PREDICTION D'UNE CATASTROPHE: Le point de vue des religieux
SENXIBAR- La psychose d'un crash d'avion à l'Université Cheikh Anta Diop(UCAD) de Dakar a servi de prétexte au journal Sud quotidien d'ouvrir ses colonnes à deux hommes religieux. En effet, les points de vues de l'Islam et du Christianisme ont été donnés.
Abdou Aziz Kébé, Islamologue et chercheur à l’IFAN
«Ce qui se passe à l’université est un indicateur de l’Etat mental et psychologique de notre peuple»
«La superstition ne peut cohabiter avec la foi. Ceci montre que les Sénégalais que nous sommes, sont encore très attachés au surnaturel et à l’irrationnel. Et que les divinations, les voyances ont une très grande importance dans notre vie et dans nos activités de tous les jours. Ce qui est en contradiction avec la foi islamique. Une fois qu’on a la foi, ont a confiances en Dieu, mais on ne fait pas foi à ces divinations et voyances. C’est très grave.
Ce qui se passe à l’université est vraiment un indicateur de l’Etat mental et psychologique de notre peuple, de nos populations. Je croix qu’il y a une très grande part de responsabilité pour les leaders du point de vue de l’éducation des populations pour arriver à se départir de ces croyances qui, au fond, sont un frein pour l’émancipation de l’individu, pour le développement des sociétés.
Maintenant, il faut dire une chose, c’est une hypothèse, mêmes si quelqu’un est doté de pouvoir de clairvoyance qui lui permet peut-être d’entrevoir des choses qui vont arriver, je croix que nous avons un exemple parmi nous, quelqu’un qui était parmi nous, Mame El Abdou Aziz Sy Dabakh Malick (RTA). On se rappelle Mame Abdou disait : «un saint m’a recommandé de faire telle prière, tel sacrifice». Mais il n’a jamais dit que si on ne le fait pas telle catastrophe va se produire ou est possible quelque part. Il indique justement les prières, les sacrifices à faire et cela apaisait les populations.
Et, c’est l’occasion, je croix que tous les Sénégalais aujourd’hui peuvent s’en remettre à leur croyances religieuses, musulmans comme chrétiens».
Abbé Alphonse Seck, Vicaire général du Diocèse de Dakar
«C’est l’occasion de revenir à Dieu …»
«La foi est toujours en cheminement. Disons que nous avons toujours à approfondir notre foi en Dieu. Il y a des choses qui viennent contredire cette foi qui est en nous : c’est notamment la peur. On a régulièrement entendu des gens annoncer la fin du monde. Si le croyant entend des choses comme-ça, s’il ne fait pas attention et ne recourt pas à Dieu et à la sécurité que lui donne sa foi en Dieu, il se laisse prendre par la peur. Et dès le moment où on est dans la peur, on croit que tout est possible alors que l’homme de foi est celui qui fait confiance en Dieu.
En tout cas pour nous chrétiens, (le croyant) c’est celui qui entend Dieu lui dire «n’ayez pas peur ». C’est vrai que des accidents peuvent arriver, ça peut être de la responsabilité de l’homme comme ça peut être du fait de la nature. Cela fait partie de la personne, mais je pense que le croyant qui a confiance en Dieu et qui sait que Dieu est Bon, ne peut pas céder à la peur pour toute chose qu’il entend. Je pense que c’est l’occasion de revenir à Dieu et de se dire notre vie appartient à Dieu, notre vie est dans les mains de Dieu.
Et, entre les mains de Dieu, notre vie est en sécurité. Nous devons prendre tout ce qui est de notre responsabilité pour assurer les meilleures conditions de sécurité à notre vie. Mais nous ne pouvons pas céder à la peur-panique comme-ça pour des informations qui nous viennent de cette façon. Je croix que c’est une occasion d’inviter les croyants à revenir à leur foi fondamentalement».