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PRESSE-REVUE: Jupiter Ndiaye et les préparatifs de la Tabaski à la Une


Jeudi 25 Octobre 2012

La condamnation du chroniqueur Tamsir Jupiter Ndiaye, pour pratiques homosexuelles, occupe la Une des quotidiens, en même temps que d’autres sujets relatifs à la fête de l’Aïd-el-Kébir devant être célébrée vendredi sur l’ensemble du territoire national.

‘’Tamsir Jupiter Ndiaye condamné à quatre ans de prison’’, annonce ainsi Walfadjri, se demandant si ce verdict sera allégé en appel. Mais en attendant, son avocat, Me Khassim Touré, estime que ce jugement est ‘’fondé par la clameur publique’’.

‘’Et le juge cassa du Jupiter’’, souligne Walf Grand-place. ‘’Après les homosexuels de Mbao, c’est le tour de Tamsir Jupiter Ndiaye et de Mactar Diagne de subir les foudres du juge Hadiyatoulahi Guèye et ses collègues Gaye et Sèye’’, rapporte-t-il.

‘’En effet, il a été infligé aux deux homosexuels, jugés mercredi, des sanctions plus lourdes que celles requises par le Procureur lors du procès. Tamsir Jupiter Ndiaye prend 4 ans ferme et retrouve Cheikh Yérim Seck avec qui, il partage désormais la même résidence du Camp pénal’’, explique Walf Grand-place.

D’autres quotidiens abordent le même sujet, à l’image de L’Observateur titrant : ‘’Tamsir Jupiter, 4 ans de prison pour plaisir homosexuel’’. ‘’Quatre ans à tirer pour Jupiter’’ dont l’avocat va interjeter appel, selon Le Populaire. Il précise Matar Diagne, le partenaire de Jupiter, prend lui trois ans.

Loin de ce sujet, Le Quotidien souligne que les Sénégalais font face à la cherté de la vie, alors qu’il s’apprête à fêter l’Aïd-el-Kébir, une des grandes fêtes musulmanes. ‘’C’est la Tabaskrise’’, affiche le journal. Aussi loin qu’ils se souviennent, ‘’les Sénégalais n’ont jamais vécu une fête aussi stressante. Usante. Et même terne’’, écrit-il.

‘’Étreints par la crise financière internationale, secoués par la hausse vertigineuse des denrées de première nécessité, assommés par la cherté des moutons, excédés par la hausse des tarifs de transport, les Musulmans sénégalais célèbrent la Tabaski avec les plaintes et les complaintes tatouées au cœur’’, ajoute Le Quotidien.

Une oasis cependant, dans ce désert créé par la crise. ‘’Il pleut des millions sur Dakar’’, signale L’Observateur. ‘’A 24 h de la fête de la Tabaski, les populations dakaroises ont pris d’assaut les différentes agences et services de transfert d’argent’’, rapporte L’Observateur.

‘’Si les uns s’y rendent pour des envois aux parents, d’autres, par contre, y vont pour effectuer des retraits d’argent. Rien que pour la journée d’hier, d’importantes sommes d’argent (plus de 19 millions de francs CFA) ont été payées à La Poste de la Médina’’, rapporte-t-il encore.

‘’Pendant ce temps, poursuit L’Observateur, un business lucratif se crée autour du mouton de Tabaski. Une situation qui fait dire à l’économiste Meïssa Babou, que si chaque jour était Tabaski, l’économie se porterait mieux’’.

Mais cela n’empêche pourtant pas la ‘’Guerre d’usure’’ de continuer, selon le mot de Direct Info, entre intermédiaires et personnes souhaitant acheter un mouton pour l’immoler le jour de la Tabaski.

Sud Quotidien et l’As s’intéressent à la nouvelle loi de finance votée la veille par les députés, et mettent en exergue les décrets d’avance dont certains avaient été pris par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, dans le courant du premier trimestre de l’année en cours.

‘’Wade en avance’’, souligne le premier des deux quotidiens cités qui revient sur les interpellations de certains députés qui ont demandé, à l’occasion de l’examen de la loi de finances rectificative, la fin des abus constatés sur ce plan.

Le président du groupe parlementaire, Bennoo Bokk Yaakaar, Moustapha Diakhaté, est par exemple ‘’revenu sur le décret d’avance de 8 milliards que l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, avait pris +au titre de fonds politiques qu’il a consommés en trois mois, alors qu’il étaient destinés à être utilisés en 12 mois’’, rapporte Sud Quotidien.

‘’Le +vandalisme financier+ de Wade mis à nu’’, évoquant des décrets d’urgence d’un montant de 64 milliards de francs CFA, dont 8 milliards de fonds politiques utilisés en trois mois. ‘’Cela prouve que Wade manque de hauteur et de générosité’’, commente le député Samba Diouldé Thiam, cité par l’As.

Le même quotidien annonce que les députés de la majorité présidentielle’’ ont demandé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur ces décrets d’avance’’, présentés comme ‘’des tentatives de détournement de deniers publics’’.

Dans Le Pays au quotidien, l’ancien ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom, récemment élu vice-président de l’Internationale libérale, fait part de son souhait de continuer ‘’l’œuvre politique de Me Wade’’. ‘’Je crois en avoir la légitimité, le profil et les capacités’’, dit-il.

Le quotidien Enquête se fait l’écho des ‘’vérités de Macky Sall à ses députés’’, c’est-à-dire les parlementaires de la majorité présidentielle. ‘’Ne m’affaiblissez pas’’, leur a-t-il dit, selon le journal, en les recevant en audience au palais de la République.

Enquête laisse entendre que cette audience est à lier à une ‘’déclaration des parlementaires de Bennoo Bokk Yaakaar exigeant du Premier ministre des explications relatives aux douze décrets d’avance de 64 milliards de francs CFA pris par l’ancien régime (…). Une démarche qui, selon Macky Sall, participerait d’un ‘’facteur d’affaiblissement de sa gouvernance’’, écrit ce quotidien.
APS



Abdoul Aziz Diop