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Premier débat de la présidentielle américaine: Romney déstabilise Obama


Jeudi 4 Octobre 2012

Les Américains s’attendaient à un match de boxe. Ils étaient déçus mercredi soir à l’issue du premier débat de la campagne entre Barack Obama et Mitt Romney à l’université de Denver (Colorado), car aucun des deux hommes n’a été mis K.O. Mais Obama a clairement flanché.


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Les deux candidats à la présidentielle ont débattu pendant 90 minutes sur les sujets les plus chauds de l’élection tels que les impôts, le système éducatif, le système de santé, face à un public présent en plateau mais condamné au silence.
Obama ne s’est pas servi des erreurs de Romney
Mitt Romney a rempli avec énergie son rôle d’opposant au président démocrate. Le prétendant républicain à la Maison Blanche a même réussi à déstabiliser Barack Obama. Ce dernier, connu pour sa décontraction et ses talents de communication a évité le regard de son concurrent en s’adressant rarement directement à lui. Obama était sur la défensive et n’a pas réellement attaqué Romney. Mêmes les nombreuses erreurs commises par Romney, à portée de mains, Obama ne les a pas évoquées. Son rôle au sein de la société Bain, les fameux 47% de la population que Romney a déclaré vouloir ignorer, ses positions controversées et changeantes sur l’avortement… Pas une de ses attaques n’a été lancée.
Romney bon showman, mais montre des faiblesses dans son argumentation
Romney était donc prêt pour le show. Mais pas tellement pour l’argumentation. Le candidat a présenté ses objectifs mais n’a pas énoncé les moyens pour les atteindre. Lorsqu’il a voulu donner des explications, il a souvent échoué. Sur les impôts, Romney a déclaré depuis le début de sa campagne vouloir les réduire. À la question, «Comment cela sera-t-il possible sans augmenter le déficit public?», posée par Obama lui-même, Romney n’a pas répondu tout en recadrant son discours avec habileté sur l’objectif global de sa politique, et tout en se défendant de vouloir avantager une partie de la population.
«Moi aussi je refuse d’augmenter les impôts sur les classes moyennes. Je pense qu’il fait aider les enfants pauvres, les handicapés. On peut s’entraider, se soutenir, mais ce n’est pas à l’Etat de s’en charger», a-t-il déclaré. Romney, en marchant sur les plates-bandes de Barack Obama l’a semé sur son propre terrain. Le président a passé une heure et demie à se justifier, mais a malgré tout réussi a pointé le manque de cohérence de Romney. «On ne connait pas les détails de la politique de Romney. Pourquoi garde-t-il tout cela comme un secret. Est-ce-que c’est tellement bon qu’il ne veut pas partager?», a-t-il lancé avec ironie.
Le nouveau Mitt Romney a démontré avoir beaucoup appris durant cette campagne… ou durant ces derniers jours d’entraînement avec son équipe. Le candidat était plus à l’aise que jamais et s’il a échoué à apporter des précisons, il a enfin réussi à communiquer sa vision de l’Amérique. Pour lui, c’est «le marché qui régule» et non pas le gouvernement. «L’Etat n’est pas efficace, a-t-il assené. Le marché et la responsabilité individuelle, c’est ce qui marche le mieux et le secteur privé est capable d’offrir un meilleur produit à un prix plus bas». Pour Mitt Romney, il faut «laisser les écoles se faire la concurrence». Le républicain, ancien gouverneur du Massachusetts souhaite aussi «renforcer le budget pour la Défense». «La santé? C’est l’affaire des marchés, pas de l’Etat !»
Les épouses des deux hommes étaient parmi les membres du public. Dix minutes avant le lancement du débat, la présence de Michelle Obama et Ann Romney a été annoncée. Ann, habillée en blanc, le cou paré d’un collier de perles et Michelle, dans un tailleur bleu se sont saluées et embrassées. L’épouse du candidat républicain était entourée de ses enfants et petits-enfants, quant à Michelle, elle était entourée des membres de l’administration de Barack Obama.

Par Leparisien.fr
 

Williams Logan