Pour un contentieux de 400 millions : La SGBS met Moutapha Tall aux enchères - Son immeuble de plus de 900 millions en vente le 9 juin
Samedi 23 Mai 2015
L’homme d’affaires, Moustapha Tall, a toujours été un client des plus fidèles de la Société générale de banques du Sénégal. Jusqu’à ce qu’il s’empêtre dans des problèmes avec la douane, sur des importations de sucre. Depuis, il a semblé baisser en confiance auprès de sa banque, qui cherche aujourd’hui à vendre son immeuble du Plateau aux enchères.
Le mois prochain, à moins d’une intervention de dernière minute, un autre entrepreneur sénégalais va se faire exproprier et dépouiller par sa banque. Et cette fois, il ne s’agit de personne d’autre que du célèbre commerçant Moustapha Tall, bien connu pour s’être imposé dans l’importation du riz. Poursuivi pour une créance par la Société générale de banques du Sénégal (Sgbs), l’homme d’affaires a été obligé de voir l’immeuble qui abrite aussi bien son domicile que ses bureaux, présenté à la vente aux enchères publiques, pour la date du 9 juin prochain, à la demande de son créancier.
Cette information a été rendue publique par les conseils de la banque, domiciliés en l’étude de Maître Boubacar Koïta et associés, qui ont fait publier dans le journal Le Soleil d’hier, une annonce légale annonçant la nouvelle. Chose bizarre, l’annonce indique que l’immeuble de 5 étages, situé au Plateau, non loin du marché Sandaga, a été évalué par expert à un tout petit peu moins d’un milliard de francs Cfa, plus exactement, à 973 millions 540 mille francs Cfa. Pourtant, il sera adjugé à partir de 250 millions de francs Cfa.
Interrogé sur la situation, Moustapha Tall n’a pas voulu se prononcer en personne, demandant de s’adresser à son avocat. Néanmoins, certains de ses proches, bien informés de la situation, soulignent que la banque avait mis son patrimoine sous hypothèque depuis 2009 environ, et a tenu à réaliser maintenant ladite hypothèque. Il semblerait que la créance initiale ne serait que de 400 millions de francs Cfa, mais qui ont été grevés d’intérêts, qui l’ont presque doublée.
Néanmoins, ces personnes se désolent qu’une relation d’affaires qui date du début des années 1980, entre M. Tall et la Sgbs, puisse en arriver à finir de cette manière, en portant un très lourd préjudice à l’homme d’affaires. Ces personnes rappellent que pendant les années fastes, Moustapha Tall a joui d’un crédit quasi-illimité auprès de la Société générale. C’est d’ailleurs grâce à ce crédit qu’il avait pu, lors de ses ennuis avec la douane, sur des importations de sucre, transiger pour un milliard de francs Cfa environ. Ces personnes ne comprennent pas ce qui a pu justifier le revirement de la banque envers un client aussi fidèle qui, malgré ses ennuis actuels, est quand même un homme d’affaires ayant pignon sur rue à Dakar.
L’immeuble que la banque se propose de mettre en vente est situé en plein Plateau de Dakar, dans le centre des affaires, et constitue le centre névralgique des affaires de Moustapha Tall. S’il venait à être mis en vente, ce serait un coup dur qui lui serait porté. On sait qu’en plus de ses magasins de stockage et de ses bureaux, une partie des murs est composée d’habitations. D’où des drames humains à craindre en cas de déguerpissement forcé.
Le Quotidien a tenté de joindre l’avocat de Moustapha Tall, M. Baboucar Cissé. Ce dernier a demandé de le rappeler plus tard dans la journée. Malheureusement, tous les appels sont restés infructueux après.
LEQUOTIDIEN
Abdoul Aziz Diop
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