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Ce n’est pas à la portée de tout le monde. Moussa Seck alias Milkzo est sorti de son anonymat pour se retrouver au cœur d’une popularité qu’il n’a jamais espérée durant sa vie. C’est cela la magie de la télévision. Il ne passe plus inaperçu. Il est un personnage incontournable dans la série télévisée sénégalaise Un café avec diffusée sur la Tfm tous les mercredis et vendredis. Ce personnage haut en couleurs incarne avec un esprit de «bayifalisme» une personne humble, simple qui tourne le dos au luxe. Cette consécration est une victoire personnelle du comédien contre le destin.
Qui est cet homme ? Le comique Milkzo est né à Saint-Louis où il a passé toute son enfance. Après l’obtention du Bfem, Moussa Seck s’inscrit dans une école de comptabilité. Après un an, il abandonne les études pour son activité favorite : Le foot. Il végète dans le «national pop». Il tourne ensuite la page. Voulant mieux gagner sa vie, il se lance dans la culture maraîchère en travaillant dans les champs, mais garde quelque part dans le coin de sa tête son penchant pour l’art. Et son amour pour le cinéma. Il raconte le jour où il avait rendez-vous avec son destin sans s’en rendre compte : «J’ai juste rencontré une personne comme ça dans la rue au moment où je partais acheter mon café Touba alors qu’elle avait besoin d’un acteur pour jouer avec Boubacar (Boubs). Après avoir sollicité une personne qui n’a pas répondu à leurs attentes, elle m’a vu et m’a interpellé pour me dire : cela ne te dit pas de jouer quelque chose dans un téléfilm. Je lui ai répondu naturellement pourquoi pas. Je veux bien et c’est comme ça que cela s’est passé.» Ce hasard devient une providence. Il conçoit les choses comme une bénédiction divine. Même s’il a été toujours amoureux du 7ème art. «J’adore tout ce qui est l’art», explique-t-il. Depuis lors, il est devenu Milkzo. Ce nom lui a été donné par son «ami» Boubacar Diallo alias Dj Boubs. Les deux «acteurs» partagent le même quartier dans la banlieue dakaroise. Il explique ses relations avec Boubs : «Nos deux familles avaient de bonnes relations même si on se fréquentait peu à l’époque. Je ne m’attendais pas à partager le même feuilleton en tant qu’amis inséparables ou même que je sois le protecteur de Boubacar.»
Dans la vraie vie, lui et Boubs ne sont pas les amis inséparables comme le suggère le feuilleton. Chacun manage son existence comme il le souhaite. Il détaille : «Avant le téléfilm, je voyais rarement Boubacar Diallo avec qui j’ai grandi dans le même quartier où j’habite depuis 30 ans. Je n’avais même pas son numéro de téléphone, mais le téléfilm nous a rapprochés. A part les tournages, on ne se voit pas. Chacun s’occupe de ses affaires. Par contre, si je vois sa voiture garée devant la porte de ses parents, j’entre pour lui faire un coucou et je repars. Si j’ai des choses à régler avec lui, je vais dans son bureau et après c’est fini. Mais prendre le thé avec lui ou se fréquenter ? Ça jamais ! Il n’y a que le boulot qui nous lie et on n’a pas ce temps.»
Aujourd’hui, il est le personnage le plus adoubé du téléfilm. Il donne à la production ce sel qui donne au Café un goût bien sénégalais. On est loin des chichis du monde des riches où des parvenus caressent leur ego en étalant leurs richesses et leur insolence sur le petit écran. C’est bien sûr une simple fiction. Il admet les effets d’amplification dévoilés par le téléfilm : «Je suis conscient que ce feuilleton ne reflète pas à 100% les réalités de notre société. La société sénégalaise ne colle pas avec le fait de supprimer des personnes à tout bout de champs ou à s’adonner à des deals.» C’est le dada de Thierno Diallo et son frère Béraud. «On ne cherche pas toujours à montrer notre réalité pour faire un film. Le scénariste c’est lui qui décide. Cela dépend de ses orientations et de sa vision par rapport à ce qu’il veut faire, mais tout cela n’est pas notre réalité, et raison pour laquelle les Sénégalais ont adoré les nouveautés dans le cinéma sénégalais», explique-t-il. Milky, comme l’appelle Inna Diawara, son ennemi numéro 1 dans le feuilleton, regarde ce succès naissant avec beaucoup d’humilité. Il dit : «Si beaucoup de femmes adorent mon rôle, c’est simplement grâce à la simplicité que j’incarne.»
Sa vie de famille
Loin de la caméra, Moussa Seck mène une vie très simple aux côtés de sa femme, de son enfant âgé de 16 mois. Cheikh Ahmadou Bamba Seck illumine désormais sa vie. Mais il partage son existence avec «une femme jalouse et qui contrôle ses moindres faits et gestes». Elle a exprimé sa jalousie lors de cette interview, car elle n’était pas sûre de ce que son mari faisait seul avec une dame dans le salon. Voulant être sûre qu’il s’agissait d’une journaliste, elle s’est introduite dans le salon et a confié son enfant à son mari. Mais le bonhomme n’est pas anesthésié par ce trait de caractère de sa dame : «Pour moi, toutes les femmes sont des mères ou des sœurs. Ma femme est certes très jalouse, n’empêche je suis et je reste polygame.» Dans sa vie, tout se résume à Dieu. Il ne cherche pas à comprendre les raisons de ce qui lui arrive. Il est fataliste. «Tout me rend heureux, tout ce qui m’arrive je l’accepte avec philosophie. Je reste fataliste pour bien mener ma vie», affirme-t-il. C’est tout bénéf’ pour lui : Il ne se prend jamais la tête. Durant ses heures... gagnées, il passe son temps à jouer à la guitare, s’occuper de son projet dénommé «Mbappatbeach». Comme le beach soccer, Milkzo veut promouvoir la lutte sans frappe sur les plages. «Je veux ce projet pour améliorer la lutte sénégalaise», dit-il.
Son passage à Rebeuss
Il est certes très simple, très humble, ouvert d’esprit et mène une vie de Baye Fall. Mais il a vu sa vie changer lorsqu’il a foulé l’univers crasseux de Rebeuss. Cet épisode a bouleversé sa vie. Il est devenu plus «responsable». «J’ai fait la prison pendant 15 jours. Il y avait une personne qui m’avait fait du tort et je me suis vengé d’une façon plus atroce, car je ne pardonnais pas à l’époque. Depuis cette histoire, j’ai su et j’ai compris que dans la vie il faut beaucoup pardonner et passer l’éponge», dit-il. Etreint par l’émotion, il poursuit : «Il me fallait beaucoup de courage. C’est en ce moment que je me suis rendu compte que j’ai commis quelque chose. Et je devais payer les pots cassés et me rectifier. J’ai vécu certaines anomalies là-bas, mais j’ai toujours bien géré.»
Un café avec l’a mené très loin. Mais il préfère garder la tête sur les épaules. «Même si j’avais des milliards, je resterais moi-même. Je suis au-dessus des biens matériels. Je ne peux plus marcher dans la rue sans que des gens ne m’interpellent. C’est un plaisir», dit-il. Il a les larmes aux yeux.
Amateur de «tanguiche» (comprenez tangana), il formule un vœu pieux pour sortir le cinéma sénégalais du coma. «Il faut que le cinéma sénégalais se réveille et Un café avec a contribué à cela parce qu’il y a beaucoup de gens qui veulent faire comme Un café avec», sourit-il. Il trouve pourtant que le cinéma sénégalais est très riche, les acteurs expérimentés, les scénaristes inspirés. «L’Etat doit appuyer le privé pour faire sa contribution afin que le cinéma soit développé du fait qu’il peut beaucoup apporter à notre pays», espère Milkzo.
En tout cas, Milky compte pousser l’audace jusqu’au bout. Il veut accumuler beaucoup d’expériences et apprendre le 7e art. Il se débrouille pour écrire des scénarios et des concepts. Il lance un cri du cœur qui ressemble à une orientation conceptuelle du film : «Je veux que ma dulcinée Dossa me revienne le plus vite possible, car j’en ai assez de voir toujours Lissa et Inna tourner autour de mon ami Boubacar.» Et il en profite pour rappeler à Gora qu’il n’a plus peur de lui : «Le fait que je fuie quand je le voyais est fini maintenant, car je suis amoureux de Maman alors que Maman est sa copine. Donc, il n’a qu’à faire attention ce petit Gora.» Entouré de ses frères et sœurs, d’une maman ivoirienne et d’un papa saint-louisien, Moussa Seck est loin d’être à ... Seck.
LEQUOTIDIEN