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PRESSE-REVUE: La décision de justice de la CEDEAO fait toujours la Une des quotidiens


Mardi 26 Février 2013

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Les quotidiens parvenus mardi à l'APS s'intéressent principalement aux suites de la décision de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) relativement à l'interdiction de sortie de territoire qui frappait des responsables de l'ancien régime suspectés d'enrichissement illicite."Les avocats du PDS démentent l'agent judiciaire de l'Etat", Aïcha Gassama Tall, rapporte à ce sujet le quotidien Walfadjri. Il rappelle que Mme Tall avait annoncé que les responsables de l'ancien régime suspectés d'enrichissement illicite se verront formellement notifier "très rapidement" une interdiction de sortie du territoire national, une mesure en bonne et due forme prenant en compte les arguments d'une décision rendue à ce sujet par la Haute cour de justice de la CEDEAO, que les concernés jugent en leur faveur. La Cour de justice de la CEDEAO, saisie par d'anciens ministres de Me Wade visés par des enquêtes de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), a considéré que cette mesure n'avait pas de base légale. Si ce verdict se présente comme favorable aux responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), anciennement au pouvoir, des observateurs soulignent qu'il s'agit également d'une victoire partielle. Ils font valoir que la juridiction africaine a certes ordonné la levée de l'interdiction de voyage qui frappait ces dignitaires libéraux, mais elle s'est déclarée incompétente sur la suspension des poursuites visant le délit d'enrichissement illicite. "Selon les avocats des libéraux, écrit le quotidien Walfadjri, aucune interdiction de sortie signée par le procureur spécial n'a été notifiée à Karim Wade, Abdoulaye Baldé, Oumar Sarr, Samuel Sarr, Ousmane Ngom, Madické Niang. Ils parlent de déclaration inexacte pour tromper l’opinion publique pour mettre leurs clients en prison". "Polémiques et crise de nerfs", relève Enquête, ouvrant sur une "bataille de légalités" opposant les deux camps sur cette question. "La polémique se poursuit autour de la décision rendue par la Cour de justice de la CEDEAO. Pour le pouvoir, cette décision ne fait que conforter sa démarche alors que le PDS dénonce un Etat +revanchard+ et +hors la loi+", rapporte ce quotidien. "Le verdict rendu par la Cour de justice de la CEDEAO n'est qu'une première manche d'une bataille entre autorités étatiques et dignitaires de l'ancien régime. Les libéraux semblent quelque peu requinqués par la déclaration de la Cour sous-régionale'', signale L'Observateur. "Celle-ci a jugé illégale la décision d'interdiction de sortie du territoire, qui frappe Oumar Sarr, Karim Wade, Ousmane Alioune Ngom et Cie. Les requérants n'entendent point lâcher du lest. Ils comptent explorer toutes les voies de recours, le moment venu", écrit le quotidien du groupe Futurs médias. ‘’L’Etat s’entête, le PDS prépare la riposte’’, résume-t-il à la Une. "La décision de la CEDEAO nous est favorable", déclare ainsi le ministre de la Justice, Aminata Touré, dont les propos sont cités par Le Populaire. "S'il y, a des personnes qui sont mises en cause, qu'elles restent à la disposition des juridictions", ajoute le garde des Sceaux. A contrario, Me Demba Ciré Bathily, avocat du Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti des requérants, estime que "L'Etat du Sénégal a décidé de violer une décision rendue par une justice communautaire", poursuit le quotidien Le Populaire. Le Pays au quotidien cite Mady Boiro, professeur de droit pénal à l'université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Ce spécialiste indexe "l'incohérence de la démarche de l'Etat du Sénégal qui a tout fait pour respecter la décision de la Cour de justice de la CEDEAO dans l'affaire Hissène Habré pour s'inscrire, ensuite, en faux contre les délibérations de la même Cour au sujet des actes illégaux posés dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis". "Même si les mesures de sortie du territoire servies à l'encontre d'anciens dignitaires sont viciées à la base, la décision de la Cour de justice de la CEDEAO ne peut mettre fin à l'action judiciaire enclenchée par l'Etat du Sénégal", répond le professeur Babacar Guèye, un autre juriste de renon, dans des propos relayés par Sud Quotidien. Selon ce spécialiste du droit constitutionnel, "l'Etat du Sénégal est bien fondé à envoyer des notifications formelles d'interdiction de sortie du territoire à Oumar Sarr, Karim Wade, Me Ousmane Ngom, Samuel Sarr, Madické Niang et Cie. En somme, à poursuivre la traque des biens mal acquis, même si +cela ne signifie pas que ces personnes sont coupables+". Ce qui explique ce titre de La Tribune. "Ces erreurs qui profitent aux +voleurs+". "La traque des biens supposés mal acquis, déclenchée par le nouveau pouvoir, avait suscité un réel, engouement au sein des populations. (Mais aujourd'hui), ce film qui avait soulevé tant de passion est en train de se muer en navet du fait des nombreuses erreurs de procédure", note le journal. L'As s'intéresse à toute autre chose et rapporte que le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall "va mettre fin à la cacophonie" résultant des nombres sorties de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel. "S'apparentant beaucoup à (celle d'une) armée mexicaine, la communication de l'Alliance pour la République (APR) commence sérieusement à incommoder le chef de l'Etat", écrit le journal. "Macky Sall qui ne s'accommode plus de la cacophonie que charrient les sorties intempestives et fracassantes des responsables de sa formation politique a entrepris de taper du poing sur la table. A l'issue d'une rencontre avec certains de ses collaborateurs, il a décidé de mettre fin à la cacophonie en mettant en place un pool de communication coordonné par Seydou Guèye'', ajoute L'As. "Macky connaît les responsables'' de cette situation, souligne Rewmi quotidien. "Ce n'est plus un secret pour personne. Le président de la République n'est pas content de sa communication et la rend responsable de trois maux qui militent pour une impopularité immédiate", avance le journal. Il cite "la dégradation (de l'image présidentielle), la baisse de sympathie populaire, le risque d'absence de confiance qui entraîne la désaffection". BK/AD


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Williams Logan