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Le scandale Panama Papers continue de faire des remous. Qu'il soit chef d'État ou de gouvernement, nul n'est à l'abri des révélations. Deux dirigeants de premier plan sont ainsi pris dans cette tempête qui balaye la planète : le président argentin, qui va faire l'objet d'une enquête, et le Premier ministre britannique, qui a admis avoir détenu des parts dans un fonds offshore.
Après plusieurs jours de pressions, le chef du gouvernement britannique David Cameron a reconnu, jeudi 7 avril, au soir avoir détenu jusqu'en 2010 des parts dans le fonds fiduciaire de son père immatriculé aux Bahamas. Le chef du gouvernement a toutefois affirmé dans un entretien avec la chaîne de télévision ITV, qu'il avait vendu ses parts, cette année-là pour environ 30 000 livres (37 000 euros), soit quelques mois avant de devenir Premier ministre.
Le chef du gouvernement est personnellement attaqué depuis que l'on a appris que son père Ian Cameron, mort en 2010, avait dirigé ce fonds, dont les bénéfices ont échappé au fisc britannique pendant 30 ans grâce à un montage complexe via le cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca.
Le président argentin qui prônait la lutte contre la corruption, au cœur d'une enquête
De l'autre côté de l'Atlantique, en Argentine, le président Mauricio Macri subit un véritable revers : lui qui prônait une lutte sans merci contre la corruption fait désormais l'objet d'une enquête. La justice doit en effet déterminer si Mauricio Macri, élu en novembre 2015, aurait dû signaler dans sa déclaration de patrimoine qu'il figurait dans l'organigramme de deux sociétés offshore. Mercredi 6 avril, un député de l'opposition argentine a porté plainte contre lui pour évasion fiscale.
"Je transmettrai [vendredi] à la justice tous les documents nécessaires pour que le juge vérifie que ce que j'ai fait est correct et qu'il n'y a pas d'omission répréhensible dans ma déclaration de revenus de 2007 et 2008", a déclaré le président argentin de centre droit, dont le nom apparaît dans deux sociétés offshore : Fleg Trading Ltd aux Bahamas, qui a existé de 1998 à 2008, et Kagemusha SA au Panama, créée en 1981.
"Je suis serein, j'ai respecté la loi. Je n'ai rien à cacher", a-t-il affirmé, fidèle à sa ligne de défense. Depuis le début, il affirme qu'il n'a commis aucune irrégularité et détenu aucune participation dans ces deux entreprises du groupe Macri, propriété de son père Franco, riche homme d'affaires italien ayant fait fortune en Argentine.
Vladimir Poutine rejette les accusations
En Russie, le président Vladimir Poutine a rejeté pour sa part les accusations contre son entourage basées sur les "Panama papers". "Quel élément de corruption ? Il n'y en a aucun", a déclaré le chef de l'État, accusant Washington d'être derrière cette vaste enquête qui met en lumière des pratiques financières et fiscales opaques de personnalités, chefs d'État ou de gouvernement, entrepreneurs, sportifs, etc.
Les journalistes d'investigation membres du Consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), dont le siège est à Washington, "ont passé au peigne fin ces paradis fiscaux, mais votre humble serviteur n'y figurait pas", a ironisé Vladimir Poutine.
Pour l'instant, le dirigeant le plus notable renversé à la suite du scandale est le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, qui a quitté son poste sous la pression de la rue, outrée qu'il ait contrôlé une société ayant son siège dans les Îles Vierges britanniques.
Créer ou posséder une société offshore n'est pas illicite en soi, mais cela avive les soupçons d'évasion fiscale, voire de corruption. Des médias du monde entier participant aux révélations continuent de divulguer les noms de clients du cabinet Mossack Fonseca, dont 11,5 millions de documents ont atterri entre leurs mains.
Avec AFP