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"C'est l'hypothèse de travail en ce moment", a déclaré à l'AFP un responsable américain, sous couvert d’anonymat. Selon cette source, les manifestants qui protestaient à Benghazi, en Libye, contre un film israélo-américain jugé antimusulman ont servi de "prétexte" à des extrémistes pour s'en prendre au consulat américain avec des armes de petit calibre mais aussi des lance-roquettes.
Plusieurs éléments poussent les États-Unis à parler d’"opération planifiée", poursuit Virginie Herz, spécialiste des questions internationales à FRANCE 24. "L’attaque s’est passée mardi soir, jour du onzième anniversaire des attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, et les tirs contre la résidence dans laquelle étaient retranchés les diplomates ont été menés avec des armes lourdes, de type roquettes et mortier", précise-t-elle. La journaliste invite toutefois à la prudence concernant la théorie du complot "car les circonstances de l’attaque ne sont pas encore clairement établies".
Pour la Fondation Quilliam, un cercle de réflexion londonien présidé par un ancien islamiste libyen, une vingtaine d'activistes auraient pris part aux préparatifs de l'attaque. Selon des propos rapportés par Reuters, l’attaque contre le consulat se serait déroulée en deux vagues, le deuxième assaut ayant atteint l’ambassadeur J. Christopher Stevens alors qu’il se trouvait déjà dans un lieu jugé sûr.
Acte de vengeance d’Al-Qaïda ?
Les autorités américaines pointent clairement du doigt Al-Qaïda. "Il y a des détails encore assez flous, mais clairement on a la signature d'Al-Qaïda", a déclaré sur la chaîne CNN le président de la commission du renseignement au Congrès américain, Mike Rogers. "Depuis des mois, on a vu Al-Qaïda chercher des cibles occidentales, partout en Afrique du Nord. Nous avons observé certaines activités qui nous permettent de penser aujourd'hui qu'il s'agit d'un groupe affilié à Al-Qaïda", a-t-il ajouté.
L’attaque pourrait être liée à la mort du numéro deux d'Al-Qaïda, Abou Yahya al-Libi, tué en juin par un drone américain au Pakistan, note Virginie Herz. Lundi 10 septembre, veille de l’attaque contre le consulat de Benghazi, une vidéo dans laquelle Ayman al-Zawahiri, chef de file du mouvement, confirme la mort de son bras droit et invite les Libyens à le venger avait été diffusée sur Internet.
L'Eurasia Group, une société de conseil stratégique, estime pour sa part que "l'attaque du consulat était une réponse orchestrée par un groupe salafiste organisé", un mouvement armé nommé Ansar al-charia, les "Partisans de la loi islamique". "Ce mouvement salafiste radical compte un noyau dur de 300 hommes, précise Virginie Herz. Il a été accusé en juin d’avoir mené une attaque contre l’ambassadeur britannique en Libye mais aussi d’avoir perturbé les élections législatives et d’avoir essayé de détruire le mausolée d'un saint musulman au sud de Benghazi."
L’organisation salafiste radicale nie toute responsabilité dans l'attaque du consulat américain à Benghazi, et dénonce un "plan pré-établi pour ternir l'image [du groupe] et susciter une hostilité à son égard".
Les autorités libyennes ont présenté leurs excuses aux États-Unis et accusé à la fois les partisans du régime déchu de Mouammar Kadhafi et Al-Qaïda. Tripoli a formé une "commission indépendante" pour enquêter sur l'attaque.