PRESSE REVUE: L’audition de Mbaye Jacques Diop par la DIC en vedette

Les quotidiens poursuivent mardi la chronique des auditions de personnalités visées dans le cadre de leur gestion sous l’ancien régime, à l’image de l’ancien maire de Rufisque Mbaye Jacques Diop soupçonné de blanchiment par la Cellule nationale de traitement de l’information financière (CENTIF).

‘’Mbaye Jacques Diop démonte la CENTIF’’, affirme le quotidien L’As. ‘’Face aux enquêteurs et pendant dix tours d’horloge, souligne ce journal, Mbaye Jacques Diop s’est employé à démonter pièce par pièce le rapport de la CENTIF qui le soupçonne de blanchiment d’argent’’.

Mbaye Jacques Diop serait plutôt ‘’proche d’un déferrement’’, croit savoir Le Quotidien selon qui des ‘’charges sérieuses pèsent’’ sur l’ancien président du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (CRAES). Au point qu’il doit repasser devant les enquêteurs ce mardi.

’’Me Mbaye Jacques Diop mouille Wade et Macky’’ et refuse l’assistance de son avocat, rapporte Rewmi quotidien. Se disant ‘’soulagé’’ à l’issue de son audition, il a pris à témoin ‘’Me Wade et Macky Sall qui connaissent bien cette affaire’’, et ‘’parle même de calomnie à son endroit et d’une volonté manifeste de nuire à son honneur’’, souligne ce quotidien.

Pour Walfadjri, ‘’Mbaye Jacques Diop déchire le rapport de la CENTIF’’, la Cellule nationale de traitement de l’information financière. L’ancien président du CRAES ‘’a qualifié de +calomnieux+’’ ce rapport ‘’qui a soulevé un soupçon de blanchiment d’argent portant sur deux milliards’’ de francs CFA, note l’aîné des quotidiens du groupe privé Walfadjri.

Alors que de nombreuses personnalités de l’ancien régime ont été déjà auditionnées depuis le début de ces enquêtes relatives notamment à des soupçons d’enrichissement illicite, des quotidiens font état de grincement de dents notés dans les rangs de l’ancien régime.

‘’Ousmane (Ngom), chef de guerre’’, affiche Enquête selon qui l’ancien ministre de l’Intérieur ‘’se pose en bouclier des Wade et demande des comptes à Marième Faye’’. Selon le journal, M. Ngom ‘’met en garde Macky Sall qui +doit lui aussi être audité+’’, de même que ‘’sa femme Marième Faye qu’il traite de +ménagère+ possédant des immeubles (…)’’.

‘’Les +fils de Wade+ sortent leurs griffes’’, rapporte Le Pays au quotidien ‘’convoqué par le procureur général près la Cour d’appel Me Ousmane Ngom est sorti très irrité. Il a alors laissé entendre qu’il ne déférera plus à une convocation, jusqu’après les élections législatives’’, écrit-il.

‘’Ousmane Ngom défie le juge’’, selon Sud Quotidien. ‘’Ousmane Ngom boude’’, renchérit Direct Info. ‘’Depuis quelques temps, nous faisons la Une de toutes les télévisions du pays et du monde. Ce qui est inacceptable’’, dit-il, après avoir boudé au bout de plus d’une heure d’attente sans que le magistrat devant l’auditionner ne daigne le recevoir.

‘’Ousmane Ngom se révolte contre le procureur’’, note également Walfadjri. ‘’Pour l’avoir fait poireauter pendant plus d’une heure’’, écrit le journal, l’ancien ministre de l’Intérieur ‘’décide de ne plus déférer à une convocation du procureur et accuse le nouveau régime de tentative d’instrumentalisation de la justice pour régler des comptes’’.

Une affaire parmi les affaires. Même la Direction générale des élections (DGE) ‘’est dans la mélasse’’ des enquêtes sur la gestion du précédent régime, signale Libération, précisant que les faits indexés se rapportent aux élections locales 2009, au moment où Cheikh Guèye était responsable de cette structure.

‘’Sur un marché de 1,081 milliard pour 23.000 urnes, seulement 18.250 ont été livrées’’, écrit le journal, annonçant qu’une information judiciaire a été ouverte suite ‘’aux soupçons de blanchiment’’ se rapportant à ce marché exécuté par la Direction générale des élections (DGE).

La Tribune rapporte pour sa part que l’ancien ministre de l’Energie Samuel Sarr a été blanchi par une enquête de moralité qui a révélé qu’il avait ‘’un jet privé et 10 milliards (de francs CFA) en banque en 2003’’. Sarr possède aussi, selon le journal, des appartements à Paris et Londres, des villas à Dakar et Banjul.

Cela étant, Le Populaire souligne que l’ensemble des anciens ministres et DG de Wade seront entendus par les enquêteurs. ‘’Certains seront également entendus dans le cadre des audits de la CENTIF, de l’IGE et de l’ARMP’’, ajoute Le Populaire.

Mais, pour le l’instant, ces enquêtes seraient ‘’plombées’’, ce qui a amené la gendarmerie, chargée en partie de ces affaires, à ‘’changer son plan’’, annonce L’Observateur. Ces enquêtes qui ont déjà envoyé plusieurs personnalités du régime sortant à la Section de recherche la gendarmerie nationale, ‘’soulèvent la chronique et mettent à nu les carences d’une option’’, soutient ce journal.

Sud Quotidien, avec le recul nécessaire sur la tempête médiatique née de ces affaires, se fait l’écho d’une analyse de l’historien sénégalais Mamadou Diouf, se présentant comme une critique finale et générale de la gouvernance du nouveau régime notamment. ‘’Il faut sortir de la conception d’un président fort’’, assène M. Diouf, directeur des études africaines à l’université de Columbia, aux Etats-Unis.

Selon l’historien, le président Macky Sall et ses partenaires de la première heure doivent comprendre que l’addition de transhumants ne peut être ni une ‘’addition d’énergie’’, ni une ‘’créativité démocratique, institutionnelle ou économique’’.

‘’Il observe que cette pratique est appelée à mourir de sa belle mort dans le contexte de réactivation de la Cour d’enrichissement illicite et de la réalisation des audits avec l’engagement pris d’en publier les résultats et de poursuivre les corrompus’’, écrit Sud Quotidien.

Une fois n’est pas coutume, le quotidien L’Office ouvre sur le football et l’équipe nationale et rapporte des propos d’un marabout se prononçant sur les chances des Lions de remporter la Coupe d’Afrique des nations (CAN).

Sur l’équipe nationale, El Hadj Diouf a un avis tranché. ‘’Jeunes ou vieux, c’est un faux débat’’, juge-t-il en allusion au débat relatif au renouvellement de l’équipe nationale dont les joueurs de la nouvelle génération peinent encore à se mettre à niveau des performances de leurs aînés de la génération 2002.

Mais en attendant, pour l’avenir immédiat des Lions, Stades souligne qu’il faut régler ‘’le problème de la défense’’, en perspective notamment de la rencontre que l’équipe nationale doit jouer contre l’Ouganda, pour le compte des préliminaires des qualifications au Mondial 2014.
APS