Presse-revue: L'adoption de la Loi sur le parrainage électoral, en exergue
L’adoption de la réforme constitutionnelle introduisant le parrainage électoral à la présidentielle jeudi par l’Assemblée nationale est largement commentée par les quotidiens reçus vendredi à l’APS.
Des députés de l’opposition ont "vivement" dénoncé l’adoption de la réforme constitutionnelle visant à introduire le parrainage électoral à la présidentielle, un texte voté sans débat à l’unanimité des députés de la majorité présents lors de la délibération.
Les députés de l’opposition, sous la conduite du président du groupe parlementaire liberté et démocratie, Me Madické Niang, avaient décidé de boycotter la suite de la plénière, pour protester contre la décision de la majorité de faire voter sans débat ce projet de loi de réforme constitutionnelle.
L’opposition partie, la majorité a voté le texte, 120 voix, soit à l’unanimité des députés présents.
Sur proposition du président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) de la majorité, Aymérou Gningue, un amendement a été fixé, suivant lequel tout candidat au présidentiel doit s’assurer le parrainage d’au moins 0,8 pour cent des inscrits sur le fichier électoral.
Le projet de loi, tel que présenté par le gouvernement, avait fixé ce seuil à 1 pour cent.
"Un passage au forceps", relève Enquête qui indique que "Malgré les stratagèmes et autres subterfuges de l’opposition pour empêcher son adoption, le projet de loi généralisant le parrainage a été adopté hier par la majorité".
"La loi sur le parrainage votée dans la douleur à l’Assemblée. Ça passe et ça casse !", s’exclame La Cloche.
"La loi, sur le parrainage, est votée. Sans débat. Dans la violence, la douleur, le désordre…Mais, sans un air d’un drapeau du Sénégal flottant à la présidence de la République, sans le sigle du chef de l’Etat. Parce que qu’absent du pays, en ce jour aussi important pour la vie de la nation", commente la Cloche.
Le Témoin écrit : "Parrainage. La loi votée sous les baïonnettes", "dans un parlement et une ville sous état de siège". Selon cette publication, "le chef de l’Etat a réussi à faire passer sa loi controversée", en soulignant que "de nombreux leaders politiques ont été arrêtés dont l’ancien Premier ministre Idrissa Seck".
Libération indique de son côté que "Le projet de loi passe, l’opposition se … casse", tandis que Source A note "Flop du 23 juin bis. Le peuple lâche l’opposition".
"Ce 19 avril 2018 devait être un grand jour pour l’opposition qui rêvait de faire basculer le Pouvoir désireux de faire voter le projet de loi instituant un parrainage intégral Seulement pour y arriver , il fallait que le peuple soit à ses côtés", estime La Cloche.
"Hélas, indique le journal, celui-ci a préféré aller vaquer à d’autres occupations. Dépassé par la tournure des événements (…), le mouvement Y’en a marre, par la voix de Kilifeu, a traité les Sénégalais de lâches parce qu’ils ne sont pas sortis manifeste."
"Appel non suivi de l’opposition à l’insurrection populaire contre la loi sur le parrainage. Echec et mat, le projet voté", affiche à sa Une Le Soleil. Selon ce journal, "La démocratie sénégalaise a, incontestablement, ajouté, hier, une nouvelle étoile à son palmarès, déjà élogieux, avec le vote de la loi sur le parrainage citoyen à l’élection présidentielle, par l’Assemblée nationale".
Pour Sud quotidien : "La majorité impose sa loi" et Le Quotidien ajoute : "La loi sur le parrainage votée.100 débats". Pour sa part, L’As parle d’"Un vote dans la douleur" et Walfquotidien affiche : "Le coup de farce".
"Manifestations contre l’adoption de la loi sur le parrainage. Force reste à la loi", écrit L’Obs, en soulignant que "le texte a été adopté sans débat".
En visite officielle en France, Macky Sall a réagi dans les colonnes de L’Obs à la mobilisation de l’opposition contre le parrainage en déclarant : "C’est une minorité qui a voulu imposer sa loi à la majorité et cela ne peut pas marcher".
APS