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Port du voile dans l'administration gambienne : Yaya Jammeh cède à la pression et revoit sa copie


Jeudi 14 Janvier 2016

Une fois n’est pas coutume Yaya Jammeh recule. Plus d’une semaine après avoir ordonné le port obligatoire du foulard à toutes les femmes employées dans le service publique et para public, le dictateur gambien a revu sa copie. La télévision publique gambienne a annoncé, ce mercredi soir, l’abrogation de la directive ordonnant le port obligatoire du foulard, les jours ouvrables, durant les heures de travail.


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Le communiqué de presse de la Présidence de la République gambienne lu à la télévision nationale GRTS, explique que le « Président Yahya Jammeh a décidé de mettre fin à sa directive ordonnant le port du foulard à toutes les femmes fonctionnaires par amour personnel pour la femme gambienne ». 

De quoi soulever des interrogations chez les gambiens pas trop convaincus par cette nouvelle mesure d’autant que 48 heures plus tôt, le même Yahya Jammeh faisait lire un communiqué présidentiel au journal de 20 heures de la GRTS dans lequel il expliquait que « les femmes qui refuseraient d’obéir au port obligatoire du foulard courent des sanctions rigoureuses ». Qu’est-ce qui peut donc être à l’origine de ce revirement? 

Certains témoignages recueillis renseignent que la rébellion contre le port obligatoire du voile est partie du propre foyer du dictateur. Car l’épouse du dirigeant gambien qui est une ancienne adepte des milieux chics et huppés de Rabat et de Conakry ne veut nullement être liée par les conséquences de la décision de son mari. En effet l’application de la mesure sur le port du voile l’obligerait à mettre au placard la plupart de ses vêtements stylés de marque haut de gamme. 
Ce n’est pas tout, deux autres facteurs auraient également obligé Jammeh à faire marche arrière. La première, c’est que 24 heures avant la levée de sa directive sur le voile, le dictateur gambien venait de recevoir les lettres de créances de la nouvelle plénipotentiaire américaine à Banjul, l’ambassadrice Carolyn Patricia Alsup. L’homme fort de Gambie croit donc devoir envoyer des signaux de bonne volonté aux américains. Et la dernière raison, c’est la rébellion ouverte de l’Eglise catholique gambienne contre le port obligatoire du foulard et l’imposition unilatérale de l’Etat islamique décrété par Yahya Jammeh.

Abdoul Aziz Diop