POLEMIQUE AUTOUR DE LA PRESIDENCE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE: L’arbre qui cache la forêt
Les sorties des membres de l’Alliance pour la République (Apr) Amadou Cissé Lo et Abou Abel Thiam au sujet de la présidence de l’Assemblée nationale ne constituent-elles pas des prémices au clash entre le parti du Chef de l’Etat et ses alliés ? Le besoin de s’affranchir de l’emprise des alliés de plus en plus envahissants est clairement affiché. Et tout laisse croire que c’est juste une question d’opportunité.
La presse a servi de canal à la passe d’armes entre Abou Abel Thiam, le porte-parole du président de la République, Macky Sall et le ministre conseiller Moustapha Cissé Lo, au sujet de la présidence de l’Assemblée nationale. Le dernier cité a affiché ses ambitions d’occuper le perchoir, sur les ondes d’une radio de la place, alors que les médias font état du choix du leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp) par Macky Sall. «La présidence de l’Assemblée nationale fait partie de mon plan de carrière. Je ne suis pas content d'occuper la troisième position sur la liste nationale de « Bennoo bokk yakaar. J'ai entendu qu'il a promis la présidence de l’Assemblée nationale à Moustapha Niasse et celle du Sénat à Abdoulaye Bathily. Si c'est lui qui a fait cela, sans en informer le parti, je considérerais qu'il nous a trahis. Tous ceux qui ont trahi leurs compagnons, l'ont payé au prix fort », a-t-il déclaré.
Pour Abdou Abel Thiam, « il est inacceptable que des responsables se donnent en spectacle à travers les médias pour tenter de saper l’autorité du président Macky Sall ou pour stigmatiser ses alliés politiques (…) il n’est pas acceptable d’étaler aussi publiquement des supposés différends, rien que dans le souci de polariser l’attention sur soi. Cette attitude est condamnable et condamnée », dit-il.
En jetant un regard au-delà de cette querelle entre membres de l’Alliance pour la République (Apr), l’on peut se demander si la formation du Président Macky Sall n’est pas en train de marquer son territoire, face à des alliés qui ont beaucoup contribué à la victoire au second tour de l’actuel chef d’Etat. Dans certains cercles de l’Apr, dont le premier qui s’est formé autour de Macky Sall dès son départ du parti démocratique sénégalais (Pds), on n’est pas loin de penser que ces alliés sont de plus en plus encombrants ou envahissants. Et que cette guéguerre - au-delà du fait qu’elle veuille renvoyer l’image d’un parti démocratique où la parole est libre - peut ressembler à un signal envoyé aux alliés pour laisser paraître ce besoin de s’affranchir, en tant que parti au pouvoir. Pour le moment, dans le camp du Président, on a préféré la ruse, la feinte à la guerre ouverte qui est inévitable après les élections législatives. Cela se comprend aisément pour un parti (Apr) qui n’a pas encore fini de s’implanter. Dans la voie de la consolidation, la formation du Président a besoin des alliés pour asseoir son autonomie. C’est pourquoi la sortie de Moustapha Cissé Lo sonne comme une fausse note dans la stratégie que l’Apr est en train de concocter.
Moustapha Cissé Lo n’est-il pas en train de jouer le rôle du fou du roi qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Me Wade nous avait servi le modèle de Farba Senghor. Certes, la personnalité de Amadou Cissé Lô peut faire penser à un « homme libre », qui ne prend pas de gants lorsqu’il veut dire ce qu’il pense.
Cette passe d’armes entre Abou Abel Thiam et Moustapha Cissé Lô n’est-elle pas utilisée comme un élément de diversion de l’opinion face au débat que la publication du patrimoine du Président Macky Sall a suscité ? L’image du Chef de l’Etat a pris des plis avec ses biens qui ont poussé nombre de Sénégalais à se poser des questions sur leur origine. Et cela doit préoccuper l’entourage du président de la République.
Pour sûr, cette passe d’armes rappelle à bien des égards le clash que Me Wade a provoqué avec ses alliés de la Ca 2000. Elle constitue une sorte de prémices à la séparation qui s’inscrit dans l’ordre normal des choses. Et que pour le moment le clash est différé, parce que le contexte ne s’y prête guère. Juste une question d’opportunité.
SUDONLINE.SN
Senxibar
|
SenArchive
|
Sen Tv
|
Flash actualité - Dernière minute
|
Politique
|
Société
|
Economie
|
Culture
|
Sport
|
Chronique
|
Faits Divers
|
Opinion
|
International
|
Sciences et Santé
|
Médias
|
Ils l'avaient dit
|
Emploi
|
Ramadan
|
Perdu de vue
|
Echos du tribunal
|
A la une
|
Achaud
|
resultats2012
|
JOB
|
Theatre