PRESSE-REVUE :La pénurie d'eau à Dakar en exergue dans les quotidiens

Les quotidiens parvenus mercredi à Dakar traitent principalement de la pénurie d'eau à Dakar, mais ce sujet, même très en exergue, ne noie pas complètement l'actualité politique très fortement résumée en querelles d'états-majors."Dakar, 6 jours dans l'enfer de l'eau", affiche le quotidien L'Observateur, au lendemain de la sortie du directeur général de la Sénégalaise des eaux (SDE) qui a promis un approvisionnement correct de la capitale en eau potable à partir de ce mercredi.

 "Voilà six jours que la plupart des quartiers de Dakar et sa banlieue sont restés sans une seule goutte sortie des robinets. Une situation due à l'endommagement d'un tuyau d'approvisionnement à Keur Momar Sarr. Les populations les plus démunies vivent l'enfer et se ruent vers les puits et autres pompes +Diambars+avec tous les risques qu'ils encourent", écrit ce journal. "Les plus aisés risquent de se retrouver dans le trou car les sommes dépensées dans l'achat d'eau minérale sont énormes. 

Les structures hospitalières sont les plus touchées. Les malades ou leurs accompagnants sont obligés de venir avec leurs bouteilles d'eau pour les besoins de leurs soins", note le quotidien du groupe Futurs médias. "Pendant ce temps, poursuit-il, les pouvoirs publics, les partis politiques, les syndicats… s'emmurent dans un silence complice, en attente d'être interpellés pour verser dans la littérature. Et le gouvernement de reconnaître les dégâts causés par cette situation six jours après l'enfer vécu par les populations auxquelles il manifeste sa solidarité".

 Mais pour Direct Info, il s'agit là d'une solidarité tardive. "Face à ce calvaire vécu par les +Sénégalaériens+, le pouvoir a tenté de tempérer leurs ardeurs sociales en exprimant tardivement sa solidarité", selon cette publication. "La question de l'eau est en train de donner des cheveux blancs au nouveau Premier ministre et au président Macky Sall", relève Enquête, se faisant l'écho d'une réunion de crise tenue en haut lieu sur le sujet, qui a servi à battre le rappel des troupes pour des solutions dans les meilleurs délais.

"Sitôt évacuée – les populations l'espèrent, en tout cas – la question de l'alimentation en eau potable de la plupart des quartiers de Dakar, avec la remise en service correct de l'usine de la Société des eaux (SDE) à Keur Momar Sarr, voilà qu'une très forte pluie tombe à Dakar pour remettre en cause tous le acquis engrangés dans la lutte contre les inondations, particulièrement dans la banlieue de Dakar", écrit Enquête. "Yokkuté (progrès) dans la misère", estime La Tribune, parodiant le principal concept-slogan du programme de gouvernement du président Macky Sall. "Pas de retour à la normale avant plusieurs jours", prévient ce journal, citant un responsable de la Sénégalaise des eaux (SDE) dont les propos ont été relayés par RFI. 

Walfadjri enfonce le clou, citant un expert qui se veut catégorique : "Les problèmes d'eau à Dakar seront réglés dans trois à quatre ans". Ce qui peut justifier cette manchette du quotidien Le Populaire : "La SDE se +noie+ dans des délais sans cesse différés". A la limite d'une analyse impitoyable, Le Quotidien renchérit : "L'Etat et la SDE dans un tuyau de mensonges". ‘’Le ministre de l’Hydraulique Pape Diouf nous avait promis de l’eau pour le dimanche au plus tard. Et hier, Mamadou Dia, le DG de la Sénégalaise des Eaux (SDE) nous a renvoyés à la journée d’aujourd’hui ou de demain. 

Et face à cette situation de pénurie d’eau, le gouvernement du Sénégal ne trouve rien de mieux qu’à +exprimer sa solidarité + aux populations privées d’eau !’’, se désole le même journal. ‘’Espérons que ce mercredi sera bon pour ces enfants assoiffés depuis 6 jours’’, écrit Sud Quotidien dans un élan de résignation. Le journal semble cependant un tout petit peu optimiste en signalant que la SDE avait prévu de renouveler la conduite d’eau qui a fait l’objet d’une fuite à Keur Momar Sarr pour un coût de 120 millions de francs CFA en 2014, a décidé de ramener à 2013 la réalisation de cet ouvrage. 

Même si le sujet évoqué plus haut semble occuper les quotidiens à la mesure des enjeux liés à un approvisionnement correct de la capitale en eau, des sujets politiques tentent d’émerger, principalement liés à la décision du parti Rewmi de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck de quitter la majorité présidentielle. ‘’Macky Sall n’est pas surpris par la décision d’Idrissa Seck de quitter la coalition Benno Bokk Yaakaar pour pouvoir critiquer ouvertement son régime, espérant empêcher le chef de l’Etat d’avoir un second mandat.

 Il s’est préparé en conséquence’’, avance le quotidien L’Observateur. ‘’L’appel à ses côtés de Souleymane Jules Diop, Me Nafissatou Diop Cissé, Oumar Guèye, Pape Diouf… entre dans la stratégie mise en place pour contrer le maire de Thiès qu’il sait être l’un de ses adversaires les plus irréductibles’’, ajoute-t-il. Pendant ce temps, Alioune Badara Cissé, numéro deux de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, ‘’jette des fleurs à Rewmi’’. 

A l’endroit du porte-parole du parti Rewmi de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, Me Cissé a déclaré, dans des propos cités par Libération : ‘’Le parti que vous représentez, je vous le répète, force mon admiration’’. Le Populaire reprend la même information et titre : ‘’Des lauriers (de ABC) à Rewmi, Idy et Abdourahmane Diouf’’. ‘’Je puis vous assurez que vous pouvez compter sur le Sénégal’’, a ajouté Me Cissé, à l’endroit des responsables de Rewmi. BK