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Les majorettes du lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar défileront ce 4 avril 2016, sans le grand tambour major Doudou Ndiaye Coumba Rose, qui a été arraché à l’affection de tous le 19 août dernier.
Etant au dernier virage des préparatifs du grand défilé civil et militaire de lundi prochain, sur le boulevard du Général De Gaulle, les filles de Kennedy, trouvées en pleine répétition en cette matinée du vendredi, sont entourées par leur responsable, Mme Yama Diémé Diédhiou. Elle est aidée du chorégraphe Mor Kharma des «Pirates de Dieuppeul», ainsi que la famille de feu Doudou Ndiaye Rose qui assure les percussions.
Habillées toutes en tee-shirt blanc, bas noir ou rouge assortis avec des baskets, les majorettes se donnent à fond, suivant le rythme des «Sabars», avec des gestes de mains tantôt laissées à l’air libre, tantôt posées au niveau des reins, de la tête, au pied… Chez elles, pour cette séance de répétition, tout bouge avec un mouvement d’ensemble, suivant le thème du défilé de cette année : «Force de défense et de sécurité, face aux défis sécuritaires».
«Nous donnons le meilleur de nous-mêmes pour que notre grand père, Doudou Ndiaye Rose, soit fier et content de nous», confient-elles. Elève en classe de seconde, avec une moyenne de plus de 12, Aïda Guèye, la capitaine des majorettes, affiche du reste le sourire avec l’honneur qui lui échoua de pouvoir tenir la baguette.
«C’est un honneur de tenir cette baguette, de montrer sa culture, de représenter son pays et son établissement. Il n’y a pas de pression. Car notre encadreur, Mme Diédhiou, nous a forgées à aller de l’avant, à croire en nous et à ne pas avoir peur. Aussi, nous réservons un grand spectacle avec un message fort au peuple sénégalais, lundi prochain», lâche-t-elle souriante.
«Avec la disparition de Doudou Rose, nous avons perdu une grande partie de nous»
Et en évoquant l’absence du maître Doudou Ndiaye Rose, d'une voix tremblante d’émotion, les yeux larmoyants, elle confie : «Avec la disparition de Doudou Rose, nous avons perdu une grande partie de nous. Car on était devenu une famille. Nous avons perdu un patriarche, lui qui a toujours prôné le travail. C’est pourquoi nous allons faire cette année plus que ce qu’on faisait habitude. Pour que, au Paradis où il se trouve pour le repos éternel, il soit heureux et fier. Parce qu’on sait que là où il est, il est avec nous».
Selon Aïda Guèye, «au début des répétitions, c’était très dur, car nous avons ressenti grandement sa perte, à travers le vide autour de nous». Et dans le même sillage, Awa Diallo, élève en classe de seconde, qui rêvait depuis toute petite de faire partie des majorettes, avoue que c’est en partie parce qu’elle est un fan de Doudou Ndiaye Rose qu’elle a nourri ce rêve.
«Grâce à Doudou Ndiaye Coumba Rose, j’ai toujours travaillé dur à l’école pour pouvoir intégrer le groupe de majorettes de Kennedy. Mais ce qui me désole et me rend triste, c’est que je n’aurai pas la chance de danser le rythme de son tambour. Je l’admirais, car avec une telle souplesse de ses gestes, ses mouvements d’ensemble, j’ai rêvé grâce à lui. Un jour, il m’a dit : ‘comme tu es en classe de 6e, travaille bien. Si je suis encore là, je vais t’accompagner’. Mais hélas…», se souvient Awa, avec énormément de tristesse.
«Il a toujours prôné l’excellence, le travail soigné et bien fait»
Plus chanceuse que sa camarade, Aïssatou Ba, qui a eu la chance de côtoyer et de travailler sous les ordres de l’homme du bicentenaire qui a marché sur les Champs Elysées au rythme des tambours, raconte : «J’ai eu la chance d’être avec grand-père Doudou Ndiaye qui nous a beaucoup appris, surtout par rapport à la vie. Il était plus qu’un simple tambour major et un grand père pour nous, c’était un ami. Son absence nous affecte et il nous manque».
«Mais nous allons bien danser le 4 avril pour lui rendre un hommage mérité. Puisqu’il a toujours prôné l’excellence, le travail soigné et bien fait, pour que nous sortons toujours gagnantes», déclare-t-elle, non sans souligner que ce qui l’a le plus marqué chez «le vieux Rose, c’est sa gentillesse, sa simplicité et son sens de l’humour. C’est pourquoi, je suis très triste quand j’entends les tam-tam battre et que je ne le vois pas». «Mais nous pouvons sécher nos larmes. Car, il a laissé le legs au niveau de sa famille qui garantit la relève», philosophe-t-elle.
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