Connectez-vous

Premières Dames : Marième Faye Sall réussira-t-elle là où Viviane Wade a échoué ?

Mardi 27 Novembre 2012

Premières Dames : Marième Faye Sall réussira-t-elle là où Viviane Wade a échoué ?
« La plupart du temps, les Premières Dames conduisent plus leurs époux vers l’enfer qu’au paradis ». Ce sentiment reste le mieux partagé dans la famille des observateurs de la scène politique nationale. Lesquels de revenir sur l’exemple des épouses du Tunisien Ben Aly, du fidèle compagnon d’Anouar Al-Sadate, l’Egyptien Hosni Moubarak, de l’Ivoirien Laurent Gbagbo et tant d’autres Premières Dames qui « ont presque fait dans l’accaparement, dans l’immixtion à outrance de leur personne dans la gestion de l’Etat par rapport au népotisme, au copinage, etc. Elles ont plus desservi leur mari qu’elles ne les ont servis ». Pas besoin d’aller chercher loin. Pour simplement fouiner dans notre environnement immédiat. Et constater, comme Papa Amadou Sall, Secrétaire national adjoint du Mouvement national des Jeunesses socialistes (MNJS), Secrétaire général de l’Union régionale des Jeunesses socialistes de Thiès « le rôle qu’a dû jouer Mme Viviane Wade auprès de son mari Abdoulaye Wade. Le scandale financier des 850 millions F Cfa dans le cade privé de sa Fondation qui bénéficiait de deux milliards de subvention de l’Etat par an sur le dos du contribuable sénégalais, que Me Wade s’était engagé à rembourser lors d’un point de presse, démontre à suffisance l’immixtion de cette dame dans la gestion des affaires de l’Etat. Et l’économiste, Bocar Dieng, d’ajouter « le fait qu’il y ait ce scandale, démontre que cette gestion, dans le cadre de sa Fondation, était loin d’être une gestion saine ». Sinon, de poursuivre M. Dieng, « à moins de deux mois de la chute du Président Abdoulaye Wade, ce scandale ne se serait pas révélé au public ». Dans l’imagerie populaire sénégalaise, les citoyens retiennent surtout que « l’obsession presque quasi suicidaire qu’avait le Président Abdoulaye Wade de se faire succéder par son fils, Karim, lui venait de son épouse qui a voulu coûte que coûte que le fils puisse suppléer à son père, lui succéder à la tête de l’Etat puisqu’elle (Viviane Wade) a goûté à l’Etat, et elle n’était plus question qu’elle sorte des arcanes du pouvoir ». Qu’est-ce que ça lui a coûté, aujourd’hui ? « N’a-t-elle pas, simplement, mené son mari vers l’enfer de l’opposition après seulement 12 ans de pouvoir, alors que le « pape » du Sopi avait pour ambition de rester au pouvoir au moins pour 50 ans, c’est-à-dire plus que les 40 ans de règne du Parti socialiste ? », de se demander Papa Amadou Sall. Lequel, pense : « cela démontre à suffisance que si une Première Dame ne peut pas apporter de la valeur ajoutée à l’œuvre de son mari, la meilleure des choses est qu’elle s’abstienne de s’immiscer dans les affaires de l’Etat. Puisque la plupart du temps quand les épouses de chefs d’État se comportent ainsi, c’est pour du favoritisme, pour du népotisme, pour leur propre famille, le copinage, le trafic d’influence, etc. ». Et là, renchérit le Secrétaire national adjoint du Mouvement national des Jeunesses socialistes, « le problème, c’est qu’elles desservent plus leur mari dans l’opinion populaire de leur pays respectif qu’autre chose ». De ce point de vue, nombre de citoyens d’espérer, de souhaiter que « l’actuelle Première Dame, Marième Faye Sall, puisse en tirer toutes les leçons pour pouvoir apporter de la valeur ajoutée à son mari dans le cadre de ses actions ».

Et si l’épouse de Macky Sall était mal partie ?

L’épouse du Président Macky Sall, Marième Faye Sall, « semble très mal partie ». C’est, du moins, l’amer constat fait par nombre d’observateurs de la scène politique. Lesquels soutiennent : « pour s’être, parfois, signalée par des sorties hasardeuses. À moins de deux mois de l’installation de son mari elle fait une donation de cinq millions au marché aux poissons de Pikine, alors que sa Fondation n’était même pas encore sur place. D’où provient cet argent ? ». Vu le contexte, un tel acte peut-il poser problème dans la tête des Sénégalais ? Membre de Benno Bokk Yaakaar, l’informaticienne, Bineta Diop, elle, de penser que « si Mme Faye Sall veut réellement soutenir son mari, elle n’a qu’à s’inspirer de ces grandes Dames qui font surtout dans le domaine du social, mais en toute discrétion. Il y en a des Sénégalais qui agissent ainsi, qui injectent des montants colossaux, et de façon presque souterraine, loin du tape-à-l’œil, loin du tintamarre et du bruit inutile. Je pense que si elle veux réellement rendre service à son mari, il faut, dans ses gestes, qu’elle se fasse discrète, qu’elle s’efface des zooms, des médias, des télévisions ». D’autant que, selon Adja Aminata Soumaré, commerçante au marché Hlm, militante du Pds, « les bénéficiaires sont des Sénégalais, parmi nous. Que la télé montre ou ne montre pas, que les journaux écrivent ou n’écrivent pas, ces bénéficiaires seront comptabilisés. Et la meilleure des publicités, reste celle qui se fait de bouche à oreille. Mme Faye a fait ceci à l’insu des caméras, etc. Voilà des actions qui peuvent accrocher l’opinion ». Mais, Arame Guèye, une autre commerçante, d’ajouter « quand la Première Dame fait la donation d’une tonne de sucre pour ensuite ameuter toute la presse nationale et internationale, se faire filmer, dans ce cas, elle ne soutient plus son mari, c’est pour sa propre visibilité. Et là, ça ne trompe plus personne ».

Savoir tirer les leçons du passé

Madame Marième Faye Sall, saura-t-elle tirer les leçons des échecs de certaines Premières Dames ? En tout état de cause, nombre de citoyens sénégalais ne se gêneraient guère dans l’évocation des actions d’une Première Dame comme Élisabeth Diouf, laquelle, quoi qu’on puisse dire, a su jouer son rôle pendant presque 30 ans auprès de son mari sans qu’aujourd’hui, même 12 ans après son (leur) départ, qu’on puisse lui reprocher quoi que soit. Ne se souvient-on pas de la première fois où les gens l’ont entendu faire un discours ? C’était un évènement. Parce que tellement l’épouse du Président Abdou Diouf était discrète et effacée. Bien qu’elle fût une Première Dame qui soutenait énormément son mari à travers des actions caritatives. Elle n’était pas au devant de la scène. Mais avait pris le soin de s’entourer de professionnels qui géraient la Fondation. Qui faisaient des actions. Qui allaient chercher les moyens de leur politique. N’est-ce pas là, la même démarche adoptée par de grandes Dames de la trempe de Mme Obama, d’Hillary Rodham Clinton et d’autres épouses de grands Chefs d’État qui, de façon intelligente, apportent une plus-value à l’œuvre de leur époux ? L’épouse du Président Macky Sall ne se doit-elle pas d’en tirer toutes les leçons ? Que dire de l’exemple de bon nombre de Premières Dames, en Afrique, qui ont « régné » depuis Sékou Touré, premier Président de la Guinée indépendante, arrière-petit-fils du guerrier résistant, Samory Touré ; en passant par Moussa Traoré du Mali dont la chute reste imputée, en partie, aux dérives endossées par sa belle famille, sa femme particulièrement ; jusqu’au Burkina où l’actuelle Première Dame, du fait de ses « caprices », serait à l’origine des divergences, surtout personnelles, qui, suite à un coup d’État sanglant, en 1987, mirent fin à une vieille amitié entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara, exécuté. Ça ne date, donc, pas de maintenant. L’histoire est jalonnée de Premières épouses qui, au lieu d’être des soutiens, sont plutôt des fardeaux pour leur époux. Pour les peuples, surtout. Nous osons croire que Marième Faye Sall saura tirer les leçons des échecs de nombre de Premières Dames qui l’ont précédée. Et prendre ses marques. Mais, surtout, ses repères sur de grandes Premières Dames du monde, sur leur démarche discrète mais efficace auprès de leur mari.

Cheikh CAMARA

LOffice
La Rédaction

Nouveau commentaire :
Facebook

Clip Khady ( Wor ) OFFICIAL VIDEO HD
NOUVEAU CLI CANABASSE
VIDEO : Voici le nouveau clip de Thione Seck, Maria Chantal !
VIDEO : Voici le clip de Phillipe, le fils de Bouba Ndour, il chante comme un grand...

.