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Et pour cause, on a vu jusqu’ici un seul des 14 candidats se faire accompagner par sa conjointe. Un surprenant procédé, car les Sénégalais avaient l’habitude de voir des couples partir à la conquête des voix dans les villes et dans les campagnes pour donner plus d’assurance et de confiance aux familles, aux personnes âgées, à la diaspora sénégalaise dont ils convoitent les suffrages.
A ce sujet, le président Léopold Sedar Senghor qui a dirigé le Sénégal de 1960 à 1981 battait souvent campagne avec son épouse Collette Senghor, obligée de braver pistes, routes et intempéries pour rencontrer les paysans, les éleveurs et les Sénégalais des zones urbaines.
Abdou Diouf a également sacrifié à la tradition en se faisant accompagner par son épouse, Elisabeth, qui s’acquitta si bien de son rôle d’accompagnatrice que Abdoulaye Wade, à l’époque opposant irréductible, baptisa le couple Diouf de ‘’Monsieur forage, madame moulin’’. Me Wade raillait ainsi la propension du couple présidentiel à offrir aux femmes et populations rurales auxquelles il rendait visite du matériel d’allégement dans leurs activités quotidiennes.
Les apparitions du couple, ses tenues vestimentaires toujours assorties, ses gestuelles et quelques fois ses apartés en plein meeting que les témoins tentaient de deviner en tendant l’oreille ou en suivant le mouvement de leurs lèvres faisaient l’objet de commentaires qui donnaient du piquant à la campagne.
Ainsi, étaient tout trouvés les sujets de discussions au sein des familles, dans les grands-places, les marchés. Gare aux gestes maladroits ou gaffes du couple présidentiel ! Car aussitôt fusaient à n’en plus finir les moqueries des camps adverses.
Heureusement que l’actuel président sortant Abdoulaye Wade qui a mené campagne contre Senghor et Diouf à plusieurs reprises avant d’accéder au trône à la faveur de l’alternance en 2000, n’a pas dérogé à la règle. En effet, Viviane Wade était à ses côtés lors de son meeting d’ouverture à Mbacké (centre) et de sa ‘’promenade’’ de mardi après-midi dans certains quartiers de Dakar.
Encore en course pour sa réélection, Wade est toutefois le seul parmi les 14 candidats dont deux femmes à se comporter de la sorte.
Les autres candidats qui passent outre négligent la perception qu’ils peuvent donner aux Sénégalais qu’ils forment avec leurs conjoints et/ou conjointes un couple harmonieux, évoluant dans une stabilité, gage de confiance et d’espoir auprès des électeurs.
Sans compter que ces derniers découvrent toujours avec plaisir les dames ou les hommes qui se cachaient derrières ceux qui aspirent à les diriger.
Au sujet des femmes des candidats, quoique discrètes, elles assurent un travail de mobilisation et de soutien au profit de leur mari. En effet, elles savent, à l‘occasion, rallier leurs collègues femmes, voire les groupements féminins à la cause de leur mari et candidat à la magistrature suprême.
Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, deux femmes participent à l’élection présidentielle, mais en allant à la pêche aux voix sans leurs conjoints elles paraissent plus seules que les autres prétendants.
Même si lors de sa première déclaration au journal de la campagne diffusée sur la télévision nationale la RTS, l’une d’elles, en l’occurrence Amsatou Sow Sidibé, a brièvement fait référence à son époux, le docteur Alassane Sidibé.
Tout compte fait, ce procédé consistant à faire campagne sans sa douce moitié ou son conjoint, est presque inhabituel pour les Sénégalais dont les nostalgiques des campagnes d’antan doivent en être à s’interroger sur cette curieuse manière de tenir des meetings communs, pour certains, et, pour d’autres de faire avec leurs seuls états-majors. En l’absence des épouses et maris laissés à la maison, loin de l’ambiance carnavalesque des ‘’xumbël’’ de campagne.
Pour ne pas se retrouver dans une posture de défendre ses proches impliqués dans la gestion des affaires de l’Etat, après une conquête solitaire du pouvoir, la prudence recommande, au moment où on ne néglige aucune force, d’amener conjoints et conjointes à mouiller le maillot.
(APS)