Connectez-vous
International

Polémique au Royaume- Uni : M&S autorise une employée musulmane à ne pas vendre d'alcool


Mardi 24 Décembre 2013

Au Royaume-Uni, affaires et religion ne font pas bon ménage. La mésaventure survenue au géant de la distribution britannique, Marks & Spencer, illustre les difficultés d'allier les croyances religieuses des salariés et le service à la clientèle dans une société multiculturelle.

La chaîne de distribution a dû reconnaître, lundi 23 décembre, qu'elle « offre une fonction appropriée » à ses employés dont la religion interdit de toucher les bouteilles d'alcool ou la viande de porc.

Tout a commencé quand, il y a quelques jours, un client, avec une bouteille de champagne à la main, a été recalé à la caisse d'un magasin Marks & Spencer de Londres par une salariée musulmane qui a refusé de l'encaisser. Il a été prié d'attendre l'arrivée d'un autre employé qui accepte de le servir.

Furieux de ce traitement, l'intéressé a raconté son histoire au journal dominical conservateur Sunday Telegraph. « Les musulmans de Marks & Spencer peuvent refuser de vendre de l'alcool » a titré l'hebdomadaire, obligeant ainsi la chaîne à réagir.

« FONCTION APPROPRIÉE »


Une porte-parole du groupe a expliqué que la politique de la chaîne « depuis des années » était d'essayer d'offrir une « fonction appropriée » aux employés dont la religion interdit de toucher à certaines boissons et aliments comme du porc. Par exemple en les affectant « au rayon vêtements » ou « à la boulangerie ».

L'affaire a enflammé les médias sociaux. Une pétition de boycott recueille des milliers de signatures. La presse britannique part en guerre, drapeau au vent sur un sujet majeur dans ce pays de « petits boutiquiers », les supermarchés.

Les analystes du secteur jugent que la polémique ne peut que porter préjudice à l'enseigne, dont le cours de Bourse se languit depuis des lustres.

Marks & Spencer est d'autant plus embêté par cette polémique que Khola Hassan, experte de la loi musulmane (charia) évoque un « ridicule achevé » à propos de la politique consistant à affecter les croyants au rayon vêtements ou à la boulangerie.

ALIMENTS ET BOISSONS AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DE RELANCE

Comme le montrent les excuses de Marks & Spencer, l'affaire est sérieuse. Le marché intérieur britannique représente trois quarts des bénéfices.

Aux commandes depuis 2010, le directeur-général, Mark Bolland, a mis le paquet sur les fêtes pour tenter de sauver l'exercice 2013. Lors du premier semestre, les profits ont stagné en raison de la baisse des ventes d'habillement.

Une campagne de publicité glamour, mobilisant des actrices de renom, a accompagné le lancement de la collection automne-hiver. Mais la marque est coincée entre les chaînes à bas prix, comme Zara ou Primark, et le haut de gamme.

C'est pourquoi, les ventes d'aliments préparés et de boissons, qui progressent, sont au cœur de la stratégie de relance, fondée sur l'expansion à l'étranger et le développement des ventes sur Internet.

Mais sur le créneau de l'alimentation, Marks & Spencer est confrontée à la rivalité du grand magasin John Lewis. La direction de ce dernier a estimé que le respect des croyances à la caisse allait « au-delà du bon sens ».

En revanche, Marks & Spencer a reçu le soutien de ses concurrents dans les produits de base, à l'instar de Morrisson, Asda ou Tesco.

Marks and Spencer est en fait victime de son histoire. Fondée en 1884, l'entreprise a gardé une réputation paternaliste, mêlant politique sociale et mécénat haut de gamme.

SENEWEB.COM





Nouveau commentaire :
Facebook

Senxibar | SenArchive | Sen Tv | Flash actualité - Dernière minute | Politique | Société | Economie | Culture | Sport | Chronique | Faits Divers | Opinion | International | Sciences et Santé | Médias | Ils l'avaient dit | Emploi | Ramadan | Perdu de vue | Echos du tribunal | A la une | Achaud | resultats2012 | JOB | Theatre