PRESSE-REVUE La presse quotidienne commente l'évacuation sanitaire d'Ibrahim Khalil Bourgi
L’évacuation sanitaire en France d’Ibrahim Khalil Bourgi dit Bibo, l’un des coaccusés de Karim Wade, fait les gros titres de plusieurs quotidiens, qui s'interrogent sur la suite du procès du fils de l'ex-président de la République.
L’As considère son départ pour la France comme un "coup de théâtre dans le procès de Karim", le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade poursuivi en justice pour enrichissement illicite présumé portant sur 117 milliards de francs CFA.
M. Bourgi, un "pion essentiel du procès de l’ancien ministre des Infrastructures", Karim Wade, "n’est pas autorisé à rester en France ad vitam aeternam", c’est-à-dire pour l’éternité, selon le même journal.
Il explique que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), qui est chargée de le juger, lui autorise seulement "un séjour d’un mois, juste le temps de subir certaines opérations" médicales.
"L’élément clé du puzzle prend les airs", titre Walfadjri.
"Bibo représente une grosse pointure dans l’accusation. Car il ressort des éléments du dossier que sur les 117 milliards dont il est il est question dans cette histoire d’enrichissement illicite, les 59 milliards lui sont attribués par la CREI", explique le chroniqueur judiciaire du même journal.
Il rappelle que "Karim Wade et d’autres prévenus avaient juré, leur de leur interrogatoire, de ne pas répondre à certaines questions, aussi longtemps que Bourgi ne sera pas en mesure de comparaître" devant la CREI.
Couché sur une chaise roulante, Ibrahim Khalil Bourgi a comparu deux fois devant cette juridiction, pour ce procès qui se tient depuis fin juillet.
Walfadjri explique que "le juge n’a que deux possibilités : renvoyer le procès jusqu’au retour de Bourgi" ou poursuivre les audiences "en jugeant" ce coaccusé "par défaut".
"Bibi s’en va donc, laissant des interrogations autour de la suite du procès de Karim Wade, dont il est le principal présumé complice", souligne Le Quotidien.
Il signale que "les prévenus pourraient invoquer l’absence de Bourgi" pour ne pas répondre aux questions de la CREI et des avocats de l’Etat du Sénégal, lors de la reprise du procès, le 13 octobre prochain.
"Bibo Bourgi a quitté le territoire national (…) Pour combien de temps ?" commente le billettiste du même journal, qui répond lui-même à la question posée : "Seul Dieu sait." Ce dont il est sûr, lui, c’est qu’en raison de son absence, "il faudra un trésor d’imagination à la CREI pour mener à bon port le procès de Wade-ils et de ses coaccusés", dans la mesure où "tout part de Bibo et retourne à Bibo", dans ce dossier judiciaire. Le Quotidien et L’Observateur le surnomment "la clé du procès de Karim Wade".
Le Populaire livre "les solides garanties" dont s’est entouré la CREI avant de laisser ce coaccusé de Karim Wade aller se soigner en France. "La CREI met la main sur ses comptes [bancaires] au Sénégal et à MOnaco", écrit ce journal, qui ajoute que "sa famille est clouée à Dakar".
Ces mesures font dire au billettiste du Populaire que "les juges de la CREI l’ont laissé filer en lui passant une très longue et solide laisse". "Tout ce qui le concerne, fortune et famille, est sous hypothèque de la CREI, pour qu’il ne soit pas tenté de faire faux bond" à la Cour, lit-on dans le billet publié par le journal.
L’Observateur estime que l’évacuation sanitaire d’Ibrahim Khalil Bourgi en France laisse de "gros nuages sur le procès de Karim Wade". Prenant le contrepied du Populaire, ce journal affirme que le prévenu "s’est rendu chez lui (NDLR : en France) sans garde, ni aucune garantie, ce qui peut constituer une menace pour la suite du procès de Wade-fils".
"Le procès de Karim en questions", écrit La Tribune, qui confirme les révélations du Populaire, en indiquant que "sa famille [est] interdite de sortie du Sénégal et ses biens placés" sous le contrôle de la CREI.
Le quotidien Enquête évoque "une évacuation, mille questions". "Reviendra-t-il au Sénégal ?" s’interroge ce journal, qui se demande aussi "si la politique n’est pas passée par-là.
"A tort ou à raison, un silence prolongé autour des conditions d’évacuation de Bibo Bourgi à Paris ne ferait qu’alimenter les supputations, relents et autres dessous d’une affaire aussi complexe que possible", commente Enquête. Il estime que le parquet spécial de la CREI a un rôle de "clarification" à faire sur les conditions de cette évacuation sanitaire.
APS
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