en première page de L’As, que pour autant, le Sénégal "ne troque pas son amitié contre des postes".
Enquête note ainsi que, si l’on en croit le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, la défaite du professeur Bathily s’explique par le fait que le Sénégal "ait refusé de renoncer à ses positions et à ses amitiés traditionnelles pour le poste" de président de la Commission de l’UA.
Mankeur Ndiaye prévient par ailleurs dans les colonnes de L’As : le manque d’unité de la CEDEAO, à l’origine selon lui de l’élimination du professeur Bathily, constitue "une menace pour l’unité" de l’organisation communautaire.
Il est encore plus explicite dans ses explications relayées par le quotidien Vox Populi. "C’est à cause des jeux de positionnement que notre candidat n’a pas été élu".
A côté de ce sujet, l’un des plus en exergue concerne le président de la République, Macky Sall, dont le parcours a été donné en exemple à ses jeunes compatriotes, dans le cadre de la 5e édition de la "Grande rentrée citoyenne", une initiative de Intelligences magazine.
"Macky fait son portrait avec Intelligences" (Le Quotidien), assurant par exemple qu’il n’avait "pas l’ambition de devenir président" de la République. Des propos également repris par le quotidien Libération.
Le président Sall "se donne en exemple" et demande aux jeunes "de ne jamais douter et de s’inspirer des anciens, afin de construire leur propre avenir", rapporte Enquête.
"J’ai fait la grève, j’ai chômé, j’ai dansé…, j’aimais Pata Pata, Khar Mbaye Madiaga, le ngoyane..", résume-t-il à la Une de La Tribune, avant de souligner : "Je n’avais pas l’ambition d’être président comme certains".
"Des gens sont devenus fous, chacun veut coûte que coûte devenir président" de la République, renchérit le président Sall à la Une de L’Observateur, qui résume sa vie comme suit : "Un parcours parsemé d’embûches", "Une vie de boy" mais également un "premier salaire de 60 mille frs CFA".
"De sa région natale (Fatick) à la magistrature suprême, en passant par l’Université et sa +vie de boy+, Macky Sall n’a rien oublié. Apparemment l’enfant prodige de l’ancienne région naturelle du Sine-Saloum a soulevé des montages, surmonté des obstacles, en bravant soleil, pluie et vent, avant d’élire domicile au palais présidentiel", commente le même journal.
"Macky, un président par accident", estime Walfquotidien au sujet de l’absence à l’origine d’une ambition présidentielle chez l’actuel chef de l’Etat. "Macky Sall est apparu comme un homme qui ne voulait jamais être président de la République".
APS