Senxibar

PRESSE REVUE: La libération de Bathélémy Dias à la une


Mercredi 23 Mai 2012

Les quotidiens reviennent très largement, mercredi, sur la liberté provisoire dont a bénéficié le jeune maire socialiste de Sicap-Mermoz, Barthélémy Dias, sorti de prison, mardi, après une détention préventive de plusieurs mois, dans le cadre de l’enquête sur la mort de Ndiaga Diouf.

‘’Barthélémy Dias sort de Rebeuss’’, la Maison d’arrêt et de correction de Dakar où il était en détention préventive. ‘’Il a bénéficié d’une liberté provisoire, après quatre mois de détention préventive’’, précise le journal Direct Info.

Barthélémy Dias a été interpellé et incarcéré à Rebeuss après la mort de Ndiaga Diouf, suite à un échange de tirs entre le jeune socialiste et un groupe de personnes venus s’attaquer à sa mairie. Selon la presse, la balle qui a tué Ndiaga Diouf ne viendrait pas de l’arme détenue par Dias.

‘’Le véritable commanditaire, c’est Wade, aidé par deux de ses gardes du corps’’, accuse-t-il dans des propos relayés par le quotidien qui cite en même temps des commentaires de Me Khaly Niang, l’avocat du jeune maire socialiste : ‘’Le non-lieu s’impose’’.

‘’Barth (son diminutif) flingue Wade et le M23’’, rapporte aussi L’Office, se faisant à son tour l’écho des accusations de Dias contre le président Wade, qu’il considère comme le commanditaire de ce qui s’est passé dans sa mairie. ‘’Il est le seul responsable’’, affirme-t-il.

Dans le même temps, écrit L’Office, Barthélémy Dias a appelé les pouvoirs publics et les autorités judiciaires à ‘’faire preuve de clémence et de compréhension’’, en libérant les jeunes emprisonnés suite à des manifestations publiques liées à la période pré-électorale.

‘’J’accuse Wade d’avoir commis ce crime odieux’’, reprend L’Observateur, rapportant, de manière plus explicite, les mêmes propos du maire socialiste de Sicap-Mermoz. A l’endroit de ses détracteurs, Dias déclare : ‘’Si je suis élu député et qu’on me reconnaisse coupable, je démissionne de l’Assemblée pour retourner en prison’’.

Selon lui, la politique ‘’s’est immiscée dans l’enquête’’, comme indiqué par Le Populaire, qui titre : ‘’Barth charge Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye, Ousmane Ngom et Cheikh Tidiane Sy’’. ‘’Je n’ai plus le temps de polémiquer sur des détails et des broutilles’’, dit-il.

‘’Dossier Dias : une autre affaire Me Sèye ?’’, s’interroge pour sa part Walfadjri. ‘’La libération de Barthélémy Dias et Cie laisse subsister des craintes quant à la clonisation de l’affaire Me Sèye’’, du nom de l’ancien vice-président du Conseil constitutionnel assassiné le 15 mai 1993, écrit l’aîné des quotidiens du groupe Walfadjri.

‘’Un parallèle pas superflu, vu que dans les deux cas, le mystère risque d’envelopper, pour toujours, le meurtre’’, ajoute Walfadjri selon qui, le ‘’dénouement de l’affaire Barthélémy Dias rappelle, à bien des égards, le dossier Me Sèye’’, pas encore élucidé.

Ce point de vue passe d’autant plus facilement que la décision d’accorder à Barthélémy Dias une liberté sous surveillance n’est pas pour apaiser la famille de la victime Ndiaga Diouf.

‘’Macky Sall avait promis la justice, mais il est en train de semer l’injustice’’, déclare ainsi à L’Observateur, Lamine Thiam, oncle de Ndiaga Diop. ‘’C’est Barthélémy Dias qui a tué notre fils et nous allons continuer le combat’’, ajoute-t-il à la une du même journal.

Se disant déçu par cette décision judiciaire en faveur de Barthélémy Dias, l’oncle de Ndiaga Diouf juge par ailleurs que la liberté provisoire accordée au maire de Sicap-Mermoz est ‘’une injustice qui décrédibilise Macky Sall’’.

D’autres titres de la presse quotidienne sont réservés aux questions purement politiques, à l’image du Quotidien selon qui, ‘’Wade veut mettre Viviane au vert’’. Le journal use ainsi d’un jeu de mot avec le nom de l’épouse de l’ancien président pour annoncer que celui-ci ‘’s’engage à payer les 835 millions’’ de francs CFA dus par la fondation de Mme Wade à une fondation suisse.

A propos de l’audit de la gestion de l’ancien régime justement, Sud Quotidien affiche : ‘’Les silences du palais’’ de la République. ‘’La grande +lessive+ administrative et étatique du président Macky Sall souffle un vent de fraîcheur en direction des puristes et autres adeptes de l’utile’’, énonce ce journal.

‘’Mais, ajoute-t-il, dans sa dynamique de rationalisation et de rétablissement de la confiance entre le citoyen et l’Etat, le président Macky Sall semble garder un silence plutôt tonitruant sur un des dossiers qui ont défrayé la chronique et ému plus d’un Sénégalais, dans la gestion wadienne, scabreuse, de la chose publique’’.

Le journal cite la construction du Monument de la Renaissance africaine et les mécomptes de l’Agence nationale de la Conférence islamique (ANOCI) qui a réalisé à Dakar, non sans controverses, des infrastructures routières, dans le cadre du sommet de la Ummah dans la capitale sénégalaise, en 2008.

Parlant de la rencontre amicale que les Lions doivent jouer le 24 mai contre le Maroc, Stades estime que les défections enregistrées (Niang, Issiar, Moussa Sow, Demba Bâ) s’expliquent par ‘’les contrecoups de la calamiteuse campagne de Bata’’, lors de la CAN 2012.

Sunu Lamb et Walf Sports s’intéressent au combat devant opposer le 27 mai prochain Gouye Gui à Ama Baldé. ‘’Gouye Gui n’a qu’une seule technique’’, affiche le premier, citant Boy Bambara, une ancienne gloire de la lutte. Il s’agit surtout du combat de ‘’deux forces montantes’’, juge le second.

APS



Abdoul Aziz Diop