Si le Sénégal n’est pas la Côte d’ivoire, encore moins la Guinée Conakry où les deux présidents sortant ont été élus dès le premier tour, il convient de noter que dans le premier pays, Alassane Dramane Ouattara dit ADO a placé la dynamique dans la logique de la conquête et de la consolidation économique. Une augmentation historique du budget national dépassant les 3 000 milliards de francs CFA, des infrastructures d’envergure à construire, un hub abidjanais qui se déplace à Dakar avec des convoitises justifiées par exemple de Air Ivoire. Bref autant de rendez-vous et de réalisations qui redonnent le sourire aux Ivoiriens chez qui la superbe et la fierté restent les constantes.
Chez le vieux grognon et non moins hyper efficace Alpha Condé, la clarification pour ne pas dire la présence de la lumière dans les foyers guinéens après le déluge mortel Ebola a fouetté l’orgueil des Guinéens quand bien même ils seraient nombreux à faire remarquer que son challenger et toujours perdant Seydou D. Diallo pèserait 55% de l’électorat. Le vote ethnique n’est pas passé.
Des considérations économiques et des réponses certainement encore insuffisantes mais assez significatives pour peut-être renouveler la confiance et donc le pacte présidentiel avec les présidents sortant chez les Ivoiriens et les Guinéens expliqueraient-ils cette nouvelle donne du Tour KO ?
Macky Sall lui y pense certainement. Et pour cause, au Sénégal, le président sortant quitte le palais au second tour. C’est la tradition jusqu’ici.
Pour faire partie du train de la nouvelle vague politique ouest-africaine, Macky Sall va-t-il faire dans le « jamais deux sans trois » ?
La décision de faire couler le liquide et de multiplier les actions politiques et économiques en vue de créer des emplois et de faire taire la gronde des jeunes qui crient « travail », explique sûrement les opérations d’appel publique à l’épargne et autres invites aux investisseurs de se bousculer aux portes du Sénégal. Faudrait-il encore que ses ministres le suivent, sortent de leurs bureaux guindés et mouillent leur maillot.
En tout cas, le Sénégal a débuté, vendredi 30 octobre 2015, son opération d’appel publique à l’épargne visant à mobiliser 50 milliards de FCFA sur le marché financier de l’UEMOA.
Les investisseurs intéressés par cette offre, auront jusqu’au 20 novembre 2015 pour effectuer des souscriptions dans le cadre de cette opération qui est assortie d’un taux de 6,30%, pour une maturité de 10 ans, avec une année de différé. Par ailleurs, si les obligations ne seront pas imposables au Sénégal, les intérêts payés seront soumis à l’impôt sur les revenus des valeurs mobilières applicable dans les pays des différents investisseurs.
Comme le dit l’Agence Ecofin, pour soutenir ses objectifs de croissance et financer son programme d’atteinte de l’émergence, le pays doit trouver des ressources afin de combler son déficit budgétaire, qui, en 2015, est prévu à 396 milliards de FCFA.
De ce côté, Macky Sall a de la chance, d’abord parce que son pays se défend des notations plutôt encourageantes de son profil crédit, attribuées par les agence Standard & Poors et Moody’s et ensuite par ce que Obama lui a délivré un quitus financier en adoubant la destination Sénégal.
Par ailleurs, il est bon de préciser pour ne pas reprendre toujours l’agence Ecofin que le Sénégal a déjà mobilisé cette année 2015 près de 421,07 milliards de FCFA sur le marché monétaire de l’UEMOA, dans le cadre d’émission de papiers, qui ont fait l’objet de près de 200% de souscription. Faut-il préciser que cet appel publique à l’épargne est le 8ème depuis 2005 et que le Macky a déjà ainsi mobilisé, par ce mécanisme, un total de 550,8 milliards de FCFA dont 100 milliards via l’émission de titres Sukuk (compatibles avec les règles de l’Islam) !
2017 n’est plus si loin et 2016, l’année du Référendum et le paquet de réforme qu’il pourrait découler, on ne sait jamais avec les politiques, est celui du ton et du son populaire qui requièrent l’attention la plus… présidentielle ! A Macky de ne pas se tirer une balle dans le pied ?
IGFM