Pour confiscation de véhicules privés et du Pds : Abdoulaye Wade va porter plainte contre l’Etat
La tension monte entre le président de la République Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade. L’affaire des véhicules supposés volés de la Présidence est la source de confrontation entre les deux hommes. Tentant une solution douce en vain, le Pape du Sopi a décidé d’ester en justice l’Etat du Sénégal pour dénoncer la confiscation de ses propres voitures et celles de son parti par la présidence de la République.
Ce sera un nouvel écheveau politico-judiciaire. L’affaire des 600 véhicules disparus de la présidence de la République après le départ de Abdoulaye Wade est en train de prendre une tournure judiciaire. Après des menaces de plainte contre l’Etat du Sénégal, le Pape du Sopi a décidé de passer à l’action pour récupérer ses biens en portant plainte pour «confiscation des véhicules privés et du Pds».. Le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) estime que plus de 200 véhicules confisqués par les Forces de sécurité suite à l’ultimatum lancé par le gouvernement de Macky Sall font partie de son patrimoine automobile personnel et celui de son parti.
Des proches de l’ancien chef d’Etat du Sénégal indiquent même que certaines voitures sont immatriculées au nom du parti. Selon eux, Abdoulaye Wade les aurait «achetées avec des fonds privés». D’ailleurs, il est encore débiteur «auprès de certains concessionnaires de la place». Par conséquent, c’est son patrimoine personnel qu’il veut récupérer.
La décision du Pape du Sopi de saisir la justice a été confirmée par un de ses proches collaborateurs. Me El hadji Amadou Sall, avocat libéral et ancien minis tre de la Justice, informe qu’il a tenté de trouver des solutions à l’amiable avec le Secrétaire général de la présidence de la République (Aminata Tall) pour éviter cette escalade judiciaire après plusieurs semaines d’accusations et de contre-accusations. Me Sall estime qu’une correspondance avait été adressée à Aminata Tall pour manifester leurs dispositions à régler ce contentieux hors des cours. Selon lui, elle est restée sans réponse. Si l’on en croit les proches de Abdoulaye Wade, tout a été fait pour éviter une confrontation. En effet, craint M. Sall, des responsables libéraux pourraient «s’en prendre à ces véhicules confisqués de manière injuste».
Aujourd’hui, l’ancien porte-parole des Fal2012 est surtout préoccupé par l’image du Sénégal. Ce sera une première que deux chefs d’Etat s’affrontent à distance devant les tribunaux pour des questions de véhicules. Mais, l’escalade semble inévitable. Me Sall regrette: «Nous ne voulons pas qu’un président de la République en fonction soit attrait devant les tribunaux par son prédécesseur. Mais, le refus du Palais traduit la volonté de s’acharner sur Ab dou laye Wade.» Amer, l’avocat accuse: «L’Etat a agi en toute illégalité en actionnant la police et la gendarmerie contre des biens privés d’une personne. Et ceci constitue une violation de domicile et une voie de fait caractérisée. C’est inadmissible. C’est du banditisme. Cette façon de faire n’honore pas le Sénégal. Manifestement, les gens tiennent un esprit revanchard.» El hadji Amadou Sall révèle que la procédure de saisine de la justice est en en cours. «Nous y travaillons. Nous allons déposer un recours, puis un recours gracieux», explique-t-il. Pour la dé fen se de Abdoulaye Wade, des poids lourds du barreau de Dakar ont été démarchés pour plaider ce dossier. Certains ont clairement décliné l’offre pour des questions de principe.
LEQUOTIEN.SN