PRESSE-REVUE LE DOSSIER KARIM WADE, LA VISITE DE CONDÉ ET LE CONSEIL PRÉSIDENTIEL À LA UNE
Le traitement du dossier de l’ancien ministre Karim Wade par la Cour suprême, la visite à Dakar du président de la Guinée, Alpha Condé, et le conseil présidentiel sur l’éducation et la formation dominent la livraison des quotidiens, ce vendredi.
"Invalidation ou non de la condamnation de Karim Wade : la Cour suprême diffère son verdict au 20 août", titre Sud Quotidien, avant de détailler : "Les avocats de Karim Wade ont boudé hier la salle des audiences de la Cour suprême. Ils estiment que le jugement de leur client est une simple parodie de justice, qui ne permet pas à
leur client de bénéficier d’un procès équitable."
"Dans son réquisitoire, le parquet général de la Cour suprême a reproché à la CREI d’avoir violé la loi en cordonnant la confiscation de tous les biens de Karim Wade (…) Ousmane Diagne a invité les juges à saisir seulement le 1/5 des biens des prévenus déclarés coupables d’enrichissement illicite", rapporte Walfadjri.
Ousmane Diagne "offre un lot de consolation" à Karim Wade et à ses avocats, par cette décision, après avoir demandé "le rejet de tous les pourvois" formulés par les conseils de l’ancien ministre auprès de la Cour suprême, au motif que ces derniers n’ont pas respecté les règles en la matière, explique L’Observateur.
Jeudi, les avocats de Karim Wade ont boycotté une audience de la Cour suprême. Parmi les raisons invoquées figure le fait que six magistrats siègent pour trancher le recours introduit par leur client auprès de cette juridiction. "Vous avez vu six magistrats siéger, contrairement à la loi organique [de la Cour suprême] qui indique un nombre impair", a fait valoir Ciré Clédor Ly, l’un des avocats de M. Wade, cité par Walfadjri.
"Karim refuse de danser avec Baal", titre à ce sujet Le Quotidien, en expliquant que les avocats de l’ancien ministre récusent le juge Amadou Baal.
Ce dernier "avait coordonné (…) les poursuites contre" leur client, en travaillant aux côtés de l’ancien Premier ministre Aminata Touré à "la traque des biens mal acquis", une opération qui a conduit Karim Wade en prison depuis avril 2013. Aujourd’hui, Mamadou Baal est l’assesseur du premier président de la Cour suprême, selon Le Quotidien.
Le Populaire évoque "la palpitante saison 2" du procès de Karim Wade, pour parler des coups d’éclat de cette affaire judiciaire, avec une audience boudée jeudi par les conseils de l’ancien ministre condamné en première instance, pour le délit d’enrichissement illicite, à six ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 138 milliards de francs CFA.
Ses co-prévenus, au nombre de cinq, avaient écopé de peines moins lourdes. Le verdict a été rendu le 23 mars dernier.
"Le suspense se poursuit", titre L’As pour évoquer les péripéties de ce dossier judiciaire. "Le show continue", écrit le journal Enquête. Il estime que "la poire a été coupée en deux par le parquet général", lequel "a décelé des vices dans l’arrêt rendu par la CREI". Couper la poire en deux a consisté, pour le parquet général, à dire que la loi n’autorise pas de confisquer tous les biens de Karim et de ses co-prévenus, tout en rejetant les pourvois formulés par leurs avocats.
La visite à Dakar du président guinée est l’objet de beaucoup d’articles dans les quotidiens.
"Entre la Guinée et le Sénégal, c’est une histoire (…) rongée par un virus qui a sorti un chef d’Etat de sa réserve. (…) Les brouilles sont conjuguées au passé", écrit le billettiste du journal Le Quotidien, en faisant allusion à la fermeture en 2014, par les autorités sénégalaises, des frontières avec ce pays voisin touché par une épidémie de fièvre Ebola. La décision aurait provoqué la colère du chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé.
Ce dernier est "chez lui", au Sénégal, un pays avec lequel il doit faire "faire face aux menaces sécuritaires, au péril sanitaire et à la coopération dans le domaine de l’énergie, pour relever les défis du développement", poursuit le billettiste du Quotidien, en faisant allusion à l’agenda de la visite du chef de l’Etat guinéen.
"La réconciliation !" titre Enquête, en espérant que "cette visite scelle la réconciliation définitive entre les deux présidents", Alpha Condé et son homologie sénégalais Macky Sall.
Walfadjri croit, lui aussi, que cette visite favorisera le "dégel du froid glacial entre Conakry et Dakar".
Le Témoin Quotidien évoque "une visite très controversée", car "les clivages ethniques [en Guinée] s’importent au Sénégal à l’occasion de la visite du président Alpha Condé".
Des ressortissants guinéens vivant au Sénégal "ont dénoncé [le refus] de [M. Condé] de dialoguer avec les partis d’opposition", rapporte Le Témoin Quotidien, dans le compte rendu d’une réunion tenue au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), à Dakar.
A l’opposé, d’autres "Guinéens sont [allés] en masse accueillir leur président", à l’aéroport de Dakar, signale Le Soleil. Il rappelle qu’Alpha Condé effectue une visite officielle de trois jours au Sénégal, jusqu’à dimanche.
Ce journal affirme qu’"un accueil chaleureux" a été réservé au chef de l’Etat guinéen, à son arrivée à Dakar, jeudi après-midi.
Les quotidiens ont également réservé plein de colonnes au conseil présidentiel sur les assises de l’éducation et de la formation. Cette rencontre a eu lieu jeudi, à Dakar, en présence du président Macky Sall.
"Avec ce conseil présidentiel, le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle est à un tournant décisif", souligne Le Soleil. Le Sénégal doit "amorcer un bon virage", dans ce secteur, pour lequel "trois orientations stratégiques et 11 décisions majeures" ont été retenues, ajoute-t-il.
Enquête fait état du "scepticisme des enseignants". Un de leurs représentants, Abdoulaye Ndoye, dirigeant syndical, affirme, dans le même journal : "Nous ne croyons qu’à ce que nous voyons." Il fait allusion à l’application des mesures arrêtées.
APS