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PRESSE-REVUE: Les quotidiens reviennent sur le détail des reproches de la CREI à Karim Wade


Lundi 18 Mars 2013

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Les quotidiens parvenus lundi à l'APS reviennent en priorité et dans le détail sur les résultats de l'enquête visant Karim Wade, le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, suspectés d'enrichissement illicite. La presse quotidienne relate ainsi le dernier face-à-face entre M. Wade et le procureur spécial près la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), Alioune Ndao, qui l'a reçu vendredi pour le mettre en demeure de justifier l'origine licite de ses avoirs évalués à 694 milliards de francs CFA. "Dans le détail des chiffres", affiche par exemple Enquête. "C'est une sarabande de milliards ! Au fil des heures, les infos suintent à propos de la fortune supposée de l'ancien ministre d'Etat, Karim Wade", évaluée à 694 milliards de francs CFA, écrit ce quotidien. Il s'inspire d'une "liste" établie par les enquêteurs pour répertorier les biens de l'ancien ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, de l'Energie et des Infrastructures. "Sur +les ressources connues+, ce qu'il aurait dû gagner au titre des fonctions occupées à titre officiel – ministre conseiller auprès du président de la République, président du conseil de surveillance de l'ANOCI (Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique), ministre d'Etat – serait maintenu à 504 millions de francs CFA", avance Enquête. "Seulement voilà : avec la collaboration de plusieurs partenaires du Sénégal, les investigations ont permis de faire remonter des informations et les chiffres qui sont ressortis donnent le tournis. Le nombre d'affaires dans lesquelles +l'héritier+ est cité est énorme", relève le même quotidien. "Des sources proches de l'enquête (..) notent que le contenu de la mise en demeure servie à Karim Wade est différent de ce que ses avocats ont dit à la presse. La réalité est que, notent nos interlocuteurs, l'enquête a pu tracer les connexions du fils de l'ancien président de la République. Des sociétés qui lui appartiennent ont été trouvées. Elles sont toutes basées sur l'homonymie avec des entreprises de renommée internationale", souligne L'Observateur. "Les enquêteurs ont été patients pour faire le tour du patrimoine de Karim Wade sans pour autant prétendre arriver à être exhaustifs. Avant de lui servir une mise en demeure, les équipes de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) ont effectué une enquête fouillée (…)", renchérit le journal Le Quotidien. Selon ce journal, les notaires Patricia Lake Diop et Tamaro Seydi ont camouflé "le pillage". Il fait également état d'une connexion "mafieuse avec Obiang Nguéma fils". De même, d'anciens camarades de promotion de Karim Wade "portent des actions et dirigent des sociétés-écran", selon Le Quotidien. Last but not least, une domestique a été fait "propriétaire de la compagnie Aérobus", un des nombreuses sociétés supposées appartenir Karim Wade, poursuit le journal. "Patrick Ady Joseph Williams, Me Patricia Lake Diop, Madior Sylla, Ibrahima Sy. Ce quator aura énormément pesé dans la constitution du dossier d'accusation que le procureur spécial près la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) (…) a monté contre Karim Wade", fait observer Libération. "Proches parmi les proches du fils de l'ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, ils ont donné aux enquêteurs une foule d'éléments qui concourent à asseoir l'enrichissement illicite auquel se serait livré Karim Wade durant les douze années du règne de son père", ajoute ce journal. "Karim Wade n'est pas un garçon inoffensif, malgré ses airs de grand taiseux", écrit L'Observateur. Et pour cause. "L'ancien ministre du +Ciel et de la terre+ est le chef d'orchestre, depuis le début des enquêtes sur l'enrichissement illicite, d'actes pernicieux visant à enrayer les différentes procédures initiées par le procureur spécial Alioune Ndao" de la CREI, ajoute le quotidien du groupe Futurs médias. "Et même après avoir reçu sa mise en demeure, Karim Wade ne s'est pas juste résolu à aller chercher les preuves qu'on lui demande. Le bonhomme continue de lâcher, avec l'aide de ses avocats et de son très expérimenté papa, des peaux de banane derrière lui, rendant difficile sa traque. D'énormes pièges juridiques qui pourraient vicier son probable procès", rapporte le journal. Une perspective d'analyse renforcée par la Tribune. "Mohamed VI vole au secours de Karim Wade", à l'occasion de sa visite officielle au Sénégal, dont la date a coïncidé avec la convocation de Karim Wade, annonce ce journal. Ce déplacement officiel du souverain marocain, "avec tous les atours de la solennité (…) cache pourtant des dessous officieux", souligne ce journal. "Comme nous l'avions écrit, de sources proches nous apprennent que Mohamed VI a joint au téléphone Karim Wade avant même qu'il n'aille répondre au procureur près de la Cour de répression de l'enrichissement illicite", rapporte La Tribune. "On nous apprend que le chef de l'Etat marocain et le président de la République du Sénégal ont parlé du +cas Karim+. Le président ivoirien Alassane Ouattara est aussi +intéressé au plus haut point+ à ce dossier. Son émissaire serait attendu à Dakar pour trouver une solution au bénéfice de toutes les parties", révèle le même quotidien. Dans ce flot d'informations relevant de la traque des biens mal acquis, les sujets politiques tentent d'émerger. Ainsi, L'Office ouvre son édition sur les relations entre le Parti socialiste (PS) et l'Alliance pour la République (APR), deux des formations alliées de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar de la majorité présidentielle. "Jeu de dupes entre l'APR et le PS", souligne le journal, en allusion aux divergences qui pointent entre ces deux partis, à mesure que les prochaines échéances électorales se précisent. De même, le parti Rewmi de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck "pose ses conditions" au sujet de l'accueil des libéraux transhumants, de la survie de Bennoo Bokk Yaakaar, des prochaines locales prévues en mars 2014, renseigne Direct Info. De toutes les façons, cette coalition de la majorité présidentielle "est hétéroclite", constate le journal. "Dans ce conglomérat, chaque leader de parti aménage ses arrières pour ne pas être surpris par une probable rupture. Sous ce rapport, le Rewmi et l'APR (le parti présidentiel) se regardent en chiens de faïence. Au fur et à mesure que les locales approchent, les masques tombent", écrit-il. Plus généralement, Le Populaire se demande si le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall survivra au "+tombeur+ des présidents" qu'est le chômage. "L'exacerbation du chômage précipite la chute de Diouf, Wade mise sur l'emploi et perd par le chômage. Macky promet 500.000 emplois. Comment s'y prendra-t-il ?", s'interroge Le Populaire. BK/SAB

APS

Williams Logan