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Le retour de la conscription "fait partie de l'ambition d'augmenter la capacité militaire" du pays alors que la situation de sécurité évolue, a déclaré le ministre de la Défense Peter Hultqvist à l'AFP. "Nous sommes dans un contexte dans lequel la Russie a annexé la Crimée, constate-t-il. Elle fait plus d'exercices dans notre voisinage proche".
La Suède, qui n'a pas connu de conflit armé sur son territoire depuis plus de deux siècles, ne fait pas partie de l'Otan. Elle n'a pas de frontière terrestre avec la Russie, mais les deux pays sont riverains de la mer Baltique et Moscou dispose d'une base navale à Baltiïsk, dans la région de Kaliningrad.
"Nous avons vu que les unités n'arrivaient pas à être remplies sur la base du volontariat. Il fallait prendre une décision pour compléter le système, c'est pour cela que nous réactivons la conscription", a précisé M. Hultqvist.
La crainte représentée par la Russie a été ravivée par l'incursion d'un sous-marin non identifié dans l'archipel de Stockholm à l'automne 2014.
"La démonstration du pouvoir russe a longtemps été sous-estimée et on (lui) trouvait des excuses", a expliqué à l'AFP un expert en questions de sécurité, Wilhelm Agrell.
Depuis l'hiver 2014, "on voit la Russie comme expansionniste et prête à utiliser la violence pour favoriser ses intérêts", relève-t-il.
L'incertitude règne quant aux intentions de la Russie en mer Baltique et "aujourd'hui la Suède n'a pas la possibilité, ni d'ailleurs la volonté politique de se tenir à l'écart d'un conflit" dans cette région, rappelle le chercheur.
Le gouvernement avait décidé en mars 2015 de remilitariser la plus grande île du pays, Gotland, située à l'est du pays, où la dernière caserne avait fermé dix ans auparavant. Depuis septembre, 150 hommes sont stationnés sur l'île.
En juin 2015, un centre de réflexion américain, le Cepa (Centre d'analyse des politiques européennes), avait affirmé dans un rapport sur la géostratégie en mer Baltique que la Russie avait entraîné 33.000 militaires à envahir des sites étrangers, y compris Gotland.
- Décision consensuelle -
Jugé inadapté aux besoins d'une armée moderne, le service militaire obligatoire, instauré pour la première fois en 1901, avait été mis en sommeil le 1er juillet 2010 et remplacé par le volontariat.
Mais la carrière militaire a montré qu'elle n'avait que très peu d'attrait pour les générations n'ayant jamais franchi la porte d'une caserne.
D'après le décret adopté jeudi à l'issue du conseil des ministres, la conscription sera rétablie dès l'été pour tous les Suédois, nés après 1999. Le service militaire durera 11 mois.
"C'est très important de souligner que le service militaire s'adresse aux filles et aux garçons", a indiqué le ministre. "Il importe que la Défense ait un profil paritaire".
A partir du 1er juillet 2017, tous les Suédois nés après 1999 seront contactés et devront répondre à un questionnaire. Sur la base de leurs réponses, quelque 13.000 jeunes seront choisis et mobilisés. Le processus de sélection ne s'arrête pas là puisque seuls 4.000 d'entre eux, un chiffre qui correspond aux besoins des forces armées, seront appelés sous les drapeaux chaque année après le 1er janvier 2018.
Le rétablissement du service militaire fait l'objet d'un consensus entre le gouvernement de gauche et l'opposition de centre-droit.
Déjà en 2015, ils s'étaient mis d'accord pour augmenter les dépenses militaires, en octroyant à la défense 1,1 milliard d'euros supplémentaires sur la période 2016-2020.
Sur les questions de défense, la Suède est très proche de son voisin finlandais, lequel partage avec la Russie une frontière terrestre de 1.340 km. En 2016, les deux pays ont signé chacun avec les États-Unis un accord de coopération militaire.
Les deux pays nordiques réfléchissent chacun à une éventuelle adhésion à l'Otan, mais la Russie a multiplié les avertissements pour tenter de les en dissuader: violations de l'espace aérien, vols sans transpondeurs, etc.
La Suède souscrit au Partenariat pour la paix, programme lancé en 1994 pour développer la coopération militaire entre l'Alliance atlantique et les pays non-membres.